C�est plut�t un discours � la nation qu�une allocution de circonstance que le chef de l�Etat a prononc� hier � partir de Constantine � l�occasion de sa �ni�me visite dans la capitale de l�Est, la quatri�me qu�il fait co�ncider opportun�ment avec la c�l�bration de la Journ�e du savoir (youm el ilm). Un discours qui, au-del� du texte int�gral aux relents acad�miques, fut marqu� par des digressions parfois tonitruantes qui vilipend�rent les partis de la coalition, notamment les �lus locaux, la presse, la soci�t� civile en g�n�ral. Par contre, Bouteflika qui, sous peu, remettait en cause les comp�tences de nos juristes et par voie de cons�quence, l�appareil judiciaire en g�n�ral, rendra hommage � la justice alg�rienne qui aura surpris tout le monde selon lui, particuli�rement � travers la c�l�rit� qui a pr�valu � l�application des textes de loi induits par la charte pour la paix et la r�conciliation nationale. Kamel Ghimouze - Constantine (Le Soir) - Accompagn� d�au moins douze titulaires de portefeuille dans le cabinet Ouyahia, en sus des deux ministres d�Etat et non moins chefs de partis de la coalition gouvernementale, Belkhadem et Aboudjera en l�occurrence, le pr�sident de la R�publique est arriv� assez t�t � Constantine o� l�attendait un programme trop charg� qu�il poursuivra jusqu�au cr�puscule aujourd�hui. Une visite de deux jours donc, entam�e exp�ditivement en six haltes entre inaugurations et poses de la premi�re pierre, qu�il ex�cutera le pas ferme et le regard per�ant, sans opposer une quelconque remarque avant de retrouver le grand sourire lors du bain de foule qu�il s�est offert sur pr�s de 500 m�tres, le long de la rue Larbi-Ben M�hidi et la place des Martyrs. Pose d�une gerbe de fleurs et recueillement sur la tombe de cheikh Abdelhamid Benbadis avant le d�part vers l�universit� islamique o� il prononcera un discours � l�ouverture du colloque initi� par la Fondation Abdelhamid Benbadis et intitul� : �La d�mocratie en Alg�rie : r�alit� et perspectives�. �Un th�me qui m�offre l�opportunit� d�y contribuer avec quelques r�flexions que je vous propose en tant que moudjahid dans les rangs de l�Arm�e de lib�ration nationale et en tant que responsable politique de l�Alg�rie ind�pendante �, dira-t-il d�embl�e. Sa dissertation sur la d�mocratie et la pratique d�mocratique traitera de plusieurs r�f�rents dont la n�gation de sa r�duction � la tenue p�riodique d��lections pluralistes, � la s�paration des pouvoirs et au droit d�exercer certaines libert�s fondamentales aux vertus d�mocratiques de cheikh Abdelhamid Benbadis qu�il qualifie de figure embl�matique de la d�mocratie dans notre pays. Et de rappeler �Si cheikh Abdelhamid Benbadis est un d�fenseur intransigeant de la langue et de la culture arabes, il n�en assume pas moins, et en m�me temps, la dimension amazigh� de la nation alg�rienne�. Il en vient par la suite au propos qui suscitera une premi�re digression, celui de �la derni�re mutation en direction d�une d�mocratie pluraliste repr�sentative en phase avec les standards internationaux, ainsi qu�avec les valeurs de l�islam qui a �t� particuli�rement difficile, tragique et terriblement douloureuse pour des millions d�Alg�riennes et d�Alg�riens� La mise en �uvre de cette derni�re mutation est en voie d�ach�vement, malgr� la persistance r�siduelle de groupes arm�s qui seront vaincus par la volont� de Dieu�, ass�ne-t-il. Se�f El Hadjadj ressuscit� ! �Nous avons tout donner � travers la charte pour la paix et la r�conciliation nationale. Nous avons offert tout ce qui �tait possible d�offrir � un peuple qui a souffert le martyre. Aussi, tout un chacun devra comprendre que je ne peux, d�sormais, offrir plus. Ceux qui ne rejoindront pas nos rangs, ceux de la nation, seront ch�ti�s de mani�re exemplaire et la loi sera appliqu�e dans son stricte esprit aux autres.� Il s�en prend vertement aux opposants � l�id�e des indemnisations octroy�es aux familles des terroristes. �Ce sont aussi notre chair, dira-t-il, et ne sont nullement coupables si l�un des leurs s�est �gar�.� Poursuivant son plaidoyer pour la charte pour la paix et la r�conciliation nationale, il avoue : �Je ressens les m�mes blessures que vous ressentez et s�il y avait un palliatif � cette charte je l�aurais adopt� sans r�serve. N�anmoins j�ai pass� des nuits blanches et je ne suis parvenu qu�� ce recours contraint et non pas en h�ros�. Un hommage est aussit�t rendu � la justice pour �sa c�l�rit� dans l�application des textes induits par la charte, surprenant le peuple par sa cr�dibilit� et sa rationalit�, et si le pardon, dira-t- il, est nature de l�homme il ne faudrait pour autant que l�on oublie�. Un propos qui l�oblige �galement � se disculper, �je ne fais allusion ni aux responsables militaires ni aux dirigeants politiques�. Nos villes ne sont plus des villes �En sillonnant le pays, j�ai relev� que ni le secteur public ni celui du priv� ne jouent leur r�le.� Aussit�t dite, la sentence qui s�adresse vraisemblablement aux responsables � diff�rents niveaux est suivie par trois fois, d�un ton virulent : �Il faut qu�il y ait contr�le.� �Nos villes ne ressemblent plus � des villes, mais � des villages, encore que les villages demeures propres.� Et de s��crier : �O� sont les citoyens alg�riens. Nous avons endur� une p�nible �preuve et il faut que l�en on tire les enseignements n�cessaires car la responsabilit� incombe � tout le monde et non pas au pr�sident ou au gouvernement. Est-il logique que vous �lisiez des �diles locaux et que vous en vouliez par la suite au pr�sident de la R�publique parce que vos rues sont insalubres ?� s�est-il interrog� avant de lancer qu�il faudrait bannir le mot hogra de notre lexique. L�alliance sermonn�e �Je pr�side un gouvernement de coalition et je reste attach� sentimentalement au FLN. N�anmoins, eu �gard � mes responsabilit�s, je consid�re que mon ind�pendance vis-�-vis des partis est un atout qui me permet d�exercer ma fonction. � Pr�cisant qu�il ne tient pas aux deux chefs de partis en face de lui, Belkhadem et Aboudjerra et, �mon cher fr�re�, Ouyahia, il ass�ne que les partis ne s�int�ressent � la politique qu�� la veille des rendez- vous �lectoraux. �O� est la soci�t� civile que vous ne cessiez pas de chanter ?� La presse au banc des accus�s �Des partis politiques exprimant les diff�rents courants d�opinion de notre soci�t� m�nent leurs activit�s dans le respect de la diversit� et de l�ordre public. Une presse d�une grande libert� de ton informe, commente et critique. Je pourrais vous dire que je suis satisfait du bilan accompli en particulier depuis 1999. Pourtant tant que des hommes et des femmes resteront en marge de la communaut� nationale, je serai, comme l�immense majorit� de mes compatriotes, frustr� et circonspect quant � l�irr�versibilit� du processus de d�mocratisation dans notre pays�. Cet extrait du discours officiel � l�antipode de la parenth�se mena�ante quant � l�accusation qu�il lance faisant de certaines plumes des serviteurs d�ambassades �trang�res � Alger.