��Alg�rie, crise et m�thode de r�glement� se pr�sente comme un long entretien accord� par Aboudjerra Soltani, premier responsable du MSP, au journaliste palestinien Ahmed Youcef. Dans cet ouvrage �dit� par Dar Kortoba, Aboudjerra Soltani expose sa vision de la crise travers�e par l�Alg�rie. Mais � d�faut de proposer de r�elles solutions, ce chef de parti islamiste proche du mouvement des Fr�res musulmans, se contente de pr�senter les r�gles fondamentales de l�entrisme. Tarek Hafid Alger (Le Soir) - Pour l�opinion publique, le MSP repr�sente une r�f�rence en mati�re de traditions, nous sommes encore les protecteurs des constantes et des principes. En fait, pour la population, nous ne sommes pas un parti politique, un groupe parlementaire ou des ministres membres d�un gouvernement, nous sommes la d�awa (la pr�dication) (�) La preuve, apr�s avoir �t� nomm� ministre dans quatre gouvernements et d�put� durant deux l�gislatures, tout le monde, y compris ceux qui travaillent � mes c�t�s au minist�re, continuent de me d�nommer cheikh�, pr�cise Aboudjerra Soltani, visiblement tr�s fier de son sobriquet. Soltani tient � r�affirmer que le Mouvement de la soci�t� pour la paix est et reste un parti islamiste dont l�objectif est d��tre pr�sent dans tous les segments de la soci�t�. �Nous consid�rons que la bataille que nous livrons pour marquer notre pr�sence sur la sc�ne, dans les mosqu�es ou dans la rue est noble. Mais ce n�est pas la seule bataille que nous livrons, les fronts sont multiples�, dira-t-il � son interviewer, le journaliste Ahmed Youcef. Ce parti, repr�sentant exclusif du Mouvement des Fr�res musulmans en Alg�rie, s�est donn� pour mission de �r�former la soci�t� en p�n�trant les centres de d�cision. Interrog� sur l��ventualit� de quitter la sc�ne politique lorsque cet objectif (la r�forme de la soci�t�) sera atteint, Aboudjerra Soltani r�pond : �Il n�y a aucune diff�rence entre l�Etat et la soci�t� en Alg�rie. Il est vrai qu�il y a un �syst�me� qui n�a pas chang� depuis 1962. Seuls quelques visages et quelques visons politiques ont chang�, mais ce syst�me fait tourner le pouvoir entre ses clans et fait sortir ses hommes de la m�me vieille bo�te d�archives. 45 ans apr�s l�ind�pendance, nous vivons actuellement dans la premi�re R�publique. Mais il n�y a aucune chance d�instaurer la seconde R�publique tant que la g�n�ration n�aura totalement pas disparu. Cela ne veut pas dire qu�il faudra tourner cette page de l�histoire, mais cela signifiera la fin de la l�gitimit� historique et le passage � la l�gitimit� du droit et de la bonne gouvernance�, pr�cisera Soltani. Ainsi, cette fameuse l�gitimit� qui est la cause de tous les maux de l�Alg�rie est aujourd�hui encore repr�sent�e par Abdelaziz Bouteflika. Ce dernier avait pourtant annonc� la fin de cette l�gitimit� lors du dernier congr�s de l�ONM. Mais cela ne semble pas suffire aux yeux de Soltani, ministre sans portefeuille dans l�actuel gouvernement et pr�sident d�un parti membre de l�Alliance pr�sidentielle. Dans le chapitre intitul� �Tous les �ufs dans le panier du pr�sident �, Ahmed Youcef note que Abdelaziz Bouteflika ne veut ni d�un Etat islamique, ni d�un Etat la�c. �Que cela signifie-t-il pour votre formation ? Cette d�claration �tait-elle adress�e au MSP afin qu�il �vite tout pros�lytisme religieux au sein de l�Alliance pr�sidentielle ?� R�ponse de Soltani : �Il est inconcevable que Monsieur le Pr�sident fasse les louanges de l��quit� de Omar El Farouk, la sagesse de Omar Ibn Abdelaziz, qu�il fasse part de son admiration pour les compagnons du Proph�te et qu�il suive les empreintes de l�Emir Abdelkader� pour qu�en d�finitive il tourne le dos � l�Etat (islamique) qui a dirig� le monde durant 12 si�cles avec justice et humanit� !!!�, dira Soltani en �vitant d�user du tr�s � la mode �fekhamatouhou �.