Le ministre a indiqué que cette question n'est pas à l'ordre du jour. L'ouverture du champ audiovisuel n'est pas pour demain. Cette vérité a été asséné, mercredi, par le ministre de la Communication, Hachemi Djiar, en marge de la sortie de promotion d'ingénieurs de l'établissement public de télédiffusion d'Algérie (TDA). Le représentant du gouvernement a, toutefois, averti: «Il ne faut pas se comparer aux pays voisins lesquels n'ont pas vécu les mêmes crises que l'Algérie a connues». Le même argument a été déjà avancé par Hachemi Djiar sur les ondes de la Radio nationale avec pour argument: «Le pays est toujours fragile. Nous ne nous sommes pas encore relevés de la tragédie qui a durement frappé l'Algérie». Cependant, et tout en reconnaissant que l'Algérie «a accumulé un retard dans ce domaine, compte tenu des crises qu'elle a traversées», il a indiqué que «pour le moment, la priorité des priorités, est de former et de mettre à niveau nos compétences afin de préparer notre pays à faire face à une concurrence de plus en plus rude». Pour le minsitre, les priorités de l'heure sont ailleurs. «Chaque chose doit intervenir en son temps, l'Algérie n'est pas encore disposée à ouvrir son champ audiovisuel», a-t-il souligné. Faisant le parallèle avec l'ouverture du secteur économique à la fin des années 80 et au début des années 90, Hachemi Djiar a jugé qu'«il ne faut pas commettre les mêmes erreurs dans un secteur aussi sensible et important que l'audiovisuel». Pour le ministre, avant de penser à l'ouverture du champ audiovisuel, il est nécessaire de «préparer les compétences et former les ressources humaines qualifiées, ce qui exige du temps». La remarque reste valable aussi pour les autres secteurs y compris la presse, souligne Hachemi Djiar qui rappelle que le chef de l'Etat insiste sur l'intérêt des ressources humaines car «l'argent et les moyens matériels, à eux seuls, ne suffisent pas», et qu'«il faut plutôt investir dans les ressources humaines». Evoquant la Télévision numérique terrestre (TNT) qui sera «lancée prochainement», il a relevé que «la TNT ouvre de nouvelles perspectives dans la programmation et la production», avant de souligner qu'«il ne suffit pas de lancer de nouvelles chaînes de télévision thématiques mais surtout produire en termes qualitatifs». Affirmant que «la volonté politique existe avec la décision du président de la République de créer un ministère de la Communication en 2004», M.Djiar a insisté sur le fait que «ce ministère n'est pas là pour régenter ou encadrer la presse d'une manière générale mais pour développer le secteur». D'ailleurs «la liberté de la presse est consacrée en Algérie et la consolidation du processus démocratique est mentionnée, noir sur blanc, dans le programme du président de la République», rappelle Hachemi Djiar qui a, néanmoins, ajouté qu'il faudra toutefois «éviter l'anarchie et travailler dans le sens du respect de la déontologie professionnelle laquelle reste fondamentale». «On n'a pas d'autre choix que de réussir et cela passe par le travail et la production», a-t-il conclu.