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G�OPOLITIQUE - SEMAINE D'ARTE A ALGER DIFFUSION D�UN NUM�RO VITRINE DE �LE DESSOUS DES CARTES� & DU DOCUMENTAIRE �LE PRIX DE LA PAIX� �Un outil pour faire comprendre�
Invit� pour le deuxi�me jour de la semaine d�Arte � Alger, Jean-Christophe Victor, enseignant de g�opolitique � l�Ecole de guerre en France et pr�sentateur et r�alisateur de l��mission phare �le dessous des cartes�, diffus�e sur Arte depuis quinze ans, �tait pr�sent � la filmath�que Zinet mardi dernier. J.-C. Victor accompagn� de l�une de ses collaboratrices, chercheur � Lepac (Laboratoire d��tudes politiques et cartographique), a anim� un petit d�bat apr�s la diffusion d�un num�ro vitrine du �dessous des cartes� et d�un film documentaire de Paul Cowan, intitul� Le prix de la paix, traitant sur le conflit de la R�publique d�mocratique du Congo. Un film tr�s int�ressant, confie J.-C. Victor, dont il a fait la d�couverte en m�me temps que le public alg�rois. Quant � son �mission, il la r�sume comme �tant principalement un outil pour essayer de faire comprendre et non pas de faire savoir. Le jour d�apr�s, J-C. Victor nous a re�u � l�h�tel El Djaza�r et a accept� de r�pondre � quelques questions. Dans cet entretien, nous avons surtout sollicit� les �clairages du chercheur sur des questions d�actualit�. Pour en savoir plus sur la gen�se de l��mission �Le dessous des cartes�, les m�canismes de sa r�alisation et les archives des derni�res ann�es, un site Internet tr�s complet lui est d�di� dans le site de la cha�ne Arte. L��quipe du �Dessous des cartes� viens aussi de faire para�tre son premier atlas portant le titre de l��mission. Comment expliquez-vous l�engouement grandissant des t�l�spectateurs autour de votre �mission et pour la g�opolitique en g�n�ral ? Je crois que les gens ont besoin de comprendre ce qui se passe autour d�eux : les ph�nom�nes internationaux, climatiques, le pourquoi de la guerre en Irak, l��volution de la situation au Liban� On leur montre des cartes et on leur explique comment les lire � plusieurs �chelles et je crois que cela r�pond � une attente. Deuxi�mement, je crois que les gens se posent beaucoup de questions philosophiques, ethniques et de soci�t�, et peut-�tre qu�on r�pond � une partie d�entre elles. Et troisi�me raison, c�est que sur Arte, cha�ne franco-allemande, europ�enne maintenant, nous avons un v�ritable espace de cr�ation, un espace de libert�. On pense ce que l�on veut et on l�exprime. �Le dessous des cartes� a d�j� consacr� un num�ro en 1998 � l�Alg�rie, quel raisonnement avez-vous suivi pour faire ce travail ? Ben vous savez, si je r�fl�chis � la situation d�un pays en g�n�ral, et disant de l�Alg�rie en particulier, je me pose quoi comme questions ? Comment marche l��conomie du pays, c�est-�-dire, comment la richesse est-elle produite ? Comment est-elle redistribu�e ? Quelle est le r�gime politique ? Quel lien entre le r�gime politique et la soci�t� ? Est-ce que la soci�t� civile � des liens corrects, horizontalement, entre elle, mais aussi, verticalement, avec le r�gime politique ? Est-ce qu�on est dans un Etat de droit ? Est-ce que l�arm�e est � sa place, c�est � dire, simplement pour d�fendre le pays mais pas pour s�occuper ni de politique des citoyens ? Et puis quel lien avec les voisins, avec le Maroc, pacifi� ou non ? Avec, aussi, l�ancien colonisateur que fut la France ? Le trait� d�amiti� est d�ailleurs un pas en avant. Voil� les questions que nous nous posons sur la soci�t� alg�rienne et l��volution de la politique dans ce pays. Le Sahara occidental avec le conflit isra�lo-palestinien int�ressent et touchent directement et indirectement les Alg�riens, o� en est le premier et peut-on encore �tre optimiste pour le second ? Pour le Sahara le mieux est qu�il y ait ce r�f�rendum, les Marocains le refuse� �Et l�Alg�rie dans tout cela ? Je pr�f�re ne pas r�pondre, mais il faut qu�il y ait un dialogue direct entre le Maroc et l�Alg�rie, peut-�tre qu�il y a des positions que l�Alg�rie avait, il y a dix ou quinze ans et qu�il est peut-�tre temps de faire �voluer l�enjeu qui n�est plus le m�me. Quant au conflit isra�lo-palestinien, on est peut-�tre dans une fen�tre d�opportunit� qui permettra aux Palestiniens d�avoir un Etat. Le probl�me c�est le r�le du Hamas vis-�-vis du Fatah et, deuxi�mement, l�Etat en termes de territoire n�est pas, pour le moment, viable� C�t� isra�lien, faut faire tr�s attention parce qu�ils n�attendent qu�une chose, c�est que l�Autorit� palestinienne �choue d�o� l�int�r�t des Palestiniens de r�ussir cette transition. Vous avez d�j� trait� le sujet de la guerre des religions mais vous refusez l�expression �choc des civilisations�, pourquoi ? Il n�y a pas aussi de guerre des religions, on d�montrait justement que les conflits qui existent � l�heure actuelle ont diverses origines, divers objectifs et que la religion �tait finalement utilis�e a posteriori, c�est-�-dire, pour renforcer le cadre des tensions, comme l�exemple du Nigeria. En revanche, il y a des causes politiques de tension qui sont tr�s fortes et qu�on habille apr�s avec des m�canismes religieux, et � cet �gard-l�, le 11 septembre a eu des effets catastrophiques parce qu�il y a un amalgame tout � fait dangereux qui est fait entre civilisation musulmane, islam, islamisme radical et terrorisme, et cet amalgame est tout � fait dangereux. De l�autre c�t�, par exemple, aux Etats-Unis, on a une droite chr�tienne qui est tout � fait nocive sur le plan politique � cause des id�es qu�elle conduit mais la chr�tient� n�a rien � voir l�-dedans� mais le probl�me, c�est que tout le monde y croit, c�est �a qui est dangereux. La question de l�environnement est r�currente dans vos �missions, cela traduit-il une inqui�tude, et que pourrait �tre, � votre avis, la solution ? La solution d�pend de nous, comment on fait �voluer le mod�le �conomique et comment ont fait �voluer les mentalit�s� C�est un peu d�courageant parce qu�on a l�impression que �a nous d�passe compl�tement. � Et peut-�tre, tel que vous l�avez d�j� sugg�r�, cr�er un organisme international qui sanctionne... il y a une OMC et il n�y a pas d�OME (pour l�environnement), il faut qu�on pousse nos gouvernements � adopter un organisme pareil. Il est int�ressant de savoir qu�est-ce qui sera d�cid� � la convention de Montr�al qui aura lieu le 1er d�cembre. Dans le monde d�aujourd�hui, qu�est-ce qui vous horripile le plus et est-ce que vous �tes optimiste ? Je reste tr�s optimiste et surtout combatif. La violence et la b�tise sont les deux choses qui m��nervent le plus. � Une notion de puret� ethnique, tel que vous l�avez d�j� exprim� ! Oui, et qui est une manipulation politique pour acc�der au pouvoir et non pas une r�alit� anthropologique.