C�t� boulot, Hac�ne Ahres s��panouit dans un r�pertoire qui lui sied parfaitement. Les ann�es qui passent lui font merveille. Apr�s quatre ann�es de silence discographique son dernier album tr�s contestataire d�di� aux victimes du Printemps noir remonte � 2002 ; Ahres sort enfin du bois et signera tr�s prochainement, plus exactement le 18 mars prochain, un nouvel album. Un disque de pl�nitude. Une sortie qui co�ncide, tenez-vous bien, avec ses vingt ans de carri�re. D�j� ! D�contract�, presque solaire. Il aborde tout. La chanson kabyle, les textes, les th�mes qui �ne sont jamais �crits sur commande�. Et bien s�r, il d�gaine son artillerie pour parler de son nouvel album �nostalgique�. �Cette absence est volontaire car j��tais pr�occup� � faire autre chose�, confie l�artiste, pr�occup� plut�t � �tablir son �constat de la situation, marqu�e d��chec�. Hac�ne Ahres comme tout artiste t�moin de son �poque avait sa petite �sensibilit� et avait marqu� une �halte� pour revenir encore plus m�r dans l�une des chansons de ce nouvel opus. �Je ne fais pas de r�quisitoire� comme pour ne pas heurter les sensibilit�s mais juste �un point de vue� qui sonne comme �une mise � nu�. �Il m�a fallu beaucoup de temps pour confirmer cette th�se : l��chec�, tranche d�embl�e celui qui est consid�r� comme �tant le digne successeur des Matoub, El Hasnaoui et Zerrouki Allaoua. Le nouvel album, qui devait �tre dans les bacs depuis longtemps mais dont la date est d�cal�e sur conseil de son �diteur, se veut comme une �synth�se de mes vingt ans de carri�re. Je me suis focalis� sur l�itin�raire et le parcours�. �Cet album est un hommage � mes vingt ans de carri�re dans la forme et dans le fond.� Pour Hac�ne, ses succ�s sont le fruit d�un cheminement. Il a construit petit � petit, s�est engag� souvent, a charm� beaucoup, a provoqu� un peu, a innov� enfin. Aujourd�hui, il parle d�instants de nostalgie. Cinq chansons sur les huit que compte ce nouvel album sont toutes �impr�gn�es de nostalgie, de regrets, du pass�. L�inspiration, c�est elle qui le guide. Elle vient ou elle ne vient pas. �Je me suis donn� du temps pour �crire des choses tr�s convaincantes.� Ne pas se perdre, bien s�identifier � son timbre. Telle est sa ligne de conduite. Ahres, certes, il savoure, presque avec conviction, l�int�r�t port� sur son treizi�me album studio, mais il ne m�che pas ses mots quand il aborde la chanson kabyle, la vraie, la pure, et tout l�embargo qu�elle arrive difficilement � supporter. Il p�se ses mots. L�image d�un rebelle et d�un contestataire tr�s hard lui colle parfaitement. �On veut tuer la chanson � texte�, par ceux-l� m�mes qui veulent donner � la culture kabyle une image ringarde.� Ahres, en homme de conviction, se lance dans le d�bat. Sans faux-semblant, il livre des failles. �Les institutions culturelles ne veulent plus parler de la promotion de la chanson kabyle�, la t�l�vision et la radio en premier lieu. Une t�l�vision que l�artiste a boud�e depuis des ann�es. Mais rien n�emp�che, Ahres continue de militer pour pr�server sa culture o� l�oralit� domine, avec comme arme ses po�mes. �La chanson � texte doit toujours exister, il faut la hisser, sans laisser tomber les chanteurs qui font dans le style polic�, l�ger et consommable, ceux-l�, il faut les encourager pour qu�ils ne tombent pas dans la d�rive�, averti encore l�artiste, bien install�, qui se sent investi d�un r�le de grand fr�re par rapport � la nouvelle g�n�ration d�artistes � qui il donne des coups de pouce. Musicalement parlant, Ahres est parti en qu�te de nouveaux sons, de nouvelles sonorit�s dans ce nouvel opus. �Des surprises !�, promet- il. Comme, aussi, il partira en qu�te de nouvelles d�couvertes avec sa tourn�e, post-album, dans l�Hexagone. Une s�rie de concerts dont le coup d�envoi sera donn� depuis Roubaix (nord de la France) le 25 mars prochain.