Les plus sceptiques en ont eu pour leur compte. En effet, m�me si les abstentionnistes se sont, encore une fois, illustr�s dans une �lection � Tizi-Ouzou, il n�en demeure pas moins qu�avec des taux ayant atteint les 31,32 % pour les communales et 29,75 % pour l�assembl�e de wilaya, c�est assur�ment au rayon des exploits qu�il va falloir inscrire la participation de ces partielles vraiment pas comme les autres. Azedine Maktour � Tizi- Ouzou (Le Soir) � On est loin des 53 % des �lections locales du 23 octobre 1997, mais eu �gard aux tourments et cycliques turbulences ayant secou� la r�gion ces quatre derni�res ann�es, et la d�sillusion g�n�ralis�e induite par la gestion ant�rieure, tr�s d�cri�e, des affaires de la collectivit�, dont le FFS a, selon plusieurs avis, pay� la facture ce jeudi, dans la wilaya de Tizi- Ouzou, sur les 576 686 inscrits, 180 776 et 172 269 �lecteurs, respectivement pour les communales et pour les APW, se sont pr�sent�s devant les urnes. Beaucoup ne croyaient pas que la moiti� de ceux ayant accept� de s�exprimer lors du m�me genre de consultation que celle d�il y a huit ans, puisque personne ne semble pr�s de vouloir prendre en compte les controvers�es �lections locales du mois d�octobre 2002 et dont, selon certaines analyses, le FFS d�A�t- Ahmed a pay� les frais ce weekend pour y avoir pris part. En effet, rares ceux qui ne voient pas que la consultation de jeudi a �t�, d�une part et avant tout, un vote-sanction � l�encontre du FFS et, d�autre part, l�occasion offerte, et tellement inattendue, au RCD pour une r�surrection en r�gle. Le parti majoritaire en Kabylie, comme le sugg�re l�implacable v�rit� des chiffres, aura �t� le grand perdant de la consultation. De sa position de force, il ne garde en fin de compte que des majorit�s relatives dans les 20 communes o� il a eu la main. Sur les 14 communes o� il est en ballottage, 7 devraient avoir comme pr�sident de l�assembl�e, et ce, eu �gard au crit�re de l��ge. Des coups, le parti de Hocine A�t Ahmed en a re�u par exemple � A�n-Zaouia, o� il �tait pourtant repr�sent� en qualit� de t�te de liste aux communales par le secr�taire de la f�d�ration de Tizi-Ouzou. A�n-Zaouia qui plus est d�o� est originaire le t�te de liste et pr�sident sortant de l�APW. C�est dire donc si �a sonne comme un d�saveu. Autre fait marquant de ce qu�un observateur pr�sent au centre de presse de la wilaya de Tizi-Ouzou a qualifi� de gifle, A�n-El-Hammam, le bastion que personne ne croyait prenable. Et pour cause ! Le nom de l�ex-Michelet se confond avec celui de Hocine A�t- Ahmed. Les communes de Mizrana, Mechtras, Azeffoune, Assi-Youssef, Boghni et Tigzirt ont bascul� d�sormais du c�t� du RCD de Sa�d Sadi. En tous les cas, on est loin, tr�s loin de ce FFS qui ne laissait que des brouillards de poussi�re presque derri�re ses concurrents, comme un mastodonte, partout o� il passait � travers la wilaya de Tizi- Ouzou. De nombreuses lectures se rejoignaient, jeudi soir, d�s les grandes tendances connues. A s�y fier, le FFS paie son obstination, ses errements, du moins de sa direction par rapport, en premier lieu, �� sa base et aux instances interm�diaires du parti entre lesquelles cela fonctionne � merveille�, comme le relevait un militant de la section de Tizi- Ouzou-Ville lors du meeting de cl�ture de la campagne, lundi dernier. Meeting qui, d�ailleurs, avait donn� un aper�u sur la d�saffection de la base dont beaucoup, � l�instar des �neutres�, ne gardent pas le meilleur souvenir de la gestion ant�rieure des collectivit�s locales sous contr�le FFS. Outre la claque re�ue par le plus vieux parti d�opposition, le fait saillant de cette consultation est � mettre sur le compte du RCD que tr�s rares s�attendaient � voir � pareille f�te. Les scores des derni�res �lections auxquelles le parti de Sadi a pris part, dont la pr�sidentielle � laquelle le RCD avait, pr�tendait-on, comme sign� son arr�t de mort, et puis sa pr�sence �uniquement� dans une quarantaine de communes, ne militaient pas pour un retour aussi spectaculaire. Carr�ment une r�surrection ! Avec ses dix-sept communes, sans compter les deux dans lesquelles il se retrouve en position de force pour pr�sider aux destin�es de la communes, ici �galement eu �gard � l��ge de ses t�tes de liste � Agouni-Gueghrane et � Tizi- Rached, le RCD peut se targuer, de l�avis de l�ensemble des observateurs, m�me ceux qui ne le portent pas particuli�rement dans leur c�ur, qu�il s�est repris de mani�re quasi prodigieuse. Le discours moins �litiste et plus �terre � terre� de Sa�d Sadi a eu de l�effet apparemment et son appel au FFS pour faire barrage � l�alliance au pouvoir a peut-�tre �mu plus que ne pouvaient le croire quelques chefs du rival (d�antan ?). Une claque, pour l�un, et une renaissance, pour l�autre, qui n�ont pas pour autant redonn� une monumentale configuration � la carte politique de la r�gion que certains ont promise, du moins dans ses dimensions. Et ce, m�me si � A�n-El- Hammam, donc, un tout autre acteur politique, le RND pour ne pas le nommer, a introduit une nouvelle donne qui n�est pas � n�gliger dans la r�gion. Une infiltration qui, malheureusement pour les partisans d�Ahmed Ouyahia, n�a pas �t� couronn�e dans la m�me proportion que les moyens mis en �uvre. En Effet, dans son escarcelle, le Rassemblement que pr�side le chef du gouvernement ne compte que deux autres communes, Idjeur et Ililten en l�occurrence, et � Boudjima o�, ici �galement, c�est gr�ce � l��ge plus avanc� de son candidat que celui du RCD qu�il devrait compter un pr�sident de l�ex�cutif communal en plus. �L�infiltration� dont ont �t� les auteurs les partis de l�alliance est mieux illustr�e par le score r�alis� par le vieux FLN avec ses neuf communes dont cinq remport�es avec une majorit� relative et les quatre autres au regard, encore une fois, du crit�re de l��ge. Globalement, hormis dans trois communes, deux FFS (A�t- Toudert et Beni-Yenni) et un RCD (Fr�ha), les nouveaux occupants des 609 si�ges d�sormais pourvus doivent se supporter autant qu�ils le pourront pour si�ger ensemble et ne pas donner lieu � des blocages dont p�tiraient encore une fois leurs populations. Ces m�mes populations qui ont lanc� comme un avertissement en �offrant� huit communes � huit listes ind�pendantes. Pratiquement, c�est la m�me configuration concernant l�Assembl�e de wilaya � laquelle le d�pouillement a donn� lieu. C�est dire donc si le temps des alliances est bel et bien arriv� en Kabylie, comme l�illustre parfaitement la donne � la mairie de Tizi- Ouzou-Ville avec les six si�ges acquis par le FFS, les cinq dont a b�n�fici� le FLN, les douze r�partis �quitablement entre le RCD, le RND et les ind�pendants. Et dans ce cas pr�cis, l�Alliance FLNRND, � laquelle pourraient se joindre le docteur Karim Debiane et ses trois co-listiers ind�pendants, pourrait fort bien se mat�rialiser, comme le supputent certains avis.