Selon les syndicalistes les travailleurs ont, jusque-là, consenti suffisamment de sacrifices. Les travailleurs appartenant à quelque quatre-vingt entreprises de la zone industrielle de Rouiba passent aujourd'hui à l'action. Ils mettent à exécution leur mot d'ordre de mobilisation massive. Ils seront 20.000 et marcheront cette matinée, pendant près de 120 minutes, de 9h30 à 11h, sur la ville de Rouiba. Le cortège s'ébranlera en carrés organisés, sur une longue artère, à partir du complexe industriel Snvi jusqu'à l'entrée de la ville de Rouiba. L'union locale des travailleurs (Ugta) chapeaute ce mouvement de protestation qui intervient après un préavis déposé depuis une dizaine de jours et qui n'aura finalement...«rien apporté». Une plate-forme de revendications reprenant les principales préoccupations des travailleurs sera lue aux travailleurs, mais surtout destinée aux décideurs économiques du pays. Dans cette plate-forme figurent: la revalorisation des salaires, l'implication des représentants des travailleurs dans les projets engageant l'avenir de leurs entreprises respectives et la fin de la stratégie des SGP qui «s'entêtent à maintenir dans des postes de décision stratégiques des retraités avec pour objectif la destruction des entreprises publiques», ont déclaré, hier, à L'Expression, des syndicalistes. La manifestation d'aujourd'hui vise également à dénoncer l'absence quasi totale de stratégies commerciales réfléchies et cohérentes à même de relancer ces entreprises publiques. Les travailleurs critiquent, par ailleurs, une gestion quotidienne complètement obsolète et en totale opposition avec les nouvelles donnes économiques qui induisent leur asphyxie financière et les met dans l'incapacité de répondre à leurs propres obligations commerciales et productives. Les sections syndicales de la plus grande zone industrielle d'Algérie, en l'occurrence celle de Rouiba, s'accordent aujourd'hui à dire que les entreprises publiques en difficultés sont en droit d'espérer une relance, notamment par l'entremise d'un management moderne et par l'apport d'un sang neuf, celui justement apporté par les jeunes compétences algériennes. D'autant que sur l'ensemble de ces entreprises certaines sont viables et que le potentiel du marché reste prometteur pour tous. Les syndicalistes et les travailleurs en colère qui investiront ce matin la rue, misent énormément sur leur action dont ils attendent un sérieux impact médiatique. Ils disent escompter à son issue une réaction sincère de la part des autorités et qui soit à la hauteur des défis de l'heure.