Test r�ussi pour les syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba. La manifestation � laquelle a appel� l�union locale UGTA de ladite localit� �tait un succ�s total, puisque, hier, la mobilisation ouvri�re �tait au rendez � vous, en r�pondant massivement � l�appel lanc� par les cadres syndicaux de Rouiba. En effet, ils �taient plus de 15 000 travailleurs exer�ant au niveau des diff�rentes entreprises situ�es au niveau de la zone industrielle � r�pondre � l�appel lanc� par leurs repr�sentants syndicaux au niveau local. Brandissant des banderoles sur lesquelles est port�e la quasi-totalit� des revendications exprim�es par l�union locale de Rou�ba, les travailleurs ont march� tout au long de la grande art�re situ�e entre les si�ges des entreprises SNVI et Coca-Cola. C�est � cet endroit que les organisateurs ont organis� un meeting, lors duquel, tour � tour Mokdad Messaoudi, SG de l�union locale de Rouiba et Mustapha Belmouloud, premier responsable du syndicat d�entreprise de la SNVI, ont rendu hommage aux milliers de travailleurs qui ont r�pondu �comme un seul homme � l�appel lanc� par leurs repr�sentants syndicaux pour faire valoir leurs droits et porter � qui de droit leurs revendications�. �Ils marchent pour la premi�re fois� En effet, d�s 8h 20 du matin, les premiers groupes de travailleurs se sont rassembl�s � l�entr�e du si�ge de l�entreprise SNVI. Les premiers arrivants sur les lieux sont ceux de l�entreprise Magic. Une des entreprises les plus performantes du secteur de la m�canique sp�cialis�e dans la fabrication des machines agricoles, mais menac�e de disparition �dans le seul but de la vendre au dinar symbolique�. Arborant pr�s d�une dizaine de banderoles, les centaines de travailleurs de Magic affichent toute leur d�termination pour faire �de cette marche celle qui permettra aux travailleurs d�arracher leurs droits�. Pendant ce temps, les hauts-parleurs plac�s � l�entr�e de l�entreprise diffusent des chansonnettes � l�air r�volutionnaire rappelant aux nostalgiques la p�riode faste des ann�es 1960 et 70, o� le combat syndical �tait en premier dans les batailles engag�es � l��poque par le tout nouveau Etat alg�rien. A 8h 45, les travailleurs de la SNVI exer�ant au niveau des diff�rents ateliers font leur apparition au niveau de la grande cour du complexe. Ceux de la fonderie sont en t�te du peloton. Portant des blouses bleues, les travailleurs de la SNVI forment les premiers carr�s de la manifestation. �Non � la famine des travailleurs � �Touchez pas � notre fiche de paie�, �Laissez nos enfants vivre heureux�, �Non � la fermeture de nos entreprises�, �Non � la privatisation�, �Commission d�enqu�te dans nos entreprises�, autant de slogans et autres �criteaux port�s sur les banderoles. Au milieu de la foule qui grandit au fur et � mesure, on trouve des jeunes dont la moyenne d��ge ne d�passe pas la trentaine. La plupart d�entre eux travaillent � la SNVI � contrat de dur�e d�termin�e (CDD). C�est la premi�re fois qu�ils participent � une manifestation portant sur des revendications socioprofessionnelles. Formant un carr� et portant une banderole sur laquelle est �crit �Laissez l�Alg�rie et ses jeunes tranquilles �, le groupe de jeunes manifestants se distingue du reste de la foule, scandant des mots d�ordre hostiles � la privatisation des entreprises publiques. �La foule se d�cha�ne� Il est 9h pass�es de quelques minutes. La foule est immense, d�s lors, les organisateurs se voient dans l�obligation de r�organiser une nouvelle fois les manifestants avant le coup d�envoi de la marche. Le premier groupe de femmes est d�j� l�. M�gaphone � la main, Arezki, un autre cadre syndical de la SNVI, appelle les travailleurs au calme et � la patience. �Il faut attendre vos camarades des autres entreprises qui vont vous rejoindre d�un moment � l�autre. Mes amis, du calme et serrez vos rangs�, s�exclame-t-il. Arezki est vite rejoint par Mokdad Messaoudi, le secr�taire g�n�ral de l�union locale de Rouiba. Cigarette aux l�vres et le portable � la main, Messaoudi est quelque peu pris de panique. �Il y a foule. On ne s�attendait pas � tout ce monde. Nous devons calmer les esprits pour �viter tout d�bordement�, nous annonce-t-il. Influent dans les milieux des travailleurs et respect� par ses camarades syndicaux, le SG de l�union locale a r�ussi � ramener le calme parmi la foule. Cette derni�re est renforc�e par d�autres travailleurs venant des autres entreprises implant�es dans la localit�. Les travailleurs de Poval, de Socop, de l�entreprise de cuir, de l�Infrafer ou de l�IFSS ont marqu� de leur pr�sence cet important rendez-vous syndical. 9h 30. La foule se d�cha�ne et son coup d�envoi est donn� par les travailleurs eux-m�mes. L�art�re est noire de monde. Une v�ritable mar�e humaine. �Du jamais vu depuis plus d�une d�cennie�, commente un syndicaliste. Et d�ajouter : �C�est �a l�UGTA, c�est la base qui n�a pas besoin de tuteur. Que les apparachiks quittent la Centrale syndicale et rentrent chez eux avant que ce ne soit trop tard pour eux.� La mar�e humaine est en mouvement. Les travailleurs scandent, crient haut et fort leur col�re et les mots d�ordre fusent de partout. �Pouvoir assassin�, �Zidouna fa Souma� (augmentez nous les salaires) sont autant de slogans scand�s par les manifestants. A l�entr�e de la ville de Rouiba, un dispositif s�curitaire est mis en place. C�est � ce niveau que la manifestation doit prendre fin. La route est barr�e par un camion appartenant � l�entreprise priv�e Coca-Cola qui sert en la circonstance de tribune pour la prise de parole des organisateurs. �Vous �tes l� et nous sommes l� pour dire non au bradage de nos entreprises, pour dire halte au massacre de notre �conomie, pour que les gestionnaires, et � leur t�te ceux du SGP arr�tent leur strat�gie diabolique. Nous lan�ons un ultimatum � tout le monde, la Centrale syndicale y compris, pour d�fendre nos droits, vos droits et les droits de vos enfants�. Et de conclure sur un ton de col�re et de forts applaudissements. �Ils sont fous. Ils bradent nos entreprises au dinar symbolique alors qu�� travers le monde on n�a jamais vu un pays mettre en vente tout son tissu industriel�, indique-t-on. Hier, au niveau de la zone industrielle de Rouiba, la solidarit� syndicale a fait ses preuves. Des travailleurs et des syndicalistes de tous bords, � l�image de ceux du port d�Alger, des t�l�communications ou ceux venus de Constantine et de Tizi-Ouzou, tous ont donn� le coup d�envoi pour un retour � l�esprit de la revendication syndicale.