Des anciens de l'OAS pourraient participer, le 5 juillet prochain, � une c�r�monie de ravivage de la flamme sous l'Arc de triomphe. Un pas de plus vers la r�habilitation de l'organisation terroriste d'extr�me droite. Des nostalgiques de l'OAS ravivant la flamme sous l'Arc de triomphe pour honorer �les victimes du triste anniversaire du 5 juillet� 1962? Cela para�t invraisemblable. C'est pourtant ce qui risque de se produire le 5 juillet prochain. Rappel des faits. Jusqu'� la date du 22 juin, l'Adimad-OAS, vitrine l�gale des ex-terroristes et de leurs soutiens, signalait, dans le calendrier de son site Internet (www.adimad-oas.com), la participation de son pr�sident, Jean-Fran�ois Collin, � la c�r�monie de ravivage de la flamme le 5 juillet � partir de 18H30. Les ann�es pr�c�dentes, la c�r�monie organis�e � cette date par les nostalgiques de l'Alg�rie fran�aise avait lieu devant la statue du mar�chal Lyautey, pr�s de l'Ecole militaire, � Paris. Cette fois, �l'Association des anciens du lyc�e Lamoric�re d'Oran� (Allo), organisatrice avec l'Adimad et d'autres associations de ce traditionnel rendez-vous, a obtenu l'autorisation de raviver la flamme et de se recueillir sur la tombe du Soldat inconnu. Le 23 juin, le rendez-vous dispara�t du site de l'Adimad, dont le pr�sident d�non�ait le 5 juillet dernier � Perpignan, lors d'un hommage aux tueurs de l'OAS, �la justice d'exception couch�e devant le ma�tre... le degaulletier (...) Servis par ses polices (...) Sans oublier la solde des Judas (�)�. Le m�me �voquait, le 16 mai dernier, � Th�oule-sur-Mer, �nos camarades assassin�s par la t�n�breuses alliance des tueurs du FLN et de De Gaulle Charles, servi par une bande d'affid�s, de nervis, de barbouzes�. Simultan�ment, plusieurs sites �pieds-noirs� relaient un appel sign� du pr�sident de l'Allo, Jean-Pierre Rondeau. L'association, pr�cise ce texte, �a obtenu de pouvoir raviver la flamme sous l'Arc de triomphe � l'occasion du triste anniversaire du 5 juillet. Avec nos amis G�rard Garcia, Jean- Fran�ois Collin (pr�sident de l'Adimad, ndlr) et Georges Cl�ment, nous vous invitons � venir vous recueillir le mercredi 5 juillet 2006 � 18 h 30 au Monument au Soldat inconnu�. Ce qui laisse �videmment � penser que l'Allo sert, dans cette affaire, de pr�te-nom. Jean-Pierre Rondeau, contact� par l'Humanit�, le nie, mais justifie la r�f�rence � la pr�sence de Jean-Fran�ois Collin dans son message par la participation de l'Adimad aux c�r�monies ant�rieures au pied de la statue de Lyautey. Et l'ancien du 9e r�giment de parachutistes, qui se d�fend de �faire de la politique�, de l�cher : �Je ne demande pas de carte d'identit� (...). Il est �vident que 95�% de la population pieds-noirs �tait Alg�rie fran�aise et soutenait l'OAS. C'�tait notre pays et on n'avait pas envie d'en partir. (...) Il y a certainement chez nous des gens qui ont servi dans l'OAS. (...) Des anciens de l'OAS, il y en a dans toutes les manifestations pieds-noirs�. Comme gage de respectabilit�, Jean-Pierre Rondeau se flatte de la possible participation d'�lus UMP � la c�r�monie du 5 juillet. L'Allo regrette, dans son appel � la mobilisation, que �les discours � ne soient �pas autoris�s sur place�. �Mais qu'importe! poursuit le texte. Ce geste est bien plus important que tous les discours. Et nous sommes d�sormais autoris�s � le r�p�ter chaque