Ce jeudi, loin des rencontres protocolaires, avocats et magistrats ont quitt� �leur cour d�audience� pour se retrouver dans la salle de conf�rences du mus�e El-Moudjahid. Ce face-�-face �tait ax� sur des r�flexions relatives � l��thique en mati�re de droits et devoirs. C�est � l�initiative du barreau d�Oran, en partenariat avec le syndicat national des magistrats, que le dialogue a pu �tre entam� entre les avocats et les magistrats de la r�gion de l�Oranie. Amel B. Oran-(Le Soir) - Pour cette premi�re rencontre, M. A�douni est venu repr�senter le Syndicat national des magistrats. Durant son intervention d�ouverture, il pr�cisera qu�il faudra aller vers des orientations solides chez les deux parties pour assurer la construction d�une justice puissante. Pour sa part, M. Wahrani, b�tonnier d�Oran, s�est dit satisfait de voir une telle rencontre se tenir en dehors de tout protocole, l�occasion, dit-il, de recenser dans la transparence les difficult�s et malentendus entre les magistrats et les avocats. M. Boussouf, commissaire adjoint du Conseil d�Etat, voit en cette rencontre la n�cessit� d�aller vers l��limination de cette carapace glaciale entre les deux parties afin de dissiper les malentendus. Il ajoutera : Nous sommes 3000 magistrats � vouloir l�ind�pendance de la justice et promouvoir le travail judiciaire�. En prenant la parole, M. Gouadni, avocat et ancien b�tonnier d�Oran, a tenu � saluer la pr�disposition de M. A�douni � vouloir �lever le niveau de l�ind�pendance de la justice, pour plus de cr�dibilit� et ce, dit-il �contrairement � son pr�d�cesseur�. Puis, il exprimera franchement ce malaise entre avocats et magistrats : �Nous, les avocats, sommes conscients que l�action de la justice ne peut se faire sans les magistrats, qui eux, pensent parfois pouvoir rendre la justice sans les avocats. Il poursuit son id�e en qualifiant les relations actuelles avocats/magistrats, d�antagonistes. Comme si, dit-il, nous �tions (les avocats) les pestif�r�s et vous (les magistrats) les sanctifi�s. D�s lors, il ajoute : �Il y a un nouveau langage � tenir de la part du Syndicat national des magistrats.� D�autre part, il d�ploie l�encombrement des juridictions : �Comment voulez-vous atteindre un travail comme il se doit de la part d�un magistrat avec un tel volume de travail journalier?� Et de poursuivre, les d�cision de justice sont prononc�es � une vitesse extraordinaire, 100 d�cisions rendues en une heure et demie nous ici, critiquons la situation et non les magistrats�. M. Benabdessadok, avocat et pr�sident de l�Association nationale des anciens b�tonniers a adress� � l�assistance un message : �Il faut se d�partir de l�esprit corporatiste et se voir comme partenaire ayant un seul but : l�int�r�t de la justice�. A travers leurs interventions, M. Benahmed, pr�sident de la cour � Oran et M. Benmansour, b�tonnier � Tlemcen, exhorteront l�assistance � faire preuve d�impartialit�, de neutralit�, de respect de la loi, de probit�, de dignit�, des bases, disent-ils, requises de part et d�autre. Le d�bat a permis de donner libre cours aux reproches et autres remarques et interrogations � l�intention des magistrats. Des discussions qui se sont sold�es par quelques points communs, notamment le reproche fait � la charge de volume de dossiers � traiter, ce qui cause des difficult�s pour les deux parties. Dans ce sens, M. Boussouf, reprit la parole pour dire les choses clairement : �L�un des probl�mes majeurs de ce malentendu entre les magistrats et les avocats c�est le volume exag�r� des affaires � traiter. Par exemple, lorsqu�un juge traite 200 affaires par jour et rend un verdict apr�s une heure de d�lib�r�, le doute des avocats est raisonnable quant � la cr�dibilit� impartiale du verdict. Et d�ajouter : �C�est aux pouvoirs publics de nous fournir un nombre suffisant de magistrats pour arriver � bout de ce stock des affaires. Je vous informe que ce volume de travail n�est pas une instruction du minist�re de la Justice, mais un exc�s de z�le des pr�sidents de cour, qui se concurrencent pour atteindre chacun les meilleures statistiques�. A la fin de cette rencontre, M. A�douni a tenu � saluer la mobilisation des avocats d�Alger et ceux d�Oran, lors du proc�s intent� contre des magistrats. Il s�est dit satisfait de cette premi�re rencontre qui repr�sente un pas en avant de la part des deux parties. En parlant de la n�cessit� d�une justice solide, il a �galement parl� de cette m�me n�cessit� chez la presse qui ne peut, dit-il, puiser sa force qu�� travers son ind�pendance, mais aussi avec un travail objectif. Apr�s la lecture des huit recommandations, des avocats et des b�tonniers furent honor�s. Promesse fut donn�e pour d�autres rencontres � travers d�autres wilayas, afin que le d�bat et le dialogue entre les magistrats et les avocats soient maintenus pour une meilleure collaboration. A. B.