Annonc� en grande pompe par les services de la wilaya de S�tif et relay� par quelques titres de la presse nationale, le c�l�bre et prestigieux Cirque Amar qui devait arriver � S�tif n�est en fait qu�une grande supercherie et usurpation de titre. En effet, il y a quelques jours, la wilaya de S�tif avait donn� son feu vert � un cirque d�nomm� Cirque Amar en vue de dresser ses chapiteaux sur les terrains annexes du stade du 8-Mai-1945, et ce, � partir du 10 mai jusqu�au 3 juin 2006, avec une prolongation �ventuelle de deux semaines. �Pour rappel, le Cirque Amar s�est d�j� produit � S�tif durant les ann�es 1970 et a connu un grand succ�s � l��poque�, pouvait-on lire dans un communiqu� des services de la wilaya et adress� aux m�dias. Cette information a fait r�agir fermement les responsables du v�ritable Cirque Amar. Contact� par Le Soir d�Alg�rie, M. St�phane Gistau, directeur de promotion du Cirque Amar et du Syndicat national du cirque, a tenu � d�noncer cette grave supercherie. �Le Cirque Amar ne sera pas en tourn�e en Alg�rie. Il s�agit d�un �tablissement usurpant le nom Amar afin de b�n�ficier de notre r�putation en Alg�rie. Nous d�plorons vivement de tels agissements. Il est intol�rable de prendre le public alg�rien pour un na�f, en usurpant le nom Amar afin d�attirer le public sous un chapiteau n�ayant rien � voir avec le Cirque Amar. Le Cirque Amar est en tourn�e en France, et aucune tourn�e n�est pr�vue en Alg�rie�, a d�clar� M. Gistau. Aussi, dans un fax adress� � notre bureau (voir fac-simil�), l�attach� de presse du Cirque Amar, M. St�phane Gistau, affirme que le Cirque Amar, qui est une marque d�pos�e, n�a pr�vu aucune tourn�e en Alg�rie. �Toute enseigne se produisant sous notre appellation �Cirque Amar� est une usurpation de titre et une supercherie et ceci afin d�user d�une r�putation. L�enseigne Amar est la propri�t� de MM. Alexandre et Firmin Bouglione, et l�exploitation exclusive revient � M. Falck�, d�clare-t-il. Les services de la wilaya de S�tif ont-ils �t� leurr�s par cet �tablissement qui se fait passer pour le c�l�bre Cirque Amar ? Dans pareil cas, un dossier complet est exig� par la wilaya avant de d�livrer une autorisation pour monter ce genre de spectacle. Ou bien, en ces temps de disette en mati�re de spectacles, la wilaya a oubli� d�en exiger. L�essentiel pour elle c�est la venue d�un cirque � S�tif, le reste importe peu. De leur c�t�, les responsables du Cirque Amar affirment qu�ils resteront d�termin�s � prot�ger les int�r�ts de leur �tablissement en usant de toutes les voies l�gales. Notons que le c�l�bre Cirque Amar est l��uvre d�un Alg�rien de Kabylie, un certain Ahmed Ben Amar El Ga�d. L'aventure commen�a quelque part dans les montagnes de Kabylie. Le jeune Ahmed Ben Amar El Ga�d n'avait pas envie de passer ses jours entre les ch�vres et les oliviers. Il r�vait d'aventures, de voyages et de grandes �motions. Il mit au point un spectacle color�, avec de belles danseuses du ventre (des Ouled Na�l), et devenait bien vite l'impr�sario de la troupe orientale qui se produisait au Moulin Rouge. Le public fran�ais d�couvrit avec ravissement ces beaut�s kabyles et, le succ�s aidant, l'ambition d'Ahmed Ben Amar grandit. Fortuitement, Marie Bonnefoux, qui vivait entre Mende et Saint-Ch�ly d'Apcher, s�ur du directeur d'une m�nagerie loz�rienne, s'�prit d'Ahmed Ben Amar, l'�pousa et le suivit dans ses r�ves les plus audacieux. Au bout de quelques ann�es, l'un d'entre ces derniers l'amena � concevoir un autre genre de spectacle, sans danseuses, mais avec une fosse aux lions o� il fit descendre ses trois fils, Ahmed, Abdallah et Mustapha, "le plus jeune dompteur au monde". Il s'agissait en fait d'une petite m�nagerie, bien modeste en v�rit� ! Mais qui valut au nom Amar de se faire conna�tre, notamment lors de ses prestations dans diverses foires, comme la Foire aux pains d'�pices � Paris en 1909. En 1913, Ahmed Ben Amar mourut, mais sa femme ne renon�a pas � l'aventure et � l'appel des grands chemins, fid�lement soutenue par Ahmed fils et Mustapha, tandis qu'Abdallah avait d�cid� d'ouvrir sa propre m�nagerie. Apr�s une interruption due � la Grande Guerre, le nom brillera de plus en plus au firmament de la renomm�e... L'�tablissement grandit. D�s 1926, "Le Grand Cirque M�nagerie Amar Fr�res" devint c�l�bre au-del� des fronti�res. Forts de leur popularit� sans cesse grandissante, les fr�res Amar prirent la route de l'Alg�rie, la Tunisie, le Maroc o� l'accueil s'av�ra d�lirant. Ils continu�rent ensuite vers l'Egypte, la Gr�ce, la Turquie, la Bulgarie, la Roumanie, la Yougoslavie, la Hongrie, l'Autriche, l'Italie, avant de rejoindre Paris, couverts de gloires et de deniers. Devenus fabuleusement riches, ils souhait�rent alors cr�er dans la capitale un �tablissement fixe, les fr�res Amar s'install�rent donc � l'Empire, sous l'impulsion de Mustapha Amar, ils mont�rent des spectacles �blouissants, invitant les attractions les plus �tonnantes, mais aussi des exhibitions sportives, ou pr�sentations d'artistes de music-hall, tel Fernand Raynaud. Mustapha Amar est entr� dans l'histoire du cirque comme l'un des plus brillants directeurs. Il se retirera en 1968. A ce jour, la direction et l'exploitation exclusive du Cirque Amar sont assur�es par un autre nom bien familier dans l'histoire des banquistes fran�ais, les Falck, (Elisa, Jean, le fr�re et la s�ur accompagn�s de leur cousin Andr�), brillent aux destin�es du Cirque Amar, et ont rendu � ce fabuleux monument du cirque tout son lustre et son standing, et tout au long des spectacles, les Falck rendent un vibrant hommage aux fr�res Amar.