S�il y a une chose qui ne passe pas inaper�ue � Tlemcen, c�est bien les mariages. En �t� comme en hiver, � partir de 18 heures, les grandes art�res de la ville sont envahies par les cort�ges de voitures. Klaxons et youyous ne cessent de retentir, jusqu�� l�aube parfois, autant dire qu�il n�y a plus de saison propice pour le mariage. Mais ces derni�res ann�es, curieusement, la ville semble calme. On a presque oubli� cet �v�nement heureux qu�est le mariage. En effet, rien ne semble perturber le calme et le froid des soir�es hivernales. Les fameux groupes de tebbaline tr�s sollicit�s il y a quelque temps sont � leur tour au ch�mage, et pour cause, on ne se marie plus comme avant � Tlemcen. Les quelques rares c�r�monies se font plut�t discr�tement. Les meddahate, elles aussi, connaissent un r�gime d�aust�rit�, faute d��gayer le foyer de la mari�e, les cheikhate au bendir animent plut�t les soir�es religieuses, telles que la f�te du Mawlid Ennabaoui. A Tlemcen, tout le monde aura remarqu� l�absence des cort�ges. Mais, au fait, que se passet- il ? S�il est vrai que les mariages dans la campagne isol�e se font dans la pure tradition, cela se comprend, c�est plut�t par mesure de s�curit� qu�on pr�f�re ne pas festoyer, mais ces conditions ne sont pas valables pour la ville. On serait tent� d�expliquer ce ph�nom�ne par la chert� de la vie peut-�tre ; mais il faut pr�ciser que la dot � la tlemc�nienne a depuis longtemps c�d� � la raison. Plus de folies, plus de caprices m�me si les us et les coutumes de la cit� andalouse en prennent un coup. Cependant, d�autres facteurs plus �vidents ont influ� sur le taux de mariages, en baisse : la promiscuit� du logement, le ch�mage et surtout ce d�sir de garder sa libert� qui anime la g�n�ration aujourd�hui. On assiste m�me � des cas o� des jeunes filles refusent de s�rieux pr�tendants. Les quelques mariages qu�on c�l�bre aujourd�hui se font sans tambour, ni trompette. C�est g�n�ralement lorsque les parents sont atteints par l��ge que le c�libataire endurci se d�cide � partager sa vie par le lien du mariage. Une chose est s�re, on ne se marie plus � 20 ans chez certaines familles conservatrices ; lorsque la �bru� aura d�pass� cet �ge-l�, c�est d�j� le d�sespoir, mais ce n�est plus le cas. Le principal indicateur du �march� des mariages demeure l�in�vitable Souk- El-Quaissaria. Pour pr�parer sa dot, la future mari�e passera obligatoirement par la bijouterie de la basse-ville et le marchand de tissus de la rue de Lamorici�re. Et comme les temps sont � l�aust�rit�, tous ces commer�ants et groupes folkloriques dont la survie ne d�pend que de ces heureux �v�nements attendent non pas quelque embellie, mais tablent surtout sur les coups de foudre qui se terminent par l�heureux �v�nement, �el a�rs�. Une enqu�te r�v�le que 65 % de jeunes (des deux sexes) dont l��ge varie entre 30 et 40 ans vivent dans le c�libat.