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MASCARA
Randonn�e nocturne avec les �l�ments de la police judiciaire
Publié dans Le Soir d'Algérie le 24 - 07 - 2006

Ce mercredi, nous �tions convi�s � une sortie nocturne avec les �l�ments de la police judiciaire � travers diff�rents quartiers de la ville de Mascara. Beaucoup de choses ont �t� dites sur l�ins�curit� qui r�gne dans certains quartiers � des heures avanc�es de la nuit. La recrudescence de la d�linquance y est notamment manifeste comme en t�moignent les interpellations effectu�es par les services de police. Juste avant notre d�part du nouveau si�ge flambant neuf de la S�ret� de wilaya, nous avions un avant-go�t de ce qu�allait �tre cette randonn�e.
Plusieurs filles dont des mineures faisaient du vacarme en attendant d��tre entendues. Il est 20 heures et le cort�ge compos� de 4 v�hicules s��branle vers notre premi�re �tape qui sera la rue Ferghaoui au vieux quartier de Sidi-Bousekrine, jadis r�put� par la prostitution qui y battait son plein. Les voitures s�arr�tent et des portes se referment d�j�. Un �l�ment de la police nous apprend qu�� partir d�une terrasse on les voit arriver d�s qu�ils sont � El-Rekaba et alors l�alerte est donn�e. Un jeune est interpell� et il est fouill�. Il est en possession d�une bouteille de vin et s�appr�tait � p�n�trer dans l�une des maisons. Apr�s contr�le, on le laisse partir. Des enfants, la prog�niture de ces femmes pratiquant le plus vieux m�tier du monde et la chaleur aidant, sont encore dehors. Ils ne sont gu�re surpris parce que habitu�s � ce genre d�intervention. Une femme est l� devant une habitation. On l�appelle Badra et elle jure qu�elle est seule. On apprendra qu�elle avait �t� condamn�e par le pass� et elle dira d�ailleurs : �J�ai b�n�fici� de la gr�ce.� L�autre, sa voisine c�est A�cha El-Fare et elle a un enfant ill�gitime. A proximit� de Z�niquat Bent Djemir une vieille dame prenant l�air salue : les policiers et leur lance : �Que Dieu vous b�nisse.� Khadidja Zerqua elle, racole les hommes en �tat d��bri�t�. Plus loin, nous faisons une halte dans ce qui s�apparente � un abri de fortune et un homme se trouve l�. Sur le coup, il commence � mentir puis sa langue se d�lie quand on insiste et lui demandons : �Combien de chakoua de vin as-tu ?�, �6 � 8, r�pondra- t-il�. On le surnomme �Choch lapin�, il est voisin d�un marchand de boissons alcoolis�es � Sidi-Bousekrine. L�on nous apprend alors qu�autour de chacun d�eux il y a des regroupements et forc�ment des incidents, des rixes qui se terminent mal parfois. L�inspecteur Rachid Siret de l�unit� de renfort et l�officier Laouni Tlem�ani qui coordonnent les op�rations nous renseignent sur les points chauds ou noirs de Mascara. Ce sont, disent-il la zone 8, la zone 12, Ha� Boulilef (ex-la Gare) ou encore la rue Sidi-Ali-Cherif. Et la cit� des 936 Logements demandons- nous. Effectivement, elle aussi conna�t des situations chaudes, mais elle semble conna�tre une accalmie depuis que deux crimes y ont �t� r�cemment commis. Il est 20h45 et nous nous dirigeons alors vers le vieux Bab-Ali, plus pr�cis�ment � proximit� de ce qui reste de l�ancienne �cole Djaker qui a servi pendant longtemps comme centre de transit pour les familles dans l�attente d�une attribution de logement. L�, tous les fl�aux se sont d�velopp�s et le lieu a �t� finalement ras�. Adoss�s en mur d�une �cole voisine, 5 jeunes consomment des boissons alcoolis�es. Nous remarquons un visage familier et le jeune nous salue alors. Il est proc�d� � la v�rification d�identit�, mais il s�av�re que la presque totalit� n�ont pas sur eux une carte d�identit�. L�un deux pr�sente une photocopie. C�est toujours comme �a, nous d�clare un �l�ment de la PJ, ce sont 20 bouteilles de bi�re qui sont recens�es. L�on suspecte la pr�sence d�un mineur sur les lieux et si cela se confirmait, �a deviendrait une incitation de mineur � la d�bauche, nous dit-on. L�on appelle par radio un v�hicule en renfort pour embarquer tout ce beau monde � destination du commissariat central. L�inspecteur Sirat nous explique qu�il s�agit de pr�venir d��ventuels crimes, car, encha�ne-t-il, les beuveries de ce genre entre repris de justice se terminent parfois dans le sang. Justement, l�un des pr�sents a �t� condamn� pour vol et un autre pour tentative de meurtre. K. S., une vieille connaissance de la police est questionn� et il r�pondra qu�il venait de sortir de prison depuis 4 jours. Il s�av�rera plus tard qu�il faisait l�objet d�un mandat d�arr�t. Pourquoi vous saouler � c�t� des voisins et de l��tablissement scolaire, demande-t-on � l�un deux. Et celui-ci de r�pondre : �Je n�ai pas les moyens pour me payer une bi�re � 100 dinars au bar�. Un autre demandera que l�on cesse de le filmer sous pr�texte qu�il ne voulait pas que ses parents le voient � la t�l�vision. Les cinq comp�res viennent de diff�rents endroits de la ville. Quand il s�agit de personnes ayant des ant�c�dents judiciaires, le pointage au fichier est n�cessaire et dans la plupart ils passeront la nuit en ge�le et seront libres le lendemain. Ils compara�tront pour ivresse publique manifeste (IPM). Pour d�autres, n��tant pas en �tat d��bri�t� avanc� ils seront l�ch�s apr�s quelques heures. Apr�s nous �tre attard�s dans l�attente du v�hicule demand� nous nous dirigeons vers la quatri�me �tape qui est la zone 8 o� un groupe suspect est signal� par radio. Mais finalement c�est RAS. Nous sommes ensuite au stade � proximit� de Hammam H�mida. Un homme est rep�r� et il est pri� de quitter les lieux. Plus loin, se trouvent des repris de justice toujours sans CNI consommant du vin. L� se pose le probl�me de gardiennage car le site est livr� la nuit � tous ceux qui sont en qu�te d�endroits isol�s. L�oisivet�, l�absence de lieux de loisirs et l�insuffisance d��tablissements r�glement�s favorisent cet �tat de chose qui engendre d�linquance et criminalit�, compliquant ainsi la t�che aux policiers qui ne peuvent faire face � toutes les situations avec un d�ficit en effectif latent. Dans ce qui devait �tre un parc d�attractions et dont le projet a �t� report� aux calendes grecques c�est la m�me situation qui est observ�e � proximit� de l�auberge. Des groupes sont tapis dans l�obscurit� totale. Comme partout ailleurs, l�environnement en p�tit, car les d�bris de bouteilles vides jonchent le sol. Un spectacle d�solant m�me dans certaines art�res de la ville. L�on apprendra que les �boueurs refusent de proc�der au ramassage des bouteilles de bi�re et de vin. La tourn�e continue et nous nous rendons � la cit� des 204 Logements. L�on nous fait remarquer que la plupart des commerces activent sans registre. Celle-ci se distingue par la particularit� d�un endroit isol� appel� El- Kouabisse ; un bloc abandonn� servant de refuge � toute sorte d�individus. On y a saisi pr�c�demment du kif et de la marchandise vol�e, nous a-t-on fait savoir. L��tape suivante est la Cit� des m�decins � proximit� des si�ges de la Cnep et de la Cnasat dont les alentours sont malsains. Le voisinage est constamment d�rang�. Un m�decin t�moigne sur ce qui s�y passe et dira que parmi ceux qui leur empoisonnent l�existence, il y a de tout, m�me des homosexuels. Il tiendra � pr�ciser que chaque fois que la police est avis�e, une descente est effectu�e. Mais c�est quand m�me l�ins�curit�. Plus tard � la place Ben Badis, � proximit� du centre-ville un homme consomme du vin pr�s d�une cr�merie. Somm� de s�expliquer, il r�pond : �Je ne d�range personne. Moi, j�ai �t� lib�r� dans le cadre de la r�conciliation nationale.