Cinquante-deux minutes pour dire le combat des journalistes alg�riens. Cinquante-deux minutes pr�par�es � la h�te, en quatre semaines, par Hocine Redjala, exau�ant ainsi le souhait du Comit� Benchicou pour les libert�s de r�aliser un film documentaire pour illustrer le difficile m�tier qu�est le n�tre. �L�encre de la libert� �, diffus� hier matin � la salle de conf�rences de la Maison de la Presse Tahar- Djaout, a esquiss� le parcours de la presse alg�rienne. Trois escales au cours de ce documentaire �m�moire� �tay� par des t�moignages de journalistes et des avocats pour dire la difficult� d�exercer ce m�tier de journaliste, qui, dans notre pays, s�il ne vous m�ne pas � la prison vous envoie six pieds sous terre, comme ce fut le cas dans les ann�es de terrorisme. Une d�cennie � laquelle le r�alisateur a consacr� quelques minutes pour rappeler Tahar Djaout, premier journaliste tomb� sous les balles assassines des terroristes islamistes. Le nom de Abdelhak Layada aujourd�hui graci�, jouissant de la vie et de tous ses droits civiques, a �t� �troitement li� au l�che assassinat de l�enfant d�Oulkhou, et le commentateur n�a pas manqu� de le rappeler. Les journalistes ont pay� de leur vie le choix de d�fendre la R�publique, tous les interview�s le diront, � l�exception de Hakim La�lam qui s�insurge : �Nous n�avons pas plus de m�rite, que ce m�decin qui fait 45 km pour rejoindre son travail ou cette enseignante qui d�fie les islamistes tout en sachant qu�ils ne rentreront peut-�tre pas chez eux le soir.� Avec le verbe incisif qui est le sien, le chroniqueur du Soir d�Alg�rie r�tablit quelques v�rit�s avant de conclure son entretien par dire que ceux qui ont mis Mohamed Benchicou en prison ont eu tort �m�me en cage, un lion reste un lion�. Au lion, le r�alisateur a consacr� un grand passage pour rappeler � ceux qui pensent que �Benchicou a exag�r� toute la cabale qui a amen� notre confr�re aux ge�les d�El Harrach. De t�moignage en t�moignage, le r�alisateur a mis en exergue le harc�lement de la presse ind�pendante, la fermeture du champ de l�audiovisuel et les poursuites judiciaires pour diffamation rendues possibles par le pouvoir de l�article 144 et 144 bis adopt� par l�APN et pr�sent� par Ahmed Ouyahia, alors ministre de la Justice. Le coup d�essai de Redjala n�est pas un coup de ma�tre, mais il a le m�rite d�avoir os� un documentaire sur �le g�nant� dossier de la libert� d�expression en Alg�rie.