Co�ncidant avec la comm�moration du 26e anniversaire du Printemps berb�re, la troupe du Th��tre Jean-S�nac (TJS) de Marseille d�barque, pour la seconde fois, � Tizi- Ouzou pour jouer trois pi�ces de trois auteurs frapp�s par un m�me destin. Mouloud Mammeri, Jean-Paul Sartre, Jean Genet et Simone de Beauvoir ont tous disparus pratiquement � la m�me p�riode. La salle de spectacle de la Maison de la culture a donc accueilli, durant trois jours, les trois repr�sentations : le Foehn (Mouloud Mammeri), Huit clos (J.-P. Sartre) et le Funambule (J. Genet). Sous la direction de Hamid Aouameur, la troupe du TJS a subjugu� le public de Tizi. Elle a restitu� l��uvre de Mammeri avec une remarquable th��tralit�. Le Foehn a �t� une �uvre appr�ci�e. Elle intervient dans un contexte politique assez particulier marqu� par la tr�s controvers�e loi du 23 f�vrier ventant les bienfaits de la colonisation. �Nous devons r�agir. C��tait notre fa�on de d�noncer cette loi�, avoue le directeur artistique Hamid Aouameur. Le Foehn, jou�e par sept com�diens est la premi�re pi�ce de th��tre de Mammeri. Elle a �t� repr�sent�e pour la premi�re fois le 19 avril 1967 au TNA. Elle a �t� mise en sc�ne par Jean-Marie Boeglin, assistant de Planchon et son collaborateur dans la cr�ation du Th��tre de la cit�. Mammeri en avait �crit une premi�re version en 1957, durant la bataille d�Alger, qu�il est contraint de d�truire lorsqu�il et recherch� par les parachutistes. Quand la pi�ce est achev�e, Mammeri est litt�ralement contraint d�entrer en clandestinit� et de se r�fugier au Maroc. Mais le projet ne voit pas le jour, sans doute suite � l�assassinat de Abane Ramdane qui est cit� dans le texte. La pi�ce Huit clos de J.-P. Sartre d�veloppe toute la philosophie sartrienne : la conscience, la libert�, la responsabilit� et l�engagement. Estelle, In�s, Garcin r�unis � jamais dans la torture morale mutuelle� Par ailleurs, parall�lement aux repr�sentations th��trales, �le printemps des po�tes� s�est mis au diapason des festivit�s pour essaimer la po�sie et le chant, notamment, la chanson fran�aise po�tique (surr�aliste). Apr�s leur succ�s de l�ann�e pass�e, le club des po�tes a pr�sent� tous les classiques fran�ais : Pr�vert, Breton, Aragon, Apollinaire� La po�sie, il faut qu�elle redevienne �vivante et retourne dans l'espace public�. En gros, c�est l� la philosophie du �printemps des po�tes�.