Ce n�est sans doute pas la finale r�v�e, ni attendue d�ailleurs. Mais qui peut oser dire que cette 33�me confrontation entre Fran�ais et Italiens, un vrai derby donc, n�est pas du genre � d�cha�ner les passions, surtout au regard de ce que les deux finalistes ont montr� apr�s le laborieux tour de poules ? Les matchs-r�f�rence des Fran�ais face aux Espagnols puis les Br�siliens sont encore frais dans les m�moires s�il est encore besoin de convaincre que ces Bleus-l� ont de l��toffe pour se hisser encore une fois sur le toit du monde. Les Azzuri, eux aussi, certes un peu sur le tard, ont marqu� les esprits avec cette belle production face aux Allemands. Sur le plan de la qualit� du jeu produit, il ne fait pas de doute que Zidane et ses co�quipiers ont marqu� beaucoup plus les esprits des amateurs que leurs rivaux. Mais, ces derniers ont montr� au monde entier que quand il le fallait, ils savaient s�y prendre, eux aussi, et ce n�est pas la naissante et prometteuse Mannschaft qui pourrait contredire ceux qui ont appr�ci� la mani�re avec laquelle Fabio Cannavaro et ses amis ont g�r� leur demi-finale, tout comme les moments difficiles par lesquels ils ont d� passer lors de ce tournoi qu�ils ont, comme de coutume, entam� tout doucettement, parfois fr�lant m�me la correctionnelle, tel ce fut le cas face aux Australiens en huiti�mes de finale, ne s�en tirant � bon compte que gr�ce au coup de pouce monumental de M. Medina Cantalejo, l�arbitre ib�rique. Face aux Allemands, et bien avant la prolongation durant laquelle ils ont port� le double coup de gr�ce, les Italiens ont montr� qu�ils savaient eux �galement faire le jeu et ne pas se fier exclusivement � la petite faute de l�adversaire pour ensuite laisser s�exprimer dans toute sa splendeur leur sacro-saint r�alisme dont ne raffolent pas les foules friandes de ce football-spectacle que l�on n�a pas beaucoup vu durant ce Mondial. Ce soir, sur la pelouse du stade Olympique de Berlin, on en a bien peur, l�heure ne sera pas au grand spectacle. Les deux heureux �lus ne privil�gieront certainement pas la mani�re aux d�pens du r�sultat final, bien que des deux c�t�s ce ne sont pas les mod�les sachant �lever le football au rang d�art qui manquent. Des mod�les dont, sans nul doute, Zidane focalisera tout singuli�rement l�attention et du public de par le monde, puisque cette finale c�est son jubil�, et des Italiens qui savent que lorsque Zidane va, c�est toute l��quipe de France qui va. Une des grandes questions de cette finale, d�ailleurs, est de savoir si les Azzuri feront, par exemple, comme les Allemands en 1986, en sacrifiant le g�nie de Lothar Mathaeus pour museler Maradona. Confineront-ils Gennaro Gattuso au seul r�le consistant � �tre l�ombre de Zidane et se priver ainsi d�un pion essentiel comme le teigneux milieu de terrain du Milan AC s�est r�v�l� notamment lors de cette demi-finale face aux Allemands ? En tous les cas, si l�on doit se fier au point de vue le plus r�pandu depuis que les noms des deux finalistes ont �t� connus, il y a fort peu de chances de voir Marcello Lippi r��diter son incroyable coup de poker de l�autre jour consistant � faire jouer ses hommes en un inattendu 4-3-3 apr�s avoir habitu� tout son monde au rigoureux 4-2-3-1. Habitu�e des parcours cahoteux, l�Italie ne veut pas trop �se prendre la t�te� d�autant plus que, comme le disent les joueurs, ils ne seront pas les favoris ce dimanche. D�ailleurs, pour cette histoire de favori, ils ne sont pas nombreux les experts � trop vouloir se mouiller pour faire �tat de leur penchant. Quoi qu�il en soit, les Fran�ais ont leurs atouts et les Italiens les leurs. Ces derniers pourraient peut-�tre avoir nourri un sentiment de revanche � l�encontre d�un adversaire qui ne leur a pas souvent souri ces derni�res ann�es comme aiment � le rappeler � sati�t� les Fran�ais depuis mercredi soir, se faisant un immense plaisir de ressortir les images du tir au but rat� par Di Biaggio lors du quart de finale de 1998 puis les buts de Wiltord et de Trezeguet lors de la m�morable finale de l�Euro 2000 au stade De Kuip de Rotterdam � laquelle avaient d�ailleurs pris part de nombreux joueurs des deux camps pr�sents ce dimanche sur la pelouse du stade Olympique de Berlin. Comme un match ne ressemble jamais � un autre, du moins pas totalement, ces rappels pourraient ne vouloir rien dire et n��tre d�aucune esp�ce d�influence sur l�issue de cette finale. Azedine Maktour � Le parcours des finalistes FRANCE : - Premier tour (groupe G) 13/06 - France et Suisse 0 - 0 18/06 - France et Cor�e du Sud 1 - 1 (Henry) 23/06 - France bat Togo 2 - 0 (Vieira, Henry) France qualifi�e deuxi�me de sa poule - Huiti�mes de finale 27/06 - France bat Espagne 3 - 1 (Rib�ry, Vieira, Zidane) - Quarts de finale 01/07 - France bat Br�sil 1 - 0 (Henry) - Demi-finales 05/07 - France bat Portugal 1 - 0 (Zidane) ITALIE : - Premier tour (groupe E) 12/06 - Italie bat Ghana 2 - 0 (Pirlo, Iaquinta) 17/06 - Italie et Etats-Unis 1 - 1 (Gilardino) 22/06 - Italie bat R�p. Tch�que 2 - 0 (Materazzi, Inzaghi) Italie qualifi�e premi�re de sa poule - Huiti�mes de finale 26/06 - Italie bat Australie 1 - 0 (Totti) - Quarts de finale 30/07 - Italie bat Ukraine 3 - 0 (Zambrotta, Toni x2) - Demi-finales 04/07 - Italie bat Allemagne 2 - 0 a.p. (Grosso, Del Piero)