S�il est �tabli qu�� chaque attribution de logements sociaux, il y a incontestablement des heureux, c�est-�-dire ceux qui ont la chance de figurer parmi les b�n�ficiaires, il y a aussi des malheureux, � savoir tous ceux qui avaient un grand espoir et qui se voient renvoy�s � la prochaine attribution. Il reste que le cas de la distribution de logements qui a �t� op�r�e, dimanche dernier � Bouira, avec l�affichage de 260 logements sociaux, la vague de contestataires a d�pass� tout entendement. Les si�ges de l�APC et de la da�ra ont �t� submerg�s par des centaines de m�contents, qui s�estimaient l�s�s dans cette distribution qui les a oubli�s. Cela m�me si le chef de da�ra, cit� par le responsable de la cellule de communication de la wilaya, estime que parmi ces gens pr�sents, outre une quarantaine de m�contents qu�il avait re�us dans son bureau, figuraient des curieux qui n�ont rien � voir avec l��v�nement, ainsi que des b�n�ficiaires eux-m�mes pr�sents sur les lieux de peur de se voir cit�s parmi ceux qui ne devraient pas b�n�ficier. En outre, et d�apr�s les informations en notre possession, la commission de da�ra charg�e de l�attribution de ces logements avait pris tout son temps pour �tudier rigoureusement tous les dossiers. En effet, d�apr�s ces informations, plus de 8 500 dossiers ont �t� d�pos�s au niveau de cette commission. Apr�s une premi�re �tude, et la sortie des brigades d�enqu�te, la commission de la da�ra pr�sid�e par le chef de da�ra a r�uni ses membres et en coordination avec les comit�s de quartiers, elle a s�lectionn� les 260 b�n�ficiaires parmi lesquels figurent 43 personnes �g�es de moins de 35 ans. Cela �tant, lors de notre d�placement sur les lieux, nous avons rencontr� beaucoup de m�contents. Des m�contents qui se comptent �videmment par dizaines pour ne pas dire des centaines et qui nous racontent devant le perron du si�ge de la da�ra tout leur courroux face � �ces injustices�. C�es le cas de Lamine, p�re de six enfants qui d�clare que les gens de Bouira n�ont pas b�n�fici�, mais plut�t des gens venues des autres communes qui en ont b�n�fici�. De H. Amar, vivant dans un F3 � la cit� Ecotec, avec trois autres fr�res tous mari�s et p�res de famille et dont aucun parmi n�a b�n�fici� de logement, de K. Nordine, 43 ans, qui a d�pos� un dossier depuis 1989 sans r�sultat, de D. Mourad, 42 ans, p�re de 3 enfants et habitant la cit� Gouizi-Sa�d qui a introduit un dossier depuis 1990, de A. Amar qui vit � la cit� 212- Logements � Ouled Bouchia et qui dit que parmi les 12 dossiers introduits par les gens de cette cit�, aucun n�est sorti dans la liste, ou encore C. Baya, abandonn�e par son mari, vivant avec ses trois enfants chez sa s�ur et qui ne figure pas dans la liste. D�autres cas similaires nous ont �t� relat�s pendant cette journ�e de protestation mais il nous �tait impossible de les relater tous. Cependant, un autre cas d�sesp�rant nous a �t� montr� au niveau du bidonville Meziane-Youcef, situ�... en face de l�APC et de la da�ra, � quelque 60 m�tres. Douze familles entass�es dans des baraques en zinc et des murs en terre, qui vivent l� depuis plus de 30 ans et dont une seule avait b�n�fici� d�un logement lors de cette attribution. M�me les �l�ments travaillant dans des corps de s�curit�, � l�exemple de M. Salah, adjudant en retraite, vivant depuis neuf ans dans un garage, n�a pas trouv� gr�ce aupr�s de la commission d�attribution. En somme, des situations d�sesp�r�es. Chaque cas cit� se r�v�le comme un cas injustement �cart�. Et pourtant, beaucoup de ces gens-l�, m�me s�ils nous citent des cas de personnes ayant b�n�fici� mais qui disposent de situations meilleures qu�eux reconnaissent qu�il est tr�s difficile de faire le tri parmi des milliers de personnes s�lectionn�es et qui sont toutes des cas sociaux. Par ailleurs, le chef de da�ra, en sa qualit� de pr�sident de la commission d�attribution de ces logements, a re�u pendant la matin�e deux d�l�gations de protestataires. Au cours de ces entrevues, le chef de da�ra leur a expliqu� les voies � suivre pour introduire des recours aupr�s de la commission des recours de wilaya pr�sid�e par le wali. Ces recours, leur a-t-il expliqu�, doivent �tre pr�cis et d�pos�s pendant les huit jours qui suivent l�affichage. Enfin, rappelons que la derni�re fois o� des logements sociaux avaient �t� attribu�s remonte �... 1986. Depuis cette date, et chaque fois que l�APC disposait de quottas de logements sociaux, ceux-ci sont directement orient�s vers les recasements des familles vivant dans les bidonvilles au grand dam des autres familles vivant dans la pr�carit�.