�Il faut agir en duo et non pas en duel.�Tel est l�appel lanc�, hier, par Me Ali Yahia Abdennour aux syndicats autonomes, juristes, militants des droits et partis politiques pr�sents � la cl�ture de la conf�rence nationale des droits socio�conomiques. Il s�agit de lutter ensemble et en coordination avec les diff�rents acteurs de la d�mocratie afin de cr�er un forum social et �voluer pour la promotion des travailleurs et de facto les droits de l�homme. Meriem Ouyahia �Alger- (Le Soir) - Est-ce utopique de penser et d�esp�rer que tous les acteurs, entre d�mocrates, militants des droits de l�homme, syndicats et membres de la soci�t� civile, s�unissent pour r�aliser un seul but ? A �couter les d�bats et les propositions faites durant deux jours � la Fondation Friedrich Ebert : l�espoir est permis. Car, pour l�heure, le constat est � l��chec. Les syndicats autonomes se heurtent � des pouvoirs publics utilisant les moyens judiciaires pour freiner leurs revendications. Lors de son passage � la conf�rence nationale sur les droits socio�conomiques, jeudi dernier, organis�e par la Ligue alg�rienne pour la d�fense des droits de l�homme, tenue au si�ge de la Fondation Friedrich Ebert, Me Meziane Ali a rappel� les diff�rents syndicats autonomes ayant d� faire face aux r�pressions judiciaires. Il est � citer entre autres, le Snommar, le CLA, le Cnapest, le SNPSSP. �Les pouvoirs publics, en g�n�ral, et les minist�res, en particulier, utilisent dans leur vocabulaire le terme d�agr�� et de non agr��. Alors qu�il s�agit juste d�un r�c�piss� d�enregistrement. C�est une technique pour donner moins de poids � ces organisations syndicales qui ont largement d�montr� leur repr�sentativit�, a d�clar� Me Ali Meziane. A ce sujet, Larbi Nouar du Cnapest a soulign� dans son allocution : � Alors que la n�cessit� d�un dialogue social avec les syndicats repr�sentatifs se fait insistante, les autorit�s ont choisi de demeurer dans leur attitude de fermet� � l��gard de toute revendication, quelle qu�elle soit, il est clair de faire donner aux tribunaux un syndicat qui arrive tout de m�me � paralyser tout le secteur n�est pas la bonne r�ponse.� Me Ali Meziane n�omettra pas d�ajouter que �la justice n�est pas autonome�. Allant dans ce sens, le pr�sident de l�Association alg�rienne des jeunes avocats, Me Bouchiba Ahmed, dira : �La justice en Alg�rie est celle de la nuit. Nos magistrats ne sont pas autonomes et c�est une �vidence.� Le pr�sident de cette association a propos� la cr�ation d�un observatoire pour les violations des lois des libert�s syndicales regroupant juristes et syndicalistes. Ahmed Djeda�, membre du bureau national du Front des forces sociales (FFS), a dans son intervention, encourag� les syndicats autonomes, pr�sents en force � cette conf�rence, � s�entretenir avec les diff�rents p�les pour avoir de l�aide dans leurs actions. �Il ne faut pas �tre frileux des partis politiques ni de la communaut� internationale. Chacun dans sa diff�rence peut apporter sa pierre dans la construction d�un Etat d�mocratique.� R�pondant au pr�sident de la R�publique qui s�est demand� quant � l�existence d�une soci�t� civile, Me Ali Yahia Abdennour s�interrogera : �Mais qu�est-ce qui a �t� fait pour la cr�ation d�une soci�t� civile ? Comment la mettre en place avec l��tat d�urgence et l�interdiction de se r�unir.� N�anmoins, il ajoutera : �Il faut aujourd�hui former l�homme et la femme pour construire la soci�t� de demain.� L�actuel pr�sident de la Ligue des droits de l�homme, Me Hocine Zehouane, a, lors de la cl�ture de cette conf�rence, encourag� les syndicats � continuer leur combat avec l�aide de tous les acteurs d�mocrates. �Nous commenterons la justice et ferons le proc�s public de la justice car elle n�est pas ind�pendante�, a affirm� le pr�sident de la ligue. Une phrase voulant �tre une r�ponse au ministre de la Justice qui avait menac� quiconque voulant commenter une d�cision de justice. �Il ne faut pas se laisser intimider parce que, d�sormais, l�opinion publique devient juge des juges. Et nous nous mettrons � juger les juges�, a-t-il ajout�. Ceci, en rappelant que la ligue est constitu�e de juristes. Et pour conclure, il a affirm�, avec conviction : �Nous allons mener une politique de coordination avec les syndicats autonomes.� La prochaine rentr�e sociale pourrait �tre un point d�appui important. En somme, cette rencontre a �t� un v�ritable appel pour la cr�ation d�une symbiose entre le mouvement social et la Ligue des droits de l�homme et des d�mocrates ? Sera-t-il suivi d��chos ?