Le ministre du Travail et de la S�curit� sociale, Tayeb Louh, a abord� lors de son passage, jeudi dernier, au forum d�El Moudjahid, plusieurs sujets d�actualit�. Tout en abordant les diff�rentes r�formes engag�es dans son secteur tels que la retraite et la l�gislation du travail, le ministre n�a pas manqu� de rappeler que le tarif de r�f�rence relatif au remboursement des frais m�dicaux entrera en vigueur demain. Et qu�il sera intransigeant quant � son application. Meriem Ouyahia � Alger- (Le Soir) - Evoquant la situation financi�re de la Caisse nationale des assur�s sociaux (Cnas), le ministre de tutelle a indiqu� que cette caisse a r�alis� l�ann�e derni�re un b�n�fice de 20,80 milliards de dinars. En fait, le ministre du Travail et de la S�curit� sociale a indiqu� que pour l'ann�e 2005, les recettes ont atteint 357,36 milliards de dinars contre 336,54 milliards de dinars de d�penses. Abordant les d�penses m�dicales de la S�curit� sociale, estim�es � 87 801 784 351 DA en 2004, le ministre a indiqu� qu'elles ont atteint 105 088 314 442 DA en 2005. La premi�re place des d�penses de la S�curit� sociale est occup�e par les m�dicaments. Elles sont pass�es de 33,33 milliards de dinars en 2003 � 47,47 milliards de dinars en 2005. La couverture sociale a atteint, en octobre 2005, 80% de la population alg�rienne. Cela �tant, Tayeb Louh a d�plor� le fait que la consommation du m�dicament g�n�rique ne repr�sente que 20% en Alg�rie. Estimant que ce taux est plus �lev� dans les pays d�velopp�s � l'image des Etats-Unis et de l'Allemagne, Tayeb Louh a affirm� qu�il sera �intransigeant sur ce point avec les officines qui ne jouent pas le jeu�. Et d�avertir : �Sinon, des sanctions tomberont.� En effet, c�est � partir d�aujourd�hui que la mise en application du tarif de r�f�rence relatif au remboursement des frais m�dicaux sera effective. Pour le ministre du Travail et de la S�curit� sociale, cette mesure � permettra de ma�triser les d�penses, encouragera le traitement par les m�dicaments g�n�riques et r�duira la facture nationale de l'importation de m�dicaments �. Une liste de 116 appellations communes �quivalant � environ 100 m�dicaments a �t� d�finie et sera �largie pour englober l'ensemble des m�dicaments rembours�s par la S�curit� sociale. Dans ce sens, l�invit� du forum d� El Moudjahid a indiqu� que depuis trois mois tous les op�rateurs dans le domaine du m�dicament ont �t� avis�s de la n�cessit� de se conformer � la d�cision relative au tarif de r�f�rence. En substance, il a not� que les tarifs de r�f�rence n�arrangent pas tout le monde, notamment les importateurs de m�dicaments. �C�est une d�cision du gouvernement et je combattrai tous ceux qui y r�sisteraient �, a-t-il affirm�. Et, dans le but de lib�rer les pharmacies des pressions des importateurs, Tayeb Louh a annonc� que la Cnas pr�financera leurs achats en m�dicaments g�n�riques. Le ministre a aussi not� que certains m�dicaments ont connu une hausse de plus de 150%. �Cette politique est une d�cision de l�Etat qui va dans l�int�r�t du pays, des citoyens et des op�rateurs qui respectent la r�glementation�, a-t-il soulign�. Un peu plus loin, le ministre du Travail a d�voil� une enqu�te men�e par son secteur et s��talant de 2003 � 2005 relative aux b�n�fices des pharmacies. Elle fait �tat d�un gain d�passant les 12 milliards de centimes pour chaque op�rateur. Le nouveau code du travail en pr�paration Le ministre n�a pas manqu�, lors de son passage d�aborder le nouveau code du travail en pr�paration. Ayant soulev� moult interrogations, ce projet, selon le ministre devra, r�sorber et permettre la cr�ation de nouveaux postes d'emploi. Il devrait offrir des avantages et des facilit�s aux entreprises qui d�clarent leurs employ�s tels que la r�duction des cotisations � la Cnas et autres. Actuellement, la d�claration des travailleurs n��tant pas l�apanage des op�rateurs �conomiques. Le nouveau code du travail, dont l'�tude est � sa phase finale, implique le principe de formation pour r�duire le ch�mage dans le secteur de la formation et de l'enseignement professionnels, en fonction des besoins du march�. Il a affirm� qu�il permettra d��introduire davantage de flexibilit� dans les relations professionnelles, et ce, au service de l'employ� et de son entreprise�. Il a not� plus loin que la lutte contre le ch�mage doit passer par �le soutien � l'investissement et non pas � travers la fonction publique qui joue uniquement un r�le d'accompagnement �. Le travail informel, apr�s qu�il �tait de 43% en 1999, a baiss� � 31,5% en 2005. En outre, il est recens� 15 612 travailleurs �trangers qui travaillent au niveau de 1 354 entreprises conventionn�es avec l�inspection du Travail. Selon le ministre du Travail, quelque 15 612 travailleurs �trangers travaillent au niveau de 1 354 entreprises conventionn�es avec l�inspection du Travail. Cette derni�re a dress� plus de 11 000 proc�s- verbaux d�infractions contre les entreprises. Pour les d�cisions de justice, sur plus de 3 200 dossiers d�pos�s, plus de 2 000 ont �t� r�gl�s, d�autres sont encore en �tude au niveau de la commission mixte. Cr�ation d�un fonds d��pargne du retrait� Concernant les r�formes engag�es dans volet retraite, notamment la Caisse nationale retraite, le ministre du Travail et de la S�curit� sociale a annonc� qu�un nouvel organisme verra le jour. Il s�agit d�un fonds d'�pargne du retrait� qui � interviendrait en cas de dysfonctionnement �. Ceci, � l�image de ce qui a �t� fait dans plusieurs pays ayant introduit des r�formes dans le syst�me de retraite. Le ministre a indiqu� : �Le dossier relatif � ce fonds est pr�t et le d�bat � ce sujet sera �largi.