L�Association alg�rienne de lutte contre la corruption (AACC) consid�re que les autorit�s alg�riennes n�ont pas d�montr� une �r�elle volont� de lutter contre la corruption�. Djilali Hadjadj, porte-parole de cette association, a indiqu� hier que la corruption a atteint les plus hautes institutions de l�Etat. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - �La loi relative � la pr�vention et � la lutte contre la corruption est tr�s en retrait par rapport � la Convention des Nations unies que l�Alg�rie a ratifi�e en avril 2004. En effet, cette loi pr�voit la cr�ation d�un organe national de pr�vention et de lutte contre la corruption, mais cette agence ne dispose d�aucune ind�pendance puisqu�elle est plac�e sous la tutelle de la pr�sidence de la R�publique. Les citoyens ne peuvent la saisir et ses rapports annuels ne sont pas rendus publics. L�acc�s � l�information et le r�le de la soci�t� civile sont, quant � eux, totalement occult�s alors que ce sont deux �l�ments essentiels de la Convention des Nations unies�, indiquait, hier, Djilali Hadjadj, porte-parole de l�AACC, section de l�ONG Transparency International en Alg�rie, lors d�une conf�rence de presse anim�e au si�ge de la Fondation Friedrich-Ebert. Djilali Hadjadj rel�vera �galement que la loi alg�rienne dissuade m�me la soci�t� civile de participer � la lutte contre ce fl�au. �L�article 46 de cette loi punit d�emprisonnement de 6 mois � 5 ans et de fortes amendes toute personne qui d�noncerait abusivement un acte de corruption alors que la Convention des Nations unies pr�voit des dispositions concr�tes pour encourager la d�nonciation.� Selon lui, les retards enregistr�s dans l�adoption de cette loi et sa publication au Journal Officiel laisse penser que la volont� du gouvernement alg�rien de lutter contre la corruption se soit �mouss�e. �En fait, ajoutera-t-il, les autorit�s alg�riennes n�ont aucune volont� de lutter contre la corruption. Il ne suffit pas d�adh�rer aux conventions internationales ou d�adopter un arsenal juridique, il faut surtout que ces lois soient appliqu�es. Le gouvernement alg�rien ne doit pas �tre surpris de figurer dans les plus mauvaises places des hit-parades des ONG de lutte contre la corruption. Les rapports de ces derni�res sont accablants � plus d�un titre. La petite corruption est g�n�ralis�e alors que la grande corruption atteint les plus hautes institutions de l�Etat. Lors de la conf�rence nationale des avocats, le pr�sident de la R�publique a �voqu�, de mani�re diplomatique, la question de la corruption au sein de la corporation des magistrats. Si les pouvoirs publics d�clenchent une enqu�te du fisc, ils ramasseront des magistrats dix � la douzaine�. Le programme de relance �conomique d�une enveloppe globale de 100 milliards de dollars lanc� depuis quelques mois par l�Alg�rie risque d�accentuer encore plus ce ph�nom�ne. �Le code des march�s publics est souvent contourn� et les responsables ne s�en cachent m�me plus. L�ensemble de la presse �crite, et m�me le tr�s officiel El Moudjahid, ont repris les propos d�un ministre qui a promis d�octroyer des march�s de gr� � gr� � une entreprise de travaux publics. C�est un fait grave et scandaleux�, note Djilali Hadjadj qui �voquera au passage le march� octroy� sous la m�me formule � l�entreprise fran�aise Suez lors d�un Conseil des ministres. Hadjadj reviendra �galement sur les r�cents contrats d�achat d�armements pass�s aupr�s de la Russie. �Nous ne comprenons pas du tout la logique du chef du gouvernement qui n�a pas voulu aborder ce sujet lors de sa derni�re conf�rence de presse. L�opinion publique ne d�sire pas conna�tre la sp�cificit� technique de ces armements, mais les contribuables doivent avoir des informations sur les montants de ces contrats. Nous consid�rons �galement que cette question doit donner lieu � un large d�bat au sein de la soci�t� au vu de la situation socio�conomique actuelle marqu�e par le ch�mage et la fermeture d�entreprises publiques�.