Comme partout ailleurs, si l�on doit se fier � ce que la campagne �lectorale a induit comme enthousiasme en Kabylie, les �lections l�gislatives de ce jeudi ne semblent pas de celles qui mettront en p�ril les chiffres �historiques� du scrutin de 1997 et encore moins de la pr�sidentielle de 1995. L�indicateur que pourrait constituer la fr�quentation des espaces o� devaient avoir lieu meetings et autres rencontres des candidats en lice ne laisse subsister aucun doute sur un autre de ces taux d�abstention qui ont fait la r�putation de la wilaya de Tizi-Ouzou o� les �lections ne constituent pas l��v�nement auquel on y croit le plus, si l�on excepte bien entendu les rendez-vous de 1995 et 1997 qui, il faut le rappeler, intervenaient dans une conjoncture exceptionnelle. Si en 1995, les �lecteurs se sont sentis impliqu�s, c��tait pour r�pondre aux signataires du trait� de Sant�Egidio, et qu�en 1997, les fr�res ennemis, le FFS et le RCD avaient d�cid� de prendre part aux l�gislatives d�alors. Cette fois, les raisons du probable fort taux d�abstention auquel tout le monde s�attend � Tizi-Ouzou et ailleurs, il faudrait les chercher ailleurs. En effet, jamais, dans cette partie du pays, depuis l�av�nement du multipartisme, on a senti, chaque jour un peu plus, le foss� s�agrandir de mani�re aussi tranch� entre les populations et une classe politique qui, en fait, n�en est pas une si l�on doit se fier au sentiment de Monsieur Tout-le monde � Tizi. Combien seront-ils, parmi les 579 063 �lecteurs, � se pr�senter ce jeudi dans les 1 194 bureaux de vote r�partis � travers 670 centres mis sur pied sur un territoire qui compte pas moins de 21 da�ras et 1 312 villages ? C�est l� la grande question de ces �lections. En tous les cas, tel que l�ont montr� les p�r�grinations des postulants aux 14 si�ges ouvrant droit � la d�putation et la �froideur� des populations des villes et villages de Kabylie, ce n�est de toute �vidence pas de ces l�gislatives que sortira cette fameuse nouvelle carte politique de la r�gion o� 24 listes, dont 22 repr�sentent des partis, ont d�cid� de tenter leur chance.