Triste sort que celui r�serv�, en cette avant-veille de l�A�d, au m�decin psychiatrie B. Omar qui a �t� mortellement poignard� dans son cabinet sis � la cit� Sor�cal de Bouira. Un crime perp�tr� aux environs de 18 heures par un malade psychiatrique surexcit�, et dans des conditions dont beaucoup se souviendront pour n�avoir pas agi � temps. En effet, d�apr�s les informations concordantes que nous avons pu recueillir, m�me si le rapport de la police qui nous a �t� donn� ce lundi matin n�en a aucunement fait �tat, les faits se sont d�roul�s le dimanche apr�s-midi. Il �tait 15 ou 16 heures pass�es, lorsque le patient T.H. �g� de 27 ans, venait de rentrer dans le cabinet du Dr B. Omar, m�decin psychiatre, �g� de 58 ans, habitant Alger mais exer�ant � Bouira depuis 1982. Le docteur, tr�s discret, est aim� par tous les habitants de Bouira qui gardent de lui l�homme instruit et p�tri de qualit�s humaines. Il �tait avant la fin des ann�es 1990, le seul m�decin psychiatre qui soulageait des dizaines de malades mentaux et des personnes n�vrotiques. Ce dimanche donc, Dr B. Omar �tait seul dans son cabinet lorsque le patient T.H., un malade mental qu�il avait l�habitude de suivre, s�y pr�senta. Apr�s quelques paroles �chang�es, le patient aurait demand� quelques papiers que le docteur refusa. Une dispute �clata. Le docteur aurait frapp� son patient � l�aide d�une baguette qu�il avait dans son bureau, le blessant au niveau de l�arcade sourcili�re. Suite � quoi, le docteur t�l�phone � la police, laquelle ne tardera pas � se pr�senter et emmener le malade vers l�h�pital pour lui prodiguer une injection tranquillisante. Au niveau de l�h�pital, le malade refusera de se faire soigner mais l�infirmier, � l�aide d�autres coll�gues qui l�immobilis�rent, r�ussit quand m�me � lui prodiguer une injection. Lib�r�, T.H. reviendra quelque temps apr�s et menacera, l�infirmier qui lui avait prodigu� l�injection. Le policier qui �tait de garde au niveau de l�h�pital et le voyant insister aupr�s de l�infirmier qui ne sortira jamais, alla voir T.H. pour le convaincre de partir. C�est alors que celui-ci sortit un couteau et frappa le policier, lequel d�un r�flexe, esquiva et re�ut le coup de couteau au niveau du bras. Le malade se sauvera aussit�t et le policier s�en sortira avec plusieurs points de suture. Cependant, le malade T.H., lors de sa fuite et toujours surexcit�, alla directement vers le cabinet du Dr B. Omar. Celui-ci qui �tait toujours dans son cabinet et ayant reconnu la voix de T.H. aurait refus� de lui ouvrir. Et tandis que T.H. essayait de d�foncer la porte, le docteur criait � l�aide, depuis la fen�tre de son bureau. Sans r�sultat, et le malade qui �tait pris de d�mence, �r�ussit� enfin � d�foncer la porte et commettre l�irr�parable. Il ass�nera plusieurs coups de couteau au docteur. Les voisins qui n�ont rien pu faire, avaient cependant t�l�phon� � la police. Celle-ci ne tardera pas � arriver, mais c��tait trop tard : les policiers trouveront le docteur gisant dans une mare de sang, agonisant. Ils transport�rent le bless� imm�diatement vers l�h�pital et neutralis�rent T. H. qui �tait toujours sur les lieux. Au niveau de l�h�pital, les chirurgiens tent�rent l�impossible pour sauver le bless�, mais le miracle n�eut pas lieu et le docteur rendit l��me aux environs de 19 heures trente minutes sur la table du bloc op�ratoire. Le lendemain, ce fut la consternation dans la ville de Bouira. En tout �tat de cause, le procureur de la R�publique pr�s le tribunal de Bouira qui a mis sous mandat de d�p�t l�auteur de ce crime crapuleux, a �galement ordonn� une autopsie pour le corps du d�funt. En outre, une enqu�te est ouverte pour �lucider les v�ritables circonstances de ce crime. La famille du d�funt, une femme �galement m�decin, ses deux enfants, ainsi que tous ceux, des milliers de personnes dans la ville de Bouira, que cette mort avait touch�s, ont le droit de savoir la v�rit� et voir punir tous ceux qui �taient complaisants dans cette affaire. C�est le meilleur hommage qu�on puisse rendre � un homme d�exception qu��tait le Dr B. Omar.