� Vir�e vers trig Ouahrane, un groupe de citoyens bien install�s consomment de l�alcool au bas de leur immeuble. Quelques instants plus tard, ils plieront bagages. En cours de trajet, nous apprenons qu�un accident de la circulation avait fait deux morts entre Hacine et El-Guethna. Nous filons ensuite vers Khessibia et une pause est effectu�e � l�arrondissement de S�ret� urbaine de ce quartier p�riph�rique. Il a �t� signal� par une femme ayant t�l�phon� � partir d�un KMS un lieu de d�bauche. Celle-ci conduit les policiers vers une maison. C�est le silence radio et l�obscurit� est totale. La dame est connue des services de police. Il ne peut y avoir d�intervention, car nous explique-t-on, le mandat de perquisition est n�cessaire. Finalement, la lumi�re se fait et un homme sort en d�clarant qu�il n�y avait personne � l�int�rieur- m�me si c�t� PJ l�on est convaincu du contraire. L�on en restera l�, compte tenu de l�horaire. Le propri�taire du domicile d�clarera : �J�ai v�cu quelques ann�es au noir avec cette femme et nous avons rompu.� Celle-ci est pri�e de rentrer chez elle et de se pr�senter �ventuellement au si�ge de la S�ret� pour d�autres formalit�s. Il est minuit pass�, et �a et l�, sont signal�s des tapages nocturnes � la cit� des 230 Logements au faubourg Meddeber ou du c�t� de la place Emir-Abdelkader. Tous ces lieux seront visit�s et l�on demandera aux concern�s de faire cesser la musique parfois infernale. Ce sont des citoyens qui s�en plaignent et le signalent. Y a-t-il des demandes d�autorisation pour ce genre de choses ? Tr�s peu, nous r�pond un policier. Nous voil� � Ha� Sidi-Moufek et un v�hicule d�marre en trombe. Le chauffard ayant certainement aper�u les voitures de police conduit dangereusement et tente de fuir. La poursuite s�engage et la Clio est cern�e. L�on fait descendre les trois occupants dont le chauffeur ivre, qui seront conduits vers le si�ge de la S�ret�. Une prise de sang sera n�cessairement effectu�e. Le v�hicule sera conduit par un policier. L�on signale qu�un citoyen a �t� percut� par un deux-roues et faillit �tre agress� par un groupe d�individus. L�on se rend sur le lieu indiqu� par la suppos�e victime, mais c�est le �no man�s land�. Au faubourg Meddeber, l�on interpelle encore des jeunes qui consomment de l�alcool, loin du quartier, mais sans exc�s. Il leur est signifi� de d�m�nager et ramasser l�emballage perdu. Chose qu�ils feront en s�excusant. Parfois, ce sont de paisibles citoyens, qui, la canicule aidant, veillent sans commettre de d�rapage. Est-ce que des cas de r�bellion seront parfois recens�s ,demandons-nous � l�officier. Nous p�n�trons alors dans le quartier de La gare actuellement Ha� Boulilef r�put� � haut risque. L�, un policier, en mission, avait failli �tre agress� lors d�une intervention et il a d� recourir � son arme � feu. C�est le carrefour du kif et certains ca�ds sont en d�tention. Une habitation abandonn�e est inspect�e. Elle devrait �tre d�molie, consid�re-t-on, car elle sert de lieu de retraite � toutes les esp�ces de d�linquants. A l�int�rieur se trouve un repris de justice notoire, c�est son g�te. La derni�re �tape sera le nouveau quartier de Sidi-Sa�d qui a tr�s vite eu
une r�putation de Ha� au lieu de d�bauche. Les derni�res descentes de police ont abouti et le ph�nom�ne a �t� presque �radiqu�. L�on nous montre plusieurs domiciles appartenants g�n�ralement � des femmes qui servaient de maisons de rendez-vous o� m�me des mineures �taient utilis�es. Comme pour les 5 autres arrondissements de S�ret�, l�on fera un dernier crochet par celui de Sidi Sa�d. La randonn�e nocturne se termine vers 2h du matin. L�on s�arr�te � A�n-Soltane o� l�eau est fra�che et tout le monde se d�salt�re. Nous avons, le temps d�une nuit v�cu l�emploi du temps d�une sortie de la police judiciaire. Au total, ce sont plus de 20 personnes qui ont �t� interpell�es et embarqu�es. Parmi elles, 3 faisaient l�objet d�un mandat d�arr�t lanc� contre eux. La soir�e a �t� relativement calme, consid�re l�inspecteur Sirat. Mascara n�a peut-�tre pas livr� tous ses secrets nocturnes.


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