ann�e. Nous veillerons l'ann�e prochaine � honorer la m�moire de nos compatriotes disparus en entourant cette c�r�monie par d'autres manifestations�. Dans l'entourage du ministre d�l�gu� aux Anciens combattants, Hamlaoui Mekachera, l'affaire suscite l'embarras. �Le ministre est tr�s clair sur ce point. Il a toujours condamn� l'Adimad et tout ce qui pouvait y ressembler�, se d�fend l'une de ses collaboratrices. �Mais, poursuit-elle, c'est au Comit� de la flamme qu'appartient la d�cision d'autoriser ou non une association � raviver la flamme �. Du c�t� du Comit� de la flamme, malgr� les protestations du MRAP, de la LDH, de l'ARAC et de l'Association nationale pour la protection de la m�moire des victimes de l'OAS (Anpromevo), on assure n'avoir aucun motif valable pour emp�cher la tenue de cette c�r�monie, �sauf intervention d'une autorit� sup�rieure, comme la pr�fecture ou le minist�re�. Sans une telle intervention, des ex-membres de l'OAS, d'anciens putschistes du 21 avril 1961 pourraient faire leur ce lieu hautement symbolique. �Une offense � la m�moire de celles et ceux qui ont d�fendu la France tout au long de son histoire�, s'indigne l'Anpromevo dans une lettre au g�n�ral Combette, pr�sident du Comit� de la flamme. Rosa Moussaoui Nouvel hommage � Degueldre, chef des commandos Delta St�les, plaques, indemnisations d'anciens criminels... Sans que les autorit�s y trouvent � redire, le mouvement de r�habilitation des anciens tueurs de l'OAS se poursuit. Apr�s Th�oule-sur-Mer le 13 mai dernier, apr�s Perpignan le 5 juin, les hommages publics aux terroristes de l'OAS condamn�s � mort se multiplient. Samedi dernier, au cimeti�re des Gonnards de Versailles, c'est la s�pulture de Roger Degueldre qui �tait honor�e par les nostalgiques de l'Alg�rie fran�aise. L'ex-lieutenant putschiste, chef des commandos Delta, celui qui assassina, le 15 mars 1962 � El Biar, six inspecteurs de l'�ducation nationale, fut condamn� � mort et ex�cut� le 6 juillet 1962. A l'initiative de cette c�r�monie pr�c�d�e d'une messe : deux organisations li�es � l'extr�me droite : l'Adimad-OAS, pr�sid�e par Jean- Fran�ois Collin, ancien �lu local � Hy�res (Var), et le Cercle national des combattants de Roger Holleindre. En r�ponse au MRAP, qui avait demand� l'interdiction de �cette manifestation publique totalement contraire aux valeurs de la R�publique fran�aise�, le pr�fet des Yvelines s'est dit dans l'impossibilit� d'interdire �cette manifestation (qui) rev�t un caract�re confidentiel et priv�. Jean-Fran�ois Gavoury et Jean- Philippe Ould Aoudia, respectivement fils du commissaire central d'Alger, Roger Gavoury, assassin� en 1961, et fils de Salah Ould Aoudia, l'un des inspecteurs des centres sociaux assassin�s le 6 juillet 1962, ainsi qu'Henri Pouillot, responsable du MRAP, rescap� de deux attentats de l'OAS alors qu'il �tait appel� en Alg�rie, �tait t�moins de cette c�r�monie aux allures de d�fil� militaire, dont le caract�re public ne fait pas de doute. Quelques injures ont fus� � leur endroit : �Sales gaullistes !�, �Collabos !�. Dans l'enceinte de ce cimeti�re d�di� au souvenir des combattants des deux guerres morts pour la libert�, cette inscription ornait la gerbe d�pos�e sur la tombe de Degueldre : On pense A toi Sans cesse - Adimad Les premi�res lettres de chaque ligne, de couleur diff�rente, forment le sigle �OAS�. R. M.