Le ministre de la Communication, El Hachemi Djiar, invit� hier de l��mission �Questions de l�heure� de la radio nationale Cha�ne III, a, dans un instant de franchise, avou� son insatisfaction du journal t�l�vis� de 20 heures. �Franchement, je ne suis pas satisfait du JT de 20 heures�, a-t-il l�ch�. L�expression publique de cette insatisfaction n�incite cependant point son auteur � la prise d�une quelconque d�cision. Djiar ne s�affiche pas ministre � r�volutionner le JT, encore moins le reste des �l�ments constitutifs du secteur dont il assume la gestion depuis le dernier remaniement gouvernemental. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - S�il a consomm� une premi�re franchise crue en avouant son insatisfaction du principal journal t�l�vis�, soit le 20 heures, le ministre de la Communication ne s�est pas d�clar� prompt � agir pour l�en am�liorer. Les priorit�s du ministre concernant le secteur audiovisuel sont autres. Elles confinent en la construction d�une maison de la t�l�vision nationale, du renforcement des �quipements de ce m�dia lourd ainsi qu�en la mise en oeuvre de la t�l�vision num�rique terrestre (TNT). La radio nationale b�n�ficiera, selon Djiar, d�un traitement similaire, que ce soit en mati�re d�infrastructures qu�en termes d��quipements. Le ministre de la Communication, qui a annonc� un programme de mise � niveau des entreprises publiques du secteur, a, de nouveau, exclu � court et moyen terme l�ouverture du secteur audiovisuel � l�investissement priv�. �Aujourd�hui, l�ouverture est exclue dans le secteur audiovisuel. La communication n�est pas une marchandise banale. Le pays est encore fragile�, a-t-il affirm�, poursuivant que �chaque pays a ses propres contraintes et que l�Alg�rie est encore en phase de transition. Une transition qui n�a pas commenc� en 1990 mais en 1999�. Le ministre de la Communication a soutenu qu�il ignore quand cette transition arrivera � terme. Ce qu�il sait, en revanche, c�est qu�il n�y aura pas de r�volution dans les textes de loi int�ressant le secteur de la communication et de l�information. La d�p�nalisation du d�lit de presse exclue Le ministre a, en des termes suffisamment clairs, exclu la r�vision de la loi 90 relative � l�information. �La loi 90 relative � l�information ne g�ne en rien la libert� de la presse, de l�avis m�me de certains �diteurs de journaux. S�agissant des dispositions p�nales du code, elles ne concernent pas uniquement les journalistes. Il y a un seul article, le 78 en l�occurrence, qui int�resse le journaliste�, a-t-il soutenu, avant de conclure par dire : �De mon point de vue, le loi 90 relative � l�information pose des balises pour cr�dibiliser davantage la presse.� Pour le ministre de la Communication, si un changement doit s�op�rer, il devra se faire sur la base d�une �valuation sereine. Mais, en d�finitive, Djiar a estim� que �la loi 90 relative � l�information est d�essence lib�rale et reste tout de m�me r�cente. Il y a des pour et des contre la r�vision de cette loi. C�est pour cela que l�avantprojet de loi de 2001 n�a pas abouti. Il faut faire une �valuation sereine de ce texte�. Autrement, il n�y a chez le ministre nulle projection arr�t�e quant � r�viser la loi sur l�information. Le brainstorming organis� tout r�cemment et qui a regroup� les professionnels des m�dias ne saurait donc autoriser cette tr�s facile extrapolation qui laisserait dire que le ministre de la Communication et le pouvoir sont anim�s d�une volont� de revoir l�arsenal juridique qui emp�che un �panouissement v�ritable de la presse et des journalistes. La d�p�nalisation du d�lit de presse, quasi unanimement revendiqu�e par la corporation, n�interviendra pas. �Le code p�nal n�a pas �t� amend� sp�cialement pour la presse. Il faudra agir sur la d�ontologie et la formation pour rendre caducs les amendements apport�s au code p�nal en 2001�, a affirm� Djiar. D�une certaine fa�on, le ministre de la Communication plaide pour l��laboration d�un code de l��thique et de la d�ontologie. Et comme pour signifier que les amendements apport�s au code p�nal en 2001 ne sont pas si coercitifs que cela, Djiar a convoqu� la statistique : �Sur les quelque 200 affaires de presse que les tribunaux ont eu � traiter, seuls 1% des journalistes ont �t� condamn�s. Statistiquement, c�est peu, d�ontologiquement, c�est beaucoup. � Financement d�une coop�rative de diffusion Le ministre de la Communication a affirm� que l�Etat poursuivra d�aider la presse, qu�elle soit du secteur public ou priv�. Il a annonc� le d�blocage du fonds d�aide � la presse. �On a d�cid� d�utiliser ce fonds. Il y a un projet de formation au profit des journalistes, � travers la cr�ation d�un centre de perfectionnement des journalistes.� Djiar a indiqu� par ailleurs qu�il puisera dans ce fonds pour financer une coop�ration de diffusion que comptent lancer certains �diteurs de journaux. �J�ai rencontr� certains �diteurs de journaux et je leur ai sugg�r� de cr�er une coop�rative de diffusion.� Le ministre a par ailleurs longuement insist� pour souligner que l�Etat poursuit d�aider la presse priv�e. �Beaucoup de journaux priv�s survivent gr�ce � l�aide publique, � travers la publicit�. L�Etat soutient �galement le prix du papier dont la consommation moyenne est de 27 tonnes par jour. Le prix d�une tonne revient � environ 800 dollars.� Cela �tant, le gros effort du d�partement de Djiar s�orientera vers la presse publique qu�il compte aider � se d�velopper. �La presse �crite publique est fragilis�e par l�ouverture m�diatique de 1990 et par la faiblesse manag�riale qui la caract�rise. Le tirage des 6 journaux du secteur public repr�sente 5% du tirage global de la presse, alors que 6 journaux priv�s tirent � eux seuls les 60% du tirage global.