Les lampions se sont �teints, vendredi au Caire, sur la XXVe �dition de la Coupe d�Afrique des nations de football. A l�heure du bilan, l�on est partag� entre frustration et inqui�tude. L�Egypte consacr�e pour la cinqui�me fois (le nouveau record) et la troisi�me � domicile, ce n�est pas une surprise. La C�te d�Ivoire finaliste, c�est r�confortant et pour la C�te d�Ivoire absente de la pr�c�dente �dition et pour la participation africaine � la Coupe du monde. Le Nigeria, d�cid�ment abonn� � la troisi�me place apr�s celles de 2002 et de 2004, a d�montr� sa permanence au plus haut niveau et a apport� la promesse d�un retour prochain au sommet, sans doute pour 2010. Le S�n�gal, en d�pit d�un parcours chaotique, a repris du poil de la b�te. Le Cameroun est demeur� �gal � lui-m�me, ne s�inclinant en quart de finale qu�apr�s une longue s�rie de tirs au but. Au total, pas de vraie r�v�lation, pas de grosse surprise, mais un sentiment m�l� de frustration, de d�ception et d�inqui�tude. Les Mondialistes, � l�exception de la C�te d�Ivoire et � un moindre degr� de la Tunisie, n�ont pas tenu leur rang. O� �taient les Mondialistes ? Il n�est naturellement pas question de remettre en cause le mode de qualification pour la Coupe du monde, quand tout le monde, au mois d�octobre dernier, se f�licitait de la densit� des �liminatoires qui avaient tenu en haleine le continent. On pouvait l�gitimement se f�liciter, � l��poque, de l�av�nement de pays in�dits aux palmar�s jusque-l� inconsistants. En Egypte, h�las, ils n�ont pas fait mieux que lors de leurs pr�c�dentes tentatives, l�Angola et le Togo ont �t� incapables de franchir le cap du premier tour, et ce qu�ils ont montr� sur le terrain n�a pas manqu� d��tre tr�s inqui�tant dans la perspective du d�placement en Allemagne. Le Ghana, avec au moins deux absences de marque, celles de Micha�l Essien et de Sulley Muntari, a, lui aussi, �t� �cart� d�s la phase initiale du tournoi, sans faire la d�monstration d�un gros potentiel. La Tunisie n�a �chou� que dans l��preuve des tirs au but contre les Super Eagles. Depuis deux ans, le groupe de Roger Lemerre s�est stabilis�; mais il n�est pas s�r qu�il ait progress�. Le Mondial lui servira de r�v�lateur. En cas de bonne performance, les Aigles de Carthage seront garantis d�un avenir serein; en cas de contre-performance, ils risqueraient de conna�tre une r�gression. Maintenir leur identit� sera un des enjeux du rendez-vous de juin. Reste la C�te d�Ivoire. Il est ind�niable que cette formation, au gros potentiel, est arriv�e avec une �tiquette pr�matur�e de favori qui ne devait pas exister. Sans aucun doute, le tournoi lui a fait un bien �norme. Tous les joueurs ont progress�. D�abord du point de vue mental. Leur partie contre les Lions Indomptables a d�montr� qu�ils �taient capables de tenir un duel physique et de subir, sans jamais c�der, le travail de sape de guerriers tr�s aguerris. Avec un brin de r�ussite, ils auraient d�ailleurs pu remporter le titre. Ils sont � cr�diter d�un bon parcours ; mais la Coupe du monde qui leur propose l�Argentine, les Pays- Bas et la Serbie/Mont�n�gro se situera un ton voire deux tons au-dessus. Pour la premi�re fois, les El�phants ont v�cu un bon mois ensemble, r�p�tition parfaite de leur futur d�placement. Ne tirez pas sur les arbitres ! En d�finitive, c�est d�abord et essentiellement parce que les Mondialistes ont �t� largement absents des d�bats qu�il faut qualifier cette �dition de passable. Il y a eu de bons moments, en particulier avec deux �quipes, Guin�e et RD Congo, qui ont donn� des �motions positives aux spectateurs, des phases de jeu palpitantes �trop rares h�las ! � mais aussi des rencontres insipides. Certains persisteront � incriminer l�arbitrage, comme tous les deux ans. C�est une antienne. Des d�cisions nous ont paru douteuses, comme toujours. Les penalties en �taient-ils tous ? Et les horsjeu ? Les arbitres, toujours contest�s � la CAN, ne peuvent �tre constamment frapp�s d�infamie; c�est toujours l�alibi le plus facile et le plus commode. S�ils ne sont pas bons, alors pourquoi sont-ils s�lectionn�s ? Et par qui ? Laissons l� ce d�bat, g�n�ralement st�rile. Quant � l�id�e de faire diriger les rencontres de la CAN par des hommes venus d�autres continents, elle est absurde. Car ceux-l� qui seraient