Les �lections p�ruviennes laissent entrevoir un bon score du candidat de la gauche socialiste. Ce pronostic confirme la tendance g�n�rale des peuples latino-am�ricains � vouloir se d�barrasser des tutelles �tats-unienne et du FMI. Partout o� des gouvernements faibles ou inf�od�s ont appliqu� les recettes de ces deux tuteurs, le foss� entre riches et pauvres s�est aggrav�, la situation des couches populaires a empir�, le pays s�est retrouv� encore plus endett� et les recettes fiscales de l�Etat sont en baisse en raison de la mainmise �trang�re sur les ressources naturelles. Cette Am�rique latine revient de loin. Malgr� la victoire de certains mouvements populaires de gu�rilla contre des dictatures sanglantes soutenues par les Etats-Unis (� l�image du Nicaragua et du sanguinaire Somoza) les forces progressistes n�ont pu assumer le pouvoir. Les sandinistes ont d� faire face � une contre-gu�rilla (les contras) compos�e des d�bris du Somozisme, financ�e et port�e � bout de bras par les Etats-Unis. La victoire de ces mouvements populaires a, bien s�r, barr� la route � de nouvelles interventions directes des USA, mais n� a pas r�ussi � emporter l�adh�sion �lectorale des petite et moyenne bourgeoisies soumises � un intense travail de propagande nord-am�ricain. La chute du mur de Berlin, le naufrage du bloc de l�Est, le recul quasi g�n�ral des luttes pour la souverainet� nationale, la soumission claire et d�clar�e des pays arabes et m�me des plus grands ensembles � l�h�g�monie U.S a sembl� avoir enterr� le projet socialiste. Ne restait dans cette Am�rique latine que la seule et toute petite Cuba. Le renouveau viendra des grands pays latino, le Venezuela, l�Argentine et le Br�sil �cras�s par la dette ext�rieure et le pillage des multinationales notamment celles du p�trole. Puis suivront les petits pays. La Bolivie a mis au pouvoir un Indien d�cid� � nationaliser le p�trole et le gaz et � d�fendre les int�r�ts des paysans de l�altiplano. Mexique, Nicaragua, P�rou sont susceptibles de renforcer ce mouvement. En tous les cas, le refus par les chefs d�Etats latino d�un march� unique am�ricain propos� par les Etats-Unis, atteste de la profondeur des luttes. Ce renouveau n�est plus port� par les avant-gardes (somme toute h�ro�ques), mais par les peuples, les simples gens, r�sultat incontestable de l�accumulation des luttes depuis Simon Bolivar.. Quel progr�s de la conscience politique de ces peuples.