Maintes fois renvoy�, l�appel introduit par le directeur, les chroniqueurs et le journaliste du Soir d�Alg�rie, condamn�s en premi�re instance le 28 d�cembre 2004 par le tribunal de Sidi M�hamed � une ann�e de prison avec sursis, pour offense au pr�sident de la R�publique et une amende de 2 millions 500 000 DA pour la publication, a �t� examin� hier par la cour d�Alger. Verdict le 13 mai prochain. Sa�da Azzouz - Alger (Le Soir). �Que je sois d�accord ou pas avec les �crits publi�s et incrimin�s, j�en assume la responsabilit� �, c�est l� la r�ponse de Fouad Boughanem, directeur du Soir d�Alg�rie � la pr�sidente de la cour qui, quelques instants plus t�t, lui demandait s�il avait �vis� une s�rie de chroniques et d�articles publi�s l��t� et l�automne 2003 dont le contenu a �t� jug�, par le minist�re public, offensant � l��gard du chef de l�Etat. �Mon article ne porte en rien atteinte au pr�sident, c�est un �crit critique sur la politique du pr�sident�, pr�cise Kamel Amarni quand la magistrate lui demande de s�expliquer sur quelques passages de son papier. �Ma chronique est une r�action indign�e suite � un dossier publi� dans El Khabar sur l�accaparement de l�immobilier du minist�re des Affaires �trang�res. Ce dossier n�a jamais �t� remis en cause par les pouvoirs publics. En aucun cas je n�ai cherch� � diffamer. Je tiens � pr�ciser aussi qu�il n�y a pas de connivence quand on �crit. Chaque journaliste est libre. Il serait mal venu qu�un directeur de journal, tout responsable qu�il soit, exerce une censure�.�, pr�cise Mohamed Bouhamidi quant � son tour il est interrog�. La cour ne conna�tra pas les arguments de Hakim La�lam, l�impertinent chroniqueur, absent hier parce que malade. Une excuse que ma�tre Bourayou portera � la connaissance de la cour apr�s avoir tent�, par une requ�te, de relever qu�il y avait, d�s le d�part, maldonne. �Dans cette affaire, nous avons plusieurs articles et chroniques, dont un ne concerne m�me pas Le Soir d�Alg�rie. Il est impensable que l�on mette dans un m�me dossier tous les journalistes alors que les �crits et les auteurs sont diff�rents.� Requ�te �infond�e�, selon le procureur de la R�publique, qui affirme que la justice a �devant elle un crime o� se sont associ�s plusieurs personnes�. Le repr�sentant du minist�re public, pour qui il n�y a aucune diff�rence entre un d�lit de droit commun et un d�lit de presse, sugg�re le rejet de la demande introduite par la d�fense. L�argumentaire qu�il d�veloppera au cours de sa plaidoirie fait r�agir Khaled Bourayou qui, d�embl�e, pr�cise �qu�un d�lit de presse est un d�lit d�opinion et qu�en aucun cas il peut �tre �rig� en d�lit de droit commun�. L�avocat ajoute � l�endroit de la cour que le parquet dans son intervention laisse entendre que l�on �est devant une association de malfaiteurs�. Indign�e, la d�fense rappelle le contexte dans lequel ont �t� sign�s les articles incrimin�s. �Nous �tions en p�riode �lectorale, et en p�riode �lectorale, il est permis de critiquer tout le monde. Pourquoi ne veut-on plus voir la v�rit� ?� Une question qui lui permet d�encha�ner sur un autre sujet pour mieux mettre en exergue le r�le de la presse quand il s�agit de d�fendre la R�publique et ses acquis. Un exemple des plus r�cents appuie la plaidoirie de Khaled Bourayou. �C�est la presse qui a pris la d�fense du chef de l�Etat apr�s les attaques qui ont suivi son hospitalisation au Val-de-Gr�ce. Cette m�me presse qui, depuis 2004 � ce jour, comptabilise plus de 120 affaires en justice�17 journalistes sont condamn�s � des peines d�emprisonnement. Triste record !� �Performance� qui ne semble pas avoir raison de la corporation et des journalistes du Soir d�Alg�rie. Invit�s � �un dernier mot�, les journalistes � la barre le r�affirment : le pr�sident de la R�publique est un homme public dont les actes sont soumis � la critique. �Contrairement � ce que semblent penser certains, il n�y pas de volont� d�outrage. Ce n�est pas comme cela que �a se passe. Nous avons critiqu� ce pr�sident, comme nous avons critiqu� ses pr�d�cesseurs et comme nous critiquerons son successeur !�, conclut Fouad Boughanem, directeur de la publication qui bat le record des condamnations � la prison.