meilleurs sont accabl�s des m�mes accusations dans leurs pays respectifs. Ahmed Hassan, num�ro un Un mot encore des joueurs dont un grand nombre �volue en Europe. A l�unanimit�, la palme est revenue au capitaine �gyptien, Ahmed Hassan, qui a �clips�, par son rayonnement, sa lucidit�, ses qualit�s techniques, sa tenue de balle, l�ensemble de ceux qui ont jou� cette CAN. Au d�part, on pensait que ce r�le serait celui de Mohamed Barakat, tr�s bon lui aussi, mais Hassan a �t� l�inspirateur du jeu �gyptien. Samuel Eto�o, on en a parl� pr�c�demment, a donn� un nouvel �lan � la ligne d�attaque camerounaise. Il y a apport� un peu du football qu�il d�veloppe au Bar�a. Didier Drogba, amoindri par une blessure au genou, n�a pas autant pes� sur l�adversaire qu�on l�attendait. L��quipe-type publi�e, pour la premi�re fois par le site de RFI, indique clairement quels sont ceux qui, � nos yeux, se sont distingu�s � l�occasion des trente-deux rencontres de la CAN. On aurait pu en citer d�autres. Quelques noms viennent spontan�ment � l�esprit : les Ivoiriens Yaya Tour� - qui a gagn� ses galons de titulaire - et Jean-Jacques Tizi�, le S�n�galais Diomansy Kamara, les Nig�rians Yusuf Ayila et le tout jeune John Mikel Obi, le Congolais Matumona Zola. D�autres ont tir� leur r�v�rence, le v�t�ran Hossam Hassan qui aura inscrit son dernier but de CAN contre la RD Congo, et Augustine Okocha qui, pour cause de blessure, n�a, pour ainsi dire, pas jou�. En d�finitive, personne ne peut, sur cette �dition, contester son titre � l�Egypte, �quipe la plus compl�te, la mieux �quilibr�e. Mais, comme on le sait depuis quelques ann�es, aucune formation n�est actuellement d�positaire d�un leadership absolu. Celles du haut sont � peu pr�s d��gale valeur. En revanche, celles de la seconde moiti� de tableau ont marqu� un recul par rapport � celles qui les avaient pr�c�d�es en 2004. Une des raisons pour lesquelles le bilan g�n�ral nous est apparu m�diocre. Les chiffres du tournoi Nombre total de buts : 73 buts, soit une moyenne de 2,28 buts par match. Pour m�moire, 54 buts ont �t� marqu�s lors du premier tour, 14 lors des quarts de finale, 4 au cours des demi-finales et 1 seul but lors des deux derni�res rencontres. Meilleures attaques : Egypte (12 buts), Guin�e (9), Cameroun (8), S�n�gal, Tunisie et Nigeria (7), C�te d�Ivoire (6) et la RD Congo (3) Meilleures d�fenses : Cameroun (2 buts), Egypte et Nigeria (3), Guin�e (4), C�te d�Ivoire et Tunisie (5), RD Congo (6), S�n�gal (8) Meilleures diff�rences de buts : Egypte (+9), Cameroun (+6), Guin�e (+5), Nigeria (+4), Tunisie (+2), C�te d�Ivoire (+1), S�n�gal (0) et RD Congo (-3) Plus grand nombre de buts dans un match : 5 Tunisie - Zambie (4-1) Angola - Togo (3-2) Egypte - RD Congo (4-1) S�n�gal - Guin�e (3-2) Sanctions : Les arbitres ont distribu� 91 cartons jaunes et 7 cartons rouges pendant toute la dur�e du tournoi. Mido : Le culot d�un grand joueur et le QI d�un entra�neur Mido est peut-�tre un sacr� emmerdeur mais il a toutefois du flair, lui qui avait dit bien qu�avant que ne commence la CAN que la finale opposerait l�Egypte � la C�te d�Ivoire. Le joueur qui vient d�entrer dans sa vingt et uni�me ann�e d��ge a, sans doute, l�imp�tuosit� et l�acc�s facile � la col�re et il a aussi le talent. Deux de nos �illustres� entra�neurs se sont essay�s au jeu du pronostic. Logiquement, ils �taient mieux outill�s, c�est leur m�tier, que le bouillonnant attaquant �gyptien pour approcher d�une mani�re plus palpable le carr� final. Il n�en a rien �t�. Bira donnait les Libyens comme les �pouvantails de leur groupe et tout le monde sait comment l��quipe de la Jamahiriya est sortie de la CAN. L�autre ��minent� entra�neur, Benzekri pour ne pas le nommer, d�clarait pour sa part qu�il fallait se m�fier des Tunisiens au moment o� ils �taient d�j� qualifi�s pour les quarts de finale, malheureusement ils feront dans la d�confiture en prenant une d�culott�e (0-3) face aux Guin�ens que personne n�a �voqu�s et quitteront le sol �gyptien sans aller plus loin que les quarts en question.Visiblement m�me � l��ge o� il est, Mido pourrait faire un bon, voire un excellent entra�neur en Alg�rie et m�me sans dipl�mes. Et heureusement que pour les Egyptiens ou encore les Ivoiriens, ils n�aient pas eu d�entra�neurs alg�riens�enfin pas tous.