L�annonce par le pr�sident de la R�publique avant-hier, en Conseil des ministres, de l�obligation faite d�sormais � la t�l�vision nationale de diffuser les cinq appels � la pri�re (Adhan) a fait r�agir la classe politique dans son �chantillon repr�sentant les courants de pens�e. Les islamistes et les conservateurs en tirent pleine satisfaction. Les d�mocrates r�publicains y apportent une appr�ciation critique. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Le Mouvement de la soci�t� pour la paix (MSP) a �t� le plus prompt � faire cas de sa r�jouissance. Dans un communiqu� rendu public hier matin, le parti d�Aboudjerra soltani a, en effet, estim� la d�cision du pr�sident Bouteflika �sage et attendue longtemps par le peuple alg�rien�. Le parti a estim�, par ailleurs, que la d�cision ne fait que consacrer �un droit constitutionnel�. Le MSP n�a pas rat� l�opportunit� de cette suppl�mentaire sortie m�diatique pour une extrapolation politique, en consid�rant que la d�cision en question �constitue un premier pas dans l�application de la charte pour la paix et la r�conciliation nationale�. Le Front de lib�ration nationale (FLN) s�est voulu, en revanche, moins disert. Abdelkrim Abada, membre de l�instance ex�cutive du parti, s�est limit� � dire que �c�est une sage d�cision. Elle r�pond au souhait du peuple alg�rien. Elle d�note de tout l�int�r�t que le pr�sident porte aux pr�occupations de la soci�t�. Plus prolixe et moins complaisant, le charg� de la communication au Rassemblement pour la culture et la d�mocratie (RCD), M. Khendak, a eu cette lucide appr�ciation : �Nous sommes pour la libert� de culte. L�islam, cependant, reste la religion majoritaire dans le pays. Ordonner, ceci dit, � ce que l�Adhan soit diffus� � la t�l�vision participe d�une autre man�uvre d�magogique du pouvoir pour, � la fois d�tourner la t�l�vision de son devoir et de sa mission de service public et tromper l�opinion publique, en ce que l�Adhan � lui seul ne peut r�gler les probl�mes socio�conomiques des Alg�riens.� Pour M. Khendak, la d�cision �est une autre tromperie vis-�-vis de la religion elle-m�me�. Le Parti des travailleurs (PT) a exprim� le m�me souci � propos de la mission de service public de la t�l�vision. C�est Djelloul Djoudi, membre de la direction nationale du parti, qui a bien voulu consentir cette r�action : �La t�l�vision doit jouer sa mission de service public. Elle doit s�ouvrir aux d�bats contradictoires sur des questions d�actualit�, � l�exemple de la question des salaires. La t�l�vision doit r�pondre aux attentes des citoyens.