Dans les ann�es 1970, la mani�re dont �tait c�l�br� le mariage ne passait pas inaper�ue. En �t�, � partir de 18h, les grandes art�res de la ville �taient envahies par les cort�ges de voitures. Klaxons et youyous duraient jusqu�� l�aube parfois. Mais ces derni�res ann�es, curieusement, la ville semble calme, on a presque oubli� que c�est la saison des mariages. En effet, rien ne semble perturber le calme et la fra�cheur des soir�es. Les fameux groupes de tebbaline, tr�s sollicit�s il y quelque temps, sont � leur tour au ch�mage, et pour cause on ne se marie plus comme avant � Tlemcen. Les quelques rares c�r�monies sont c�l�br�es plut�t discr�tement dans les salles des f�tes. Les meddehate, elles aussi, connaissent un r�gime d�aust�rit� ; faute d��gayer le foyer de la mari�e, les cheikhate au �bendir� animent des soir�es religieuses, telle la f�te du Mawlid Ennabaoui. Dans la capitale des Zianides, tout le monde aura remarqu� l�absence des grands et interminables cort�ges de mariage � travers les grandes art�res de la ville. Mais en fait, que se passe-t-il? S�il est vrai que les mariages dans la campagne isol�e sont c�l�br�s dans la discr�tion, cela se comprenait � l��poque du terrorisme ; c��tait plut�t par mesure de s�curit� qu�on pr�f�rait ne pas festoyer, mais ces conditions ne sont plus valables, surtout pour la ville. On serait tent� d�expliquer ce ph�nom�ne par la chert� de la vie peut-�tre, et l� encore il faut tout de m�me pr�ciser que la dot tlemc�nienne a depuis longtemps c�d� � la raison, aust�rit� oblige. Plus de folies, plus de caprices m�me si les us et les coutumes de la cit� andalouse en prennent un coup. Cependant, d�autres facteurs plus �vidents ont influ� sur le taux des mariages. Le probl�me de logement, le ch�mage et surtout ce d�sir de garder sa libert� qui anime la g�n�ration actuelle. Aujourd�hui, on assiste m�me � des cas o� des jeunes filles refusent de s�rieux pr�tendants. Les quelques mariages qu�on c�l�bre aujourd�hui se font sans tambour, ni trompette. C�est g�n�ralement lorsque les parents sont atteints par l��ge que le c�libataire endurci se d�cide � partager sa vie. Une chose est s�re, on ne se marie plus � 20 ans. Chez certaines familles conservatrices, lorsque la bru avait d�pass� cet �ge-l�, c�est l�inqui�tude, mais ce n�est plus le cas. Le principale indicateur � �la bourse� des mariages demeure l�in�vitable souk-el-qa�ssaria. Pour pr�parer sa dot, la future mari�e passera obligatoirement par la bijouterie de la basse-ville et le marchand de tissu de la rue de Larmorici�re. Et comme les temps sont � l�aust�rit�, tous ces commer�ants et groupes folkloriques dont la survie ne d�pend que des nombreux mariages tablent surtout sur les coups de foudre qui se terminent par l�heureux �v�nement, �el-a�rs�.