Depuis le d�but du mois d�avril, les rayons solaires harponnent les habitants et le mercure, gu�re cl�ment, continue � nous narguer du haut de ses 38 ou 40 degr�s. Parfois, des nuages sporadiques viennent progressivement obscurcir ce ciel bleu et tel un �tau qui se resserre, on �touffe : c�est l�effet de serre. Une seule piscine pour 50 000 habitants. Certes, elle ne d�semplit pas, mais ne peut r�pondre � une demande sans cesse croissante. Une deuxi�me piscine rel�ve de la propri�t� de l�h�tel Touat qui favorise sa client�le, mais elle est toujours vide, personne n�en profite. Le complexe de M�raguen (15 km d�Adrar) dispose de deux bassins dont l�un est r�serv� aux femmes et aux enfants d�un certain �ge. Encore faudrait-il trouver le moyen de locomotion pour s�y rendre. Au prix o� en sont les courses en taxi, la baignade risque de revenir trop ch�re. Pour les autres, ils se d�brouillent comme ils peuvent, longeant les murs � la recherche de cette ombre bienfaitrice. D�autres, plus d�gourdis, pr�f�rent faire leurs courses t�t le matin afin d�en �tre �pargn�s. Mais la plupart sont d�rang�s par cette chaleur omnipr�sente qui p�se sur le bon rendement. Les climatiseurs, les humidificateurs et les ventilateurs sont depuis longtemps mis en marche et la facture de la consommation �lectrique risque fort d��tre sal�e : souvent, elle d�passe les 15 000 DA. Pour les plus nantis, le soir, ils se r�fugient sur les terrasses quand la brise souffle. Mais d�s que le vent de sable s�invite, tout le monde court s�abriter derri�re cette fra�cheur artificielle. Tant pis pour les bourses et les �conomies. Si certains passent tout l��t� � Adrar, d�autres optent pour les villes de l�Ouest. Oran demeure la plus pris�e. Quant aux �coliers qui ne peuvent que s�armer de courage et de patience, ils font comme ils peuvent. Gourdes et bouteilles d�eau � la main, cartables sur le dos, ils rejoignent leurs �tablissements. A leur arriv�e, la bouteille est d�j� vide et si dans les salles de classe, il existe les ventilateurs qui en fait, ne brassent que de l�air chaud, l�installation de climatiseurs est tr�s attendue. On aurait d� opter pour des horaires plus souples durant les mois d�avril et mai afin de permettre � ces enfants de mieux suivre. Rentrer t�t le matin, soit � 7 heures et sortir � 14 heures sous forme d�horaire continu. D�ailleurs, du temps de l��poque coloniale, l�ann�e scolaire commen�ait le 1er octobre et s�achevait le 30 avril. Alors que pour les wilayas du Grand Sud, la sortie est fix�e au 15 juin. Il n�est pas rare de voir des familles enti�res d�ambuler � la recherche d�endroits frais, en particulier sur la route de l�a�roport. Des jeunes, draps et couvertures sous le bras, pr�f�rent passer la nuit sous la belle �toile. Dans les ksours, les habitants se r�fugient sur les dunes de sable �El Erg� o� ils trouvent un peu de fra�cheur. D�autres pr�f�rent passer les apr�s-midi � l�int�rieur des foggara o� le taux d�humidit� cr�e une fra�cheur qui permet d�att�nuer la chaleur. Certains n�h�sitent pas � construire des sortes de caves appel�s �dahlysse� o� la temp�rature est supportable. La consommation de boissons fra�ches et de glaces a d�j� commenc� et les esquimaux et autres glaces se vendent comme des petits pains. La chaleur dure sept mois sur douze. Oui, sept mois durant lesquels, vous �tes harcel�s et les nerfs sont mis � rude �preuve. D�ailleurs, ceux qui se rendent � Adrar en cette p�riode estivale vous le confirment En attendant Dieu est avec les patients.