Dans une wilaya où les associations sont plongées dans une profonde léthargie, les quelques-unes d'entre elles, qui se manifestent souvent en organisant diverses activités, manquent cruellement de moyens à Boumerdès. C'est le cas notamment de certaines associations des localités rurales et des villages les plus reculés de la wilaya. A titre d'exemple, l'on peut citer celles activant dans les localités de Béni Amrane, Naciria, Timezrit et Ammal. Cependant, celles de Ammal se distinguent par leur engagement en faveur de la promotion de la culture en général et de l'identité amazighe en particulier, dans une région des plus hostiles, étant infestée et en proie au terrorisme islamiste. L'on y trouve notamment les associations Tagmats et Assirem (respectivement fraternité et espoir, en tamazight). Créée en 1995 et agréée trois ans plus tard, cette dernière a un bilan moral très riche. Elle a participé, entre autres, aux Forum des associations amazighes (organisé par le HCA en 1998), Festival national de la musique et de la chanson amazighes (en 2009 à Tamanrasset), Festival national du théâtre amazighe et le 1er Festival de la chanson et de la musique kabyles (en 2008 à Béjaïa). En outre, les membres de cette association ont élaboré en 2007 un rapport sur l'enseignement de la langue amazighe dans la région qu'ils ont remis au HCA. A cela s'ajoute la célébration annuelle de Yennayer (nouvel an Berbère). Vu l'absence de subventions, ces activités ont été rendues possible grâce à la volonté et au dévouement des membres de l'association à la chose culturelle. Toutefois, le manque de moyens matériels et financiers entrave sérieusement l'action et l'évolution de ces associations. D'ailleurs, l'association Assirem n'a pas célébré Yennayer l'an dernier faute d'argent. A souligner enfin que cette association ne dispose même pas d'un siège. « Avant le séisme, un gourbi m'appartenant servait de siège pour l'association. Malheureusement, il s'est effondré lors du séisme de 2003. Après, on activait dans les locaux de la maison de jeunes de la commune. Mais depuis quelques mois, celle-ci est occupée par des patriotes n'ayant pas où s'abriter. Alors actuellement, nous n'avons même pas où se réunir dans de bonnes conditions », regrette le président de l'association Assirem de Ammal.