Aussit�t apr�s avoir appris qu�il �tait rentr� apr�s la mission effectu�e au Liban, nous l�avons contact� par t�l�phone � partir d�Alger o� il nous a livr� ses t�moignages sur la crise humanitaire apr�s quelques jours pass�s aux c�t�s des Libanais. Le docteur Djillali Boucif de Mascara faisait partie de la d�l�gation qui s�est rendue au pays du C�dre sur d�cision du pr�sident de la R�publique. C�est le minist�re de la Solidarit�, en collaboration avec le Croissant-Rouge alg�rien et l�Union m�dicale alg�rienne qui a d�cid� de l�envoi de 13 m�decins sp�cialistes notamment en chirurgie et orthop�die. Ce sont donc deux avions gros porteurs qui se sont envol�s jeudi 20 juillet dans la soir�e pour arriver le lendemain � l�aube dans la capitale syrienne. A leur bord, il y a un envoi de 60 tonnes de denr�es alimentaires, une tonne de m�dicaments, 300 tentes, 2000 couvertures et 5 groupes �lectrog�nes sur les lieux, nous fait savoir notre interlocuteur. Nous attendons l�arriv�e de la cargaison pour superviser le chargement sur les camions mis � leur disposition gracieusement par un Alg�rien r�sidant � Beyrouth qui poss�de la r�gie �El Djaza�r Transport�. L�op�ration est coordonn�e par des hommes qui travaillent pour ladite entreprise, poursuit notre chirurgien : �Nous nous attelons � la prise en charge psychologique de r�fugi�s alg�riens ayant quitt� le Liban. Il s�agit pour la plupart d�entre eux de femmes et enfants et dont le transport a �t� organis� par notre ambassade � Beyrouth. Ils seront h�berg�s � celle de Damas, car nous avions appris que les h�tels, toutes cat�gories confondues, affichaient complet. Au nombre de 93, ils devaient �tre plus tard rapatri�s sur Alger, alors que d�autres op�rations similaires devaient se poursuivre. Notre action �tant � caract�re humanitaire, nous d�clare M. Boucif, le Croissant-Rouge syrien nous demande de l�assister d�s notre arriv�e au niveau des fronti�res afin de faire face � la demande urgente surtout pour les r�fugi�s qui sont pris en charge au niveau des �coles et dans les familles libanaises, le CICR est d�pass�, encha�ne le chirurgien qui demande sans cesse des instructions face aux d�g�ts relatifs � la situation humanitaire et sanitaire. Notre mission m�dicale p�n�tre alors au Liban par la zone sud, Djedia, et les autorit�s frontali�res syriennes sont quelque peu surprises � leur passage car le mouvement se fait plut�t en sens inverse du Liban vers la Syrie. Apr�s avoir p�n�tr� � l�int�rieur du Liban, la mission m�dicale alg�rienne a observ� des corps, des b�timents touch�s par les bombardements et deux bus en feu, puis travers� Chtoura, une ville frontali�re o� il n�y a pas �me qui vive. Elle vient d��tre bombard�e, plus loin � Zehli (plaine de Labeka) il est fait �tat d�une l�g�re accalmie et ce � 30 kilom�tres de la capitale. A leur arriv�e, nos m�decins sont dirig�s par le Croissant-Rouge libanais et les autorit�s locales vers l�h�pital o� se trouvent deux bless�s. Elle visite alors le centre de transfusion sanguine ainsi que l��quipement destin� � la prise en charge du sang. L�, c�est aussi un soutien moral qui est apport� par la d�l�gation qui passera la journ�e sur les lieux. Au retour, c�est le bombardement et nous apercevons des colonnes de fum�e, nous dit M. Boucif qui, avec ses compagnons, effectue, une �valuation de la situation. Pour cela, les efforts sont conjugu�s avec le conseil national des secours, une entit� nationale de coordination du plus haut niveau. Nous faisons part de notre disponibilit� afin de contribuer au travail au niveau des h�pitaux, mais la situation s�curitaire ne le permet pas, nous dira-t-on, d�clare notre chirurgien qui signalera que des bless�s souffrent � cause du d�ficit en m�dicaments surtout les consommables. D�autre part, ceux qui sont rest�s chez eux, ne peuvent sortir pour s�approvisionner en denr�es alimentaires. Des r�fugi�s soudanais et pakistanais sont �galement assist�s sur le chemin du retour � proximit� de la fronti�re syrienne. Apr�s six jours pass�s au Liban, le chirurgien Boucif fait �tat d�une situation catastrophique de plus en plus alarmante. Ni les camions humanitaires, ni les ambulances ne seront �pargn�s par les bombardements, dira-t-il. Et pour �tayer cela, il ajoutera que dans un premier temps, les M�decins sans fronti�res avaient refus� de p�n�trer au Liban, les deux tiers des victimes dont les bless�s sont des enfants et des femmes et les urgences se situent au niveau de la p�diatrie et la prise en charge psychologique. �Il y a urgence de se mobiliser�, conclura- t-il pour les secours pour l�enfance libanaise et palestinienne.