Transparency International, ONG sp�cialiste dans la lutte contre la corruption, a rendu public, hier, son indice annuel de perception de la corruption (IPC). Avec une note de 3,1 sur 10 l�Alg�rie est class�e � la 84e place, soit parmi les pays les plus �corrompus� de la plan�te. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - La note et le classement de l�Alg�rie dans cette �dition 2006 de l�IPC confirment l�existence d�un �tr�s haut niveau de corruption�. En effet, Transparency International (TI) consid�re qu�un pays qui tourne autour de 3 sur 10 est consid�r� comme fortement corrompu. En se classant 84e sur 163 pays avec une note de 3,1- elle �tait de 2,8 en 2005 et 2,7 en 2004- l�Alg�rie fait figure de mauvais �l�ve. A titre indicatif, l�Alg�rie se classe entre Trinit�-et-Tobago et Madagascar. Pour cette �dition 2006, le peloton de t�te reste quasiment inchang�: la Finlande, la Nouvelle-Z�lande et le Danemark ont obtenu chacun une note de 9,6 points. La publication, hier, de l�indice de perception 2006 a co�ncid� avec la tenue d�une conf�rence de presse de l�Association alg�rienne de lutte contre la corruption (AACC), section alg�rienne de Transparency International. �L�Alg�rie a certes gagn� quelques dixi�mes de points, mais cela n�est pas significatif d�une am�lioration dans la lutte contre la corruption, encore moins d�une volont� politique effective sur le terrain. Selon les auteurs de l��dition 2006 de l�IPC, ce gain traduirait plut�t l�engagement de l�Alg�rie en mati�re de ratification des Conventions des Nations et de l�Union africaine contre la corruption, engagement qui aurait d� se traduire par une transposition en droit interne conforme � ces pr�ventions, ce qui est loin d��tre le cas � la lecture de la loi du 20 f�vrier 2006 relative � la pr�vention et la lutte contre la corruption�, a indiqu� � cette occasion Djilali Hadjadj, porteparole de l�AACC. Selon lui, cette loi, qui est cens�e reprendre les m�canismes de lutte contre la corruption inscrits dans la Convention des Nations unies, reste �insuffisante�, notamment dans les volets traitant de la d�claration de patrimoine, les march�s publics et la protection des d�nonciateurs. Djilali Hadjadj n�a pas manqu� de revenir sur les multiples affaires de corruption qui ont �clat� au cours de ces derniers mois et qui ont �clabouss� certaines institutions de la R�publique. L�affaire BRC sera cit�e en exemple. �Il est anormal que les pouvoirs publics gardent le silence devant un tel scandale. Au vu du rapport de l�Inspection g�n�rale des finances (IGF), il est inconcevable que le gouvernement n�ait pas pris des mesures conservatoires contre le ministre de la l�Energie, le PDG de la Sonatrach et le patron de BRC. D�autant plus que ce m�me ministre s�en prend, publiquement et au sein d�une institution parlementaire, aux �l�ments de l�IGF�. Pour le porteparole de l�AACC, la marginalisation des �l�ments de l�IGF, la dissolution �ill�gale� de l�Office national de r�pression du banditisme (ONRB) et le gel des activit�s de la Cour des comptes sont autant d�indices qui d�montre le manque de volont� politique de lutter activement contre la corruption. Hadjadj, a �galement d�nonc� la gestion en haut lieu du programme de relance �conomique de plus de 100 milliards de dinars. �Nous assistons depuis quelque temps � la g�n�ralisation de la formule de gr� � gr� dans les passations de march� publics. Cela est d�autant plus grave que le choix de cette formule est d�cid� en Conseil des ministres. Cette pratique fait le lit de la corruption, de la gabegie et du gaspillage�, a-t-il insist� en d�non�ant l�absence de planification dans la mise en �uvre de ce m�ga programme. Djilali Hadjadj a par ailleurs pr�cis� que les principaux partenaires de l�Alg�rie � il citera notamment le cas de l�Italie � ne prenne pas en compte le ph�nom�ne de corruption dans leurs relations �conomiques avec notre pays. �Il faut en effet savoir que le volume des �changes commerciaux de l�Alg�rie avec les 10 pays les moins corrompus sont d�risoires. Ils ne repr�sentent que 1% de la balance commerciale�.