Cit� mill�naire et ville t�moin de civilisations plurielles les plus prestigieuses, Mila fut dans l�antiquit� l�un des berceaux de la pens�e augustinienne et au Moyen-�ge, un p�le culturel et intellectuel important, autrement dit, un haut lieu d�histoire et de m�moire. Mila a vu na�tre ou passer des l�gendes historiques qui ont marqu� de leur empreinte leurs p�riodes respectives, � l�instar de saint Opt�t de Milev, ce pa�en, grand �v�que de Milev la numide, n� � Mila vers 320 apr�s J.- C., qui devint l�un des plus illustres d�fenseurs de la foi dans l��glise du IVe si�cle avec saint Augustin, saint Cyprien et saint Hilaire, le conqu�rant Abou Mouhadjir Dinar, compagnon du proph�te (QLSSSL) qui a construit en l�an 55 de l�H�gire (674 apr�s J.-C.) la premi�re mosqu�e en Alg�rie, l�actuelle mosqu�e Sidi Ghanem et, plus r�cemment, le cheikh Moubarak El-Mili (1898 � 1945), un �rudit lettr� r�formiste, figure de proue du mouvement islahiste men� par le cheikh Abdelhamid Ibn Badis, ou encore des r�volutionnaires de la premi�re heure comme Abdelhafid Boussouf dit Si Mabrouk, Lakhdar Bentobal dit le �Chinois�, Ali Zeghdoud, Larbi Benredjem, Cha�boub Rachid et beaucoup d�autres. Mais o� en est Mila aujourd�hui ? Que reste-t-il de cette m�morable histoire et de ce rayonnement culturel, intellectuel et spirituel sur toute la r�gion ? Rien ! Absolument rien. Pour le commun des Mileviens, si la ville, pourtant chef-lieu de wilaya depuis 26 ans maintenant, se trouve � la tra�ne sur tous les plans, c�est parce que ses enfants n�ont pas su pr�server sa m�moire ni d�fendre son honneur bafou� � tout bout de champ et par le premier venu. En effet, contrairement � beaucoup d�autres villes et villages d�Alg�rie, Mila n�a pas d��il protecteur qui veille au grain, ni de conscience �veill�e qui la jalouse. Elle donne l�impression d��tre une contr�e abandonn�e par les siens, livr�e aux al�as et aux humeurs du temps et des responsables en charge de la gestion de ses affaires ! Point de contrepoids citoyen, ni de �djema� (notables) qui imposent respect et consid�ration � l��me et � la conscience collective de la cit� et � ses int�r�ts inali�nables. Tous les Mileviens vous diront que c�est exactement cela le malheur de la ville, mais comment y rem�dier ? Telle est la pertinente question qui revient � chaque fois !