� L�invit� du forum a not� que le pourcentage des retrait�s est en constante augmentation. Et se r�f�rant aux pr�visions avanc�es par l�Office national des statistiques, le ministre a affirm� qu�en 2010, les personnes �g�es de plus de 60 ans repr�senteront 7,92% de la population. Quant � la moyenne de la pension, entre 2000 et 2005, le r�gime g�n�ral est pass� de 8 824 DA � 12 639 DA, soit une augmentation de plus de 43,8%. Pour les retraites proportionnelles, elle ont augment� de 9 628 DA � 11 158 DA. Les retraites sans conditions d��ge sont pass�es de 13 953 DA � 17 165 DA. 23 gr�ves en 2005 Abordant le climat social qui pr�vaut actuellement, le ministre a insist� sur la baisse du nombre des gr�ves. Celui-ci est pass� de 35 � 23 en 2005. D�apr�s Tayeb Louh, il s�agit notamment de revendications concernant le retard dans le versement des salaires. Dans ce cadre, le ministre a indiqu� que la masse salariale en 2000 a atteint 8 805 milliards de dinars et est pass�e en 2004 � 1 245 milliards de dinars. Il a affirm� que l'Etat a vers� en 2001 sept milliards de dinars pour le compte de 52 000 employ�s, et ce, dans la cadre de la convention bilat�rale entre le gouvernement et l'Union g�n�rale des travailleurs alg�riens (UGTA). Deux ans plus tard, il a �t� proc�d� au r�glement d'arri�r�s de salaires au profit de 50 000 employ�s, pour un montant de 4,048 milliards de dinars. Dans ce cadre, et interrog� sur la relation entre son d�partement et le mouvement syndical, le ministre du Travail a d�clar� que "seule la Centrale syndicale UGTA est per�ue comme �tant l�organisation syndicale jouissant d'une repr�sentation au niveau national�. Et d�ajouter : �Le gouvernement traite avec la Centrale syndicale en partant de ce principe.� N�anmoins, Tayeb Louh a tenu � rappeler que son d�partement entreprend actuellement des contacts avec d'autres syndicats agr��s, et �� la demande m�me du minist�re�. Les indicateurs �conomiques au vert Le ministre de Travail a, lors de la conf�rence de presse, avanc� plusieurs indicateurs quant � l��volution de l��conomie dans le pays. Soit un taux de croissance �tabli � 5,1%, une inflation de 1,6% alors qu�elle se situait � 3,4%, un taux de ch�mage qui a baiss� de 17,7%, en 2004 � 15,3% l�ann�e derni�re. Il a estim� que �si cette tendance � la baisse est maintenue, le taux de ch�mage sera inf�rieur � 10 % en 2008�. Louh a, encore, pr�cis� que �le nombre de la population active a augment� de 5% en 2005, par rapport � 2004, par la cr�ation de 439 000 nouveaux postes d'emploi �. Le revenu global des m�nages a, selon lui, augment� de 67% entre 1999 et 2004 et de 55% par personne. Le taux de consommation des m�nages a connu une hausse de 55% et celui par personne de 34% durant la m�me p�riode. L��pargne des familles a augment� de 320,5%. Concernant le revenu brut du citoyen alg�rien, Louh a indiqu� qu'il est pass� de 1623 dollars en 1999 � 3100 dollars en 2005. A cet �gard, le ministre a pr�cis� que les pr�visions de la Banque d�Alg�rie tablent sur un revenu par habitant de l'ordre de 3500 dollars en 2006. �Tous ces indicateurs ont conduit � la ma�trise de l�inflation et l�augmentation de la cr�ation de postes d�emploi�, a d�clar� le ministre. Aussi, 6 684 postes budg�taires ont �t� cr��s en 2005. Selon le ministre du Travail et de la S�curit� sociale, l�objectif de 2 millions de postes budg�taires � l�horizon 2009 sera atteint. Concernant le salaire moyen dans le secteur �conomique, le ministre a not� une progression, de 2002 � 2005, de 19,3%, le salaire passant de 22 925 DA � 27 164 DA. Le ministre n�a pas manqu� de d�clarer qu�il y a une sous-d�claration dans les revenus pour le secteur priv�. Au sujet de l�affaire El Khalifa Bank, le ministre du Travail et de la S�curit� sociale a affirm� que �des instructions ont �t� donn�es � tous les directeurs des caisses de S�curit� sociale au niveau national pour suivre l'�volution de cette affaire�. Aussi, les institutions qu�ils dirigent seront �rig�es en partie civile dans cette affaire. Abordant la question de la privatisation des entreprises publiques, le ministre a rappel� que le cahier des charges pr�voit le maintien des postes pour une certaine dur�e. Aussi, il a indiqu� que 31 130 postes d�emploi ont �t� maintenus. Et que, dans ce cadre, avec le programme d�investissement, 6 900 nouveaux postes d�emploi ont vu le jour. M. O. REINTEGRATION DES TRAVAILLEURS DANS LE CADRE DE LA CHARTE Pas encore r�gl�e S�exprimant sur la question relative � la r�int�gration des travailleurs dans le cadre de la charte pour la paix et la r�conciliation nationale, le ministre a indiqu� qu�elle n�est pas d�finitivement tranch�e. �L��tude des dossiers est en cours et se fera au cas par cas�, a-t-il soulign�.