Vœu n L'indépendance de la justice est une revendication concrète du Syndicat des magistrats. Le président du Syndicat national des magistrats, Djamel Laïdouni, a animé, hier, une rencontre-débat au centre de presse d'El-Moudjahid autour de thèmes de très grande actualité : «L'éthique et la déontologie dans le domaine de la justice et les évolutions dans ce secteur».Laïdouni indiquera que bien que les magistrats aient des démêlés avec la justice, les affaires de droit commun sont rares. «Même les affaires en relation avec les accidents de la circulation sont recensées, car le magistrat est un citoyen, s'il se trompe, il paye», dira-t-il. «A ma connaissance, un seul magistrat est en prison pour corruption», précisera-t-il, expliquant que «la situation sociale actuelle du magistrat est bien meilleure. Il a un salaire respectable, l'Etat se chargera, selon un décret exécutif, du loyer du logement et nous espérons arriver à mieux afin de mettre le magistrat à l'abri de toute tentation». Un avocat présent dans la salle a tenu à évoquer le problème de la relation avocat-magistrat. «Il existe des procédures à respecter, s'il y a des dépassements, la loi est là», lui répondra M. Laïdouni, tout en souhaitant la création d'un code de déontologie pour les avocats au même titre que celui des magistrats. M. Laïdouni démentira également l'existence de tout conflit entre les magistrats et les avocats ou toute pression sur le magistrat lui-même. «Il n'y a aucune preuve de pression sur le magistrat. En tant que première structure syndicale des magistrats depuis 1990, notre syndicat a été le premier à revendiquer l'indépendance de la justice. Le droit de la défense est respecté et le magistrat a le pouvoir d'assurer les droits des partis». L'invité d'El Moudjahid a ensuite évoqué le Séminaire international sur la magistrature organisé pour la première fois par le Syndicat des magistrats algériens, la semaine écoulée au Sheraton et qui a regroupé des syndicats et associations de magistrats de 42 pays et plus de 160 magistrats algériens. Ce séminaire a eu pour but d'approfondir les relations avec les étrangers et d'échanger des expériences en matière de déontologie et d'éthique.Il exposera les différentes recommandations du séminaire, dont l'appel aux magistrats de travailler avec un sens du professionnalisme absolu, la nécessité d'établir le code de déontologie des magistrats pour chaque secteur et une loi fondamentale pour chaque magistrat. «Nous avons beaucoup appris de ce séminaire», dira-t-il. M. Laïdouni regrettera enfin l'attitude de ceux qui ne cessent de critiquer le corps des magistrats. «Ils doivent nous respecter et se respecter. Nous, au moins, lors de la décennie noire, nous n'avons pas fui le pays, malgré les souffrances et les menaces.» L'orateur dira enfin que le secteur de la justice souffre d'un manque flagrant de magistrats, vu qu'il en existe actuellement 3 000 seulement. Un nombre appelé toutefois à augmenter après 2009.