La population de la commune de Ammal, situ�e dans la wilaya de Boumerd�s, � l�ouest des majestueuses portes des gorges de Lakhdaria, a c�l�br� avec faste Yennayer 2956 qui co�ncide cette ann�e avec un autre heureux �v�nement, � savoir le second jour de l�A�d-El- Adha de l�an 1426. Ce sont les associations Thagmats (fraternit�) et Assirem (espoir), que pr�sident respectivement Rabah Abed et Moh Cherif, aid�s par l�APC, auxquelles est revenu l�honneur d��laborer un programme qui allie culture et festivit�s. Dans l�apr�s-midi du 11 janvier, Boucetta Rabah, enseignant de tamazight, exclu de la corporation pour, semble-t-il, appartenance aux arouch non dialoguistes, a revisit� l�histoire plusieurs fois mill�naire de Tamazgha (l�Afrique du Nord) pour disserter sur les origines de Yennayer et la dimension populaire d�une f�te qui c�l�bre la victoire du roi berb�re Chachna de la 17e dynastie des pharaons. Dans une salle comble, l�orateur a fait un r�cit sur les principaux �v�nements qui ont forg� une langue plus ancienne que le grec, dit-on, qui, plus est, aurait inspir� celleci dans bien des mots qui pr�sentent �trangement des similitudes sociolinguistiques, nous disent certains sp�cialistes. Dans ce sillage, a �merg� �galement une culture dont des multiples bribes li�es � la connaissance et � l�exploitation de la terre subsistent toujours dans toutes les contr�es de notre pays. Pour revenir � la conf�rence, M. Boucetta a �tabli un constat devant un auditoire tr�s attentif sur les politiques du pouvoir qui par ignorance ou par complexe r�priment cette langue et cette culture. Pour preuve, il a affirm� que les dirigeants de notre pays n�osent pas, � l�instar de ceux du Maroc, opter pour les caract�res devant �tre utilis�s pour la transcription de tamazight. Un d�bat fort riche s�en est par la suite suivi. Les anciens ont relat� leurs souvenirs relatifs � la c�l�bration de Yennayer, les plus jeunes, en revanche, s�inqui�taient sur l�aboutissement du combat pour la reconnaissance de l�identit� alg�rienne �en d�pit du discours creux de nos dirigeants, la folklorisation de notre culture se poursuit�. Dans sa r�ponse aux jeunes qui revendiquaient que �Ass amenzou ouagour n�Yanner� (le premier jour de Yennayer soit d�cr�t� jour f�ri�), l�orateur interpelle Ouyahia et Abrika qui se seraient, selon leurs d�clarations, � l�issue du dialogue entre le gouvernement et les arouch, mis d�accord au sujet de cette revendication contenue dans la plate-forme d�El Kseur. Le soir tomb�, des groupes musicaux et de chanteurs de la r�gion dont Ouahmed ont anim�, en plein air, une soir�e qui a dur� jusqu�aux aurores. A minuit, les animateurs ont marqu� cet instant et invit� la foule nombreuse � �tre t�moin du d�but de la nouvelle ann�e amazighe 2956. Accolades et embrassades ont �t� �chang�es et chacun a souhait� � son voisin Assougass ameggaz (bonne et heureuse ann�e). Doudah Ali, le maire de la localit�, a brav� lui aussi le froid sib�rien pour rester aux c�t�s de ses administr�s et leur pr�senter � l�occasion ses v�ux. En revanche, les organisateurs ont d�plor� l�absence des �lus de l�APC voisine A�t-Amrane en l�occurrence, qu�ils avaient pourtant pris le soin d�inviter individuellement. Fort heureusement, cette localit� a �t� repr�sent�e par les associations et des comit�s des villages de Tassouikht, Boukera�, Chorfa... D�ailleurs, cette ville a accueilli cette c�l�bration dans un climat morose. L�occasion �tait propice, par ailleurs, pour discuter avec quelques animateurs du secteur de la culture de Ammal sur l�histoire, les us et coutumes de cette r�gion centrale de la wilaya de Boumerd�s. Si tout le monde sait que la fameuse for�t de Djerrah, qui faisait partie de la wilaya IV, fief du c�l�bre commando Ali Khodja, a �t� un pi�ge mortel pour la soldatesque fran�aise, rares sont ceux qui savent que les Berb�res qui occupent le pi�mont de la r�gion comprise entre Ammal, A�t-Amrane, Tizi- Na�t-A�cha (Thenia), Ath Boumerd�s (Tidjelabine), Thakheroubt (Kerrouba au sud de Boudouaou), Bouzegza et Khechna (Khemis-El-Khechna) seraient ceux qu�on appelait les Imazhighens de la Mitidja. Ils seraient venus des monts du Chenoua (wilaya de Tipasa) o� il seraient entr� en dissidence avec un roi berb�re avant d'aboutir l� o� ils sont actuellement. Le commun des mortels remarquerait ais�ment, en effet, une fois oued Issers travers� une diff�renciation dans le parler de ces localit�s avec celui des agglom�rations de la rive oppos�e, notamment Ouanougha et Ghoumrassa, dans la commune des Issers ainsi que Chabet-El-Ameur. �Notre parler est plus proche de celui de la r�gion de Cherchell�, affirme Moh Cherif, le pr�sident de l�association Assirem.