Tomb�e de rideau sur les travaux du colloque organis� � la maison de la culture de Tizi-Ouzou en hommage � Mouloud Mammeri. La vie, l��uvre et l�itin�raire exemplaire de cet amusnaw qui a �t� l�un des premiers � imposer l'ethnologie et � accompagner son travail personnel de r�appropriation de soi d'un effort pour d�velopper un travail collectif de r�appropriation d'une culture oubli�e ou refoul�e a �t� encore une fois convoqu�e par des sp�cialistes et chercheurs. A l�occasion donc du 26e anniversaire du Printemps berb�re, point d�orgue de ce colloque qui s�est fix� comme objectif, selon El Hadi Ould Ali, directeur de la culture, de �r�habiliter l� amusnaw dans l�histoire de l�Alg�rie et l�Afrique du Nord�, les sp�cialistes de la question ont rappel� Mammeri en tant que �symbole de la revendication de l�identit� berb�re par son substrat intellectuel tant l�homme, l��rudit, poss�dait cette force tranquille du chercheur qui, pas � pas, a construit les rep�res essentiels d�une culture fondatrice de l�amazighit� en renouvelant dans la diversit� des disciplines�. Vingt-six ans apr�s, Mammeri incarne toujours �un symbole pour la g�n�ration des Alg�riens des ann�es post-1980�. Rachid Mokhtari, qui a particip� � cet hommage, a ax� son intervention sur l�apport de cet amusnaw pour la chanson kabyle, son esprit novateur dans le recueil des Isefra et la chanson A Vava Inouva, mettant en exergue les mots, les sens et les avatars de Tamurt dans cette �tude. �La relation entre le Isefra et la chanson de Idir peut s�expliquer par le fait que les fondateurs de la chanson moderne ont �t� �l�ves assidus des cours de berb�re donn�s � cette �poque par Mammeri � l�universit� d�Alger�, fait remarquer le conf�rencier citant les cas d�Idir, Menad, Ben Mohamed� Slimane Hachi, chercheur et anthropologue, a identifi� le tait d�union entre Massinissa et Mammeri. �Le premier fit entrer un royaume unifi� et ouvert dans les temps historiques, le second a fait entrer une culture, une langue dans les temps modernes�. Pour avoir �c�toy� Mammeri, Slimane Hachi se consid�re comme �le contemporain� de Massinissa. Il se surprend � peine d��voquer Da L� Mulud au pass�. �Comme si tu �tais mort alors que seulement tu n�es plus de ce monde. Ni mort, ni disparu, ni m�me absent. Tu es de ceux qui, par le labeur permanent, l�humanisme envahissant et la constance irr�ductible ne peuvent pas ne plus �tre, ne peuvent pas s�effacer.� Dans sa conf�rence intitul�e �Mouloud Mammeri, d�fricheur du savoir�, l�anthropologue Ali Sayad a trait� �du d�chirement culturel v�cu par Mammeri, � travers le dilemme entre la sp�cificit� et l�universalit� auquel il s�est trouv� confront�. D�fricheur du savoir, Mouloud Mammeri ne m�nageait ni son intelligence, ni son �nergie, ni son temps. Il n�avait pas peur de ses distances. Gr�ce � sa haute conscience, son �rudition Da L�Mouloud a marqu� de son emprunte un esprit d�ouverture aux recherches men�es au CRAPE. D�une mani�re p�dagogique, Yasmine Abb�s Kara, professeur de lettres � l�universit� d�Alger a cern� la richesse lexicale de l��uvre, tous genres confondus, de Mammeri. Elle a montr� comment cette approche peut �tre utilis�e pour appr�hender l��volution d�une �criture mais aussi la po�tique de l�auteur. Lors de sa communication, �HyperMammeri : une lecture lexicographique sans fin�, Mme Kara s�est propos�e apr�s cette pr�sentation succincte de l�hypertexte , �HyperMammeri� r�alis� � partir du logiciel hyper base au CNRS de Nice, une lecture lexicographique de Mouloud Mammeri. Dans un tout autre contexte, Mohamed Lakhdar Maougal, �crivain et universitaire, a abord� la relation Albert Camus/Mouloud Mammeri et les controverses th��trales entre les intellectuels engag�s. �Entre les deux dramaturges, il y a un certain nombre de points de convergences, voire m�me de ressemblances et d�autres de dissemblances ou de diff�rences�, r�v�le Maougal qui a �lucid� l�exp�rience dramaturgique de Camus entre cr�ation et adaptation, et pos� la probl�matique th��trale engag�e de Mammeri, de l�in�luctable lib�ration � l�hypoth�tique �mancipation.