Le pr�sident de la R�publique, qui a pr�sid� hier, au Palais des Nations, � l�ouverture de la rencontre gouvernement-walis, a, une fois de plus, affranchi son propos des limites du la�us �crit. Si elle est g�n�ralement convoqu�e pour a�rer un tant soit peu un discours, la digression n�en v�hicule pas moins des messages. Aussi il est difficile de croire Bouteflika affirmer �mon mandat s�ach�vera� tout juste pour rappeler des lieux communs. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Ce rappel fait de ce que son mandat s�ach�vera invite � s�interroger sur la r�elle port�e politique d�une telle affirmation, d�autant qu�intervenant au moment o� il se mart�le assid�ment une r�vision constitutionnelle � proche �ch�ance, laquelle poursuit de ne plus limiter � deux le nombre de mandats pr�sidentiels. Il est en effet � se demander si Bouteflika, � travers un tel rappel, n�affiche pas une indisponibilit� � poursuivre sa mission � la t�te de la magistrature supr�me au-del� du mandat qu�il assume actuellement, soit au-del� de 2009. Mais, question subsidiaire, � qui pouvait-il bien s�adresser, si, bien entendu, tel serait le message v�hicul� par son propos ? Ce n�est certainement pas au Front de lib�ration nationale (FLN), qu�il pr�side au demeurant, mais fort vraisemblablement � tous ceux qui le cr�ditent d�une ambition maladive � se p�renniser � la t�te de l�Etat. D�ailleurs, le prolongement qu�il a choisi � son propos est fort illustratif de ce qui se lirait comme une n�cessit� ressentie de se d�barrasser de cette vell�it�, vraie ou suppos�e, de demeurer � El Mouradia au-del� de 2009 qui lui est attribu�e. �Mon mandat s�ach�vera, mais c�est � une structuration strat�gique du pays que je travaille�, a-t-il dit. Cependant, ce soin particulier met � s�innocenter de la tentation � prolonger son s�jour � El Mouradia au-del� des limites fix�es par l�actuelle Constitution, n�est, � l��vidence, point synonyme de recul par rapport � la perspective d�une r�vision constitutionnelle. Le pr�sident de la R�publique en a, en des termes choisis, fait allusion � cette r�vision. Seulement il a mis une intelligence � ne pas �voquer des imp�ratifs politiques. Pour lui, la r�vision constitutionnelle � qu�il n��voque pas cr�ment, cela dit � corrigera, si l�on peut dire, un crime de l�se drapeaux et hymnes nationaux. �Je lis dans l�actuelle Constitution que la loi d�finit les normes du drapeau national et l�hymne national. Le drapeau comme l�hymne national sont un h�ritage. Ils sont immuables�, a-t-il affirm� en substance. Quoi de plus sensible que le drapeau et l�hymne national pour titiller la fibre patriotique et, partant, valider le projet d�une r�vision constitutionnelle ! Mais s�il n�est d�ambition personnelle guid�e pour remodeler la loi fondamentale du pays, de quel autre int�r�t politique se trouverait-il donc nourri ? Incidemment ou intentionnellement, il a livr� hier un pan de r�ponse. �Si quelqu�un venait � tomber, un ami sorti de l�ombre viendra prendre sa place.� Voil� dit le chant des partisans ! L�enjeu de la r�vision constitutionnelle r�siderait, cela entendu, en fait, dans l�organisation de la succession. Ce que le pr�sident entreprend d��chafauder � travers un �tai que le FLN, son parti, lui pr�pare. La prestation-ci de l�ex-parti unique, n�est, il va de soi, nullement d�sint�ress�e. Le pr�sident Bouteflika, en effet, avertit d�j� les binationaux que d�sormais l�acc�s aux postes dans des institutions de souverainet� leur est ferm�. Il s�est voulu certainement de signifier � ceux que l�opinion qualifie de �coop�rants techniques�, il s�en trouve dans le gouvernement actuel, qu�ils se seront vu d�interdiction de promotion politique. �C�est fini. La double nationalit� ne doit plus procurer des avantages. Ceux qui disposent de la double nationalit� n�auront plus l�acc�s aux postes dans les secteurs et institutions de souverainet�.