Comme nous l�avions indiqu� dans nos �ditions des 17 et 19 d�cembre 2005, un d�bat public sur l��tat des lieux de la corruption en Alg�rie, l�utilit� de la Convention des Nations unies contre la corruption et que faire pour combattre ce fl�au, a eu lieu au Th�atre r�gional de B�ja�a dans le cadre de la reprise des �jeudis litt�raires� de la Ligue des arts dramatiques. Le d�bat avait �t� pr�c�d� d�un expos� pr�sent� par le porte-parole de l�Association alg�rienne de lutte contre la corruption (AACC). Le d�bat proprement dit a dur� pr�s de deux heures et de nombreuses questions ; r�flexions, analyses, constats et propositions ont �t� avanc�s. Les propos dominants qui ont marqu� la rencontre sont : l�acc�s � l�information dans la lutte contre la corruption et la notion d�intox ; l��conomie renti�re favorisant la corruption ; quels sont les rem�des contre la corruption et quels sont les m�canismes de lutte ? comment s�organiser pour y faire face et y a-t-il encore des femmes et des hommes pour lutter ? Des �lus et d�anciens �lu pr�sents � cette rencontre se sont interrog�s sur le r�le de l��lus local dans la pr�vention de la corruption. Des participants se sont interrog�s o� se situent les limites entre la corruption et les pratiques mafieuses, et comment r�gler ce probl�me ? Est-ce qu�apr�s l�arr�t du processus �lectoral en 1992, n�a-t-on pas assist� � la mise en place d�une oligarchie ? M. Naceri, ancien pr�sident de l�APW de B�ja�a, a insist� sur la pr�vention de la corruption par l�information et la sensibilisation dans le secteur de l��ducation, ce qui, � ses yeux, serait le meilleur investissement � long terme pour les g�n�rations de demain. De nombreuses questions ont port� sur les objectifs et les missions de l�AACC dans la lutte contre la corruption. Un intervenant, et de mani�re tr�s pertinente, a fait le lien entre le combat citoyen pour la d�mocratie et le combat contre la corruption, en s�interrogeant sur le r�le des partis politiques. Et la corruption dans le secteur de la justice, comment y faire face ? a demand� un participant, quand on sait le r�le essentiel qu�elle peut jouer contre la corruption, en citant l�exemple des magistrats fran�ais qui ont os� s�attaquer � quelques grandes affaires de corruption. La volont� des Nations unies � s�attaquer � la corruption par l�interm�diaire notamment de ce nouvel instrument a �t� mise en doute par un intervenant qui a rappel� que cette organisation internationale est r�guli�rement �clabouss�e par de grands scandales de corruption, le plus r�cent �tant celui de l�op�ration �P�trole contre nourriture� en Irak, que certains m�dias n�ont pas h�sit� d�ailleurs � �rebaptiser� �P�trole contre pourriture�! Certains participants � la rencontre ont particuli�rement insist� sur le r�le essentiel de la sensibilisation dans la lutte contre la corruption, en s�adressant notamment au petit peuple et avec un langage simple. D�autres se sont interrog�s si la lutte contre la corruption ne passe pas par le rejet du syst�me capitaliste, ou si on pouvait atteindre le niveau z�ro corruption. Un intervenant a tenu � rappeler les tentatives du pr�sident Boudiaf de lutter contre la corruption, tentatives qui lui ont �t� fatales. L�assistance nombreuse qui a assist� � cette rencontre a soulign� avec force les �normes difficult�s qui entravent le combat contre la corruption, face � un pouvoir qui est gangren� par ce fl�au, pouvoir anti-d�mocratique, autoritaire et policier. Nombre d�intervenants n�ont pas cach� leur pessimisme face � l��tendue de la corruption, sans pour autant aller jusqu� � affirmer que le combat �tait perdu d�avance et tout en exprimant leur disponibilit� pour la plupart � int�grer ce combat. Mais comment s�y prendre et par o� commencer ? Deux questions qui sont sans cesse revenues lors des d�bats. Une chose est certaine, beaucoup de participants ont souhait� que des d�bats pareils se reproduisent et qu�ils se traduisent par des d�marches concr�tes de lutte contre la corruption sur le terrain.