Cit� patrimoine mill�naire, Mila est une ville t�moin des civilisations plurielles les plus prestigieuses, donc un haut lieu d�histoire et de m�moire. Elle fut dans l�Antiquit� l�un des berceaux de la pens�e augustinienne et au Moyen-�ge un p�le culturel et intellectuel important. De l��poque romaine au ph�nom�ne de l�exode rural massif qu�elle a connu tout au long de ces derni�res d�cennies, d�o� ces atteintes au patrimoine par des actions anthropiques encore plus destructrices et ravageuses, en passant par les Byzantins, les conqu�rants musulmans, les Turcs de l�empire ottoman � l�occupation coloniale fran�aise, Mila a connu � travers ce long et tumultueux parcours des fortunes et des situations diverses et controvers�es. Erig�e en 256 avant J.-.C, l�antique Milev est devenue avec le temps, l�ignorance et la b�tise humaine, un grand bidonville crasseux, amn�sique, sans �me et sans attrait. Cette descente aux enfers aurait �t� encore plus grave sans cette poign�e d�hommes, amoureux de ce formidable patrimoine qu�ils veulent ressusciter, d�poussi�rer et mettre en valeur par des actions �tudi�es d�am�nagement, de r�habilitation et de restauration. L�id�e a fait du chemin depuis, encourag�e et appuy�e, il faut bien le souligner, par M. Djamel Eddine Salhi, wali de Mila, tomb� sous le charme de ce tr�sor inestimable et qui a �t�, d�s le d�but, r�ceptif � l�id�e de sortir la vieille ville de cette orni�re, pour en faire, pourquoi pas, un site touristique et culturel de grande envergure. Ainsi donc, � l�occasion de la c�l�bration du mois du patrimoine d�avril 2005, l�initiative est officiellement retenue, suivie, pour m�rir et juger de sa faisabilit�, de l�organisation d�une journ�e scientifique et culturelle ayant pour th�me : �Mila � travers l�histoire� avec la contribution d��minents chercheurs de divers horizons. Cette opportunit� a �t� suivie, juste apr�s, par l��tablissement de la d�cision de cr�ation d�un plan d�occupation des sols (POS) sp�cial Vieux-Mila dont a �t� charg�e la direction de l�urbanisme et de la construction (DUC). Ensuite et dans le m�me ordre d�id�es, il y a eu la cr�ation en d�cembre 2005, de l�association des amis du Vieux-Mila, pr�n�e et d�fendue par un mordu de la cause, un enfant du bled sorti il y a une cinquantaine d�ann�es des entrailles de cette muraille dont il n�a jamais pens� un seul instant rompre le lien ombilical qui l�a toujours li� � cet endroit f�erique, malgr� ses nombreuses et multiples charges, il s�agit en l�occurrence du professeur et non moins d�put� Segueni, avec bient�t d�autres irr�ductibles. D�s l�inscription officielle et l�adoption du POS, la Direction de l�urbanisme et de la construction (DUC) jettera son d�volu sur le bureau d��tudes techniques Hadidji et Kara Mostefa, une jeune �quipe d�architectes issus du terroir et connaissant parfaitement les tenants et les aboutissants du dossier, puisque fortement impr�gn�s du sujet mais aussi et surtout militants de la cause. Elabor�e sur la base d�un syst�me fiable et efficace dit syst�me d�information g�ographique, l��tude est sur le point d��tre achev�e et bient�t livr�e, mais elle doit �tre compl�t�e et �retouch�e� par d�autres sp�cialistes (historiens, arch�ologues et autres). Ainsi, selon les premiers �l�ments de l��tude (lev�e topographique, enqu�te socio�conomique et sur les diff�rents r�seaux : AEP, �lectricit�, gaz et assainissement) le POS du Vieux-Mila s��tend sur 7,20 ha et est occup� par 267 constructions dont seulement 221 intra-muros (46 sont implant�es � l�ext�rieur de la muraille) dite muraille qui mesure 1 495 m�tres lin�aires. Des 221 situ�es � l�int�rieur de la citadelle, 197 sont des logements, les 24 autres repr�sentent des locaux de commerce et autres �quipements. Parmi les 197 logements, seulement 126 sont occup�s (65%), 71% sont vides ou abandonn�s. Des 221 qui sont situ�es intra-muros 17% sont en bon �tat, 57% en �tat moyen dont une bonne partie est habit�e et 26% sont en ruine. Quant aux diff�rents r�seaux : 50% sont branch�es au r�seau d�AEP, 52% au r�seau d�assainissement, 56% sont aliment�es en �lectricit� et 30% en gaz. L�objectif recherch�, selon MM. Hadidji et Kara Mostefa, est d�arriver � bien conserver ce qui menace ruine, reconstruire et r�affecter les b�tisses en ruine ou poches, tout en gardant le m�me style et le m�me cachet, en utilisant les m�mes mat�riaux de construction, redonner vie au site en redynamisant les activit�s artisanales et autres. Le bureau d��tudes techniques est en phase de confection d�un cahier des charges qui devrait d�terminer les diff�rentes modalit�s d�intervention en respectant scrupuleusement la sp�cificit� du site et les actions � engager et ce, conform�ment, pr�cisent-ils, aux instructions et aux orientations du wali de Mila qui projette le lancement d�un festival intitul� �Les nuits de Milev� � l�instar de ceux de Timgad et de Djmila � S�tif. Est-ce la bonne, cette fois-ci, quant � une r�elle prise en charge de l�antique Milev ? Tout porte � le croire !