A l'occasion de la Journ�e mondiale de la libert� de la presse le 3 mai, la F�d�ration internationale des journalistes et le Collectif pour la libert� de la presse en Alg�rie ont lanc� aujourd'hui (hier, ndlr) un appel conjoint pour la d�criminalisation des d�lits de presse en Alg�rie, I'annulation de toutes les condamnations pesant sur les journalistes et la lib�ration de Mohamed Benchicou, I'ancien directeur de publication du Matin, d�tenu depuis pr�s de deux ans pour des motifs qui ont �t� d�nonc�s par l'ensemble des observateurs ind�pendants. �Ce harc�lement n�vrotique des journalistes en Alg�rie doit cesser�, a d�clar� Arezki Metref, journaliste au Soir d'Alg�rie et membre du Collectif pour la libert� de la presse en Alg�rie. �L'Alg�rie doit se conformer � ses engagements internationaux et respecter les droits fondamentaux des journalistes�. La FIJ organisait aujourd'hui (hier, ndlr) une r�union au sein du Parlement europ�en, sur l'invitation de Francis Wurz, d�put� europ�en et Pr�sident du Groupe GUE/NGL, pour rendre hommage � l'engagement des journalistes alg�riens et au lourd tribut pay� par les professionnels de la presse face au terrorisme et en d�fense de la libert� d'expression. Pas moins de 116 journalistes ont pay� de leur vie leur engagement entre 1993 et 1997. �Cette journ�e est une marque de solidarit� et d'hommage � la contribution des journalistes pour la d�mocratie et un d�bat public ouvert et transparent sur les choix du d�veloppement�, a d�clar� Bertrand Ginet, responsable de programme pour le monde arabe � la FIJ. �Cette solidarit� internationale est d'une importance particuli�re en Alg�rie, o� l'escalade des condamnations traduit une politique de r�pression syst�matique contre les quelques voix ind�pendantes qui cherchent encore � s'exprimer�. La FIJ rappelle qu'une vingtaine de journalistes ont �t� condamn�s � de la prison ferme par la justice alg�rienne entre 2005 et 2006. Il s'agit de Farid Alilat (1 ann�e), Fouad Boughanem (1 ann�e), Sid Ahmed S�miane (1 ann�e), Kamel Amarni (1 ann�e), Ali Dilem (1 ann�e), Malika Boussouf (6 mois), Hakim La�lam (6 mois), Nacer Belhadjoudja (6 mois), Mohamed Benchicou (5 mois et en prison depuis Yasmine Ferroukhi (3 mois), Youcef Rezzoug (3 mois), Djameleddine Benchenouf (3 mois), Abla Ch�rif (2 mois), Badis Massaoui (2 mois), Hassane Zerrouky (2 mois), Ghanem Khemis (2 mois), Abdelkader Djem�a (2 mois), Abder Bettache (2 mois). Les participants ont pris acte de la d�cision du pr�sident Bouteflika annonc�e hier d'accorder des �mesures de gr�ce au profit des journalistes condamn�s d�finitivement�, principalement pour des affaires de diffamation. Le d�bat a toutefois mis en exergue les graves limites de cette d�cision qui ne concerne apparemment pas les condamnations qui font l'objet d'un recours en appel et qui constituent en fait l'ensemble des cas impliquant des journalistes. Elle ne concernerait pas non plus Mohamed Benchicou qui n'a pas �t� officiellement condamn� pour une affaire de diffamation. L'essentiel est donc de r�former les articles du code p�nal sur la diffamation qui p�sent comme une �p�e de Damocl�s sur la t�te des journalistes. �Le combat pour la libert� de la presse ne peut �tre men� en partie�, a d�clar� Francis Wurz, qui a rappel� sa �profonde solidarit� avec Mohamed Benchicou. �On ne peut simplement combler le d�voilement du syst�me judiciaire par voie de d�cret pr�sidentiel : il faut d�p�naliser les d�lits de presse�, a ajout� Areski Metref. �Il est urgent d'ouvrir un d�bat serein entre les pouvoirs publics et la profession�, a compl�t� Aziouz Mokhtari, correspondant du Soir d'Alg�rie� Bruxelles. Le d�bat a �galement permis d'�voquer la responsabilit� des institutions et des gouvernements europ�ens pour la promotion des droits de l'Homme et de la d�mocratie en Alg�rie. La FIJ s'est f�licit�e du r�le jou� par le Parlement europ�en tout en regrettant de n'avoir pas re�u de r�ponse de son pr�sident, qui avait �t� invit� � clarifier sa position quant � la d�tention de Mohamed Benchicou. �La d�mocratie sans libert� de la presse n'existe pas�, a d�clar� Thijs Berman, journaliste et d�put� europ�en (PSE). �Le Parlement europ�en doit �tudier de pr�s les moyens de pression dont il dispose pour imposer la mise en �uvre du volet droits de l'Homme de l'accord d'association entre l'Union europ�enne et l'Alg�rie�. La FIJ et le Syndicat national des journalistes alg�rien organisaient par ailleurs une s�rie de manifestations en Alg�rie. Un hommage particulier a �t� rendu aujourd'hui aux journalistes victimes du terrorisme islamiste � travers une exposition photo au niveau de l'esplanade de la maison de la presse Tahar-Djaout. Une c�r�monie de d�p�t de gerbes de fleurs � la placette de la Libert� de la presse a �t� programm�e. A Boumerd�s, en Kabylie, � Constantine, � Blida et � Oran des rencontres r�gionales des journalistes sont �galement initi�es par le SNJ et la FIJ. Une s�rie de d�bats et d'�v�nements engageant la profession a �t� programm�e pour les prochains jours. �La Journ�e internationale pour la libert� de la presse c�l�bre l'engagement et la responsabilit� des journalistes dans la soci�t�, a d�clar� Nadir Benseba, coordinateur du centre de la FIJ � Alger. �C'est l'occasion pour la profession de rappeler ses droits mais aussi de r�fl�chir � sa contribution et son r�le dans le d�veloppement de la d�mocratie.