Apr�s avoir �t� �radiqu� � partir de 1978, le paludisme refait surface en Alg�rie avec 299 cas notifi�s et confirm�s au cours de l�ann�e 2005 � travers l�ensemble du territoire national par le laboratoire de r�f�rence de l�Institut national de sant� publique. 76 cas ont �t� enregistr�s durant le quatri�me trimestre de la m�me p�riode. Pr�s de 20 millions d�habitants constituent une population sous risque palustre. Ilhem B. Tir - Alger (Le Soir) - Selon une �tude publi�e r�cemment par l�INSP, le paludisme est de retour en Alg�rie. Cette maladie parasitaire est transmise par un moustique (anoph�le femelle) qui a besoin de sang pour d�velopper ses �ufs. Dans les ann�es 50, on d�clarait pr�s de 70 000 cas/an en Alg�rie. A partir de 1978, cette maladie a compl�tement disparu. Actuellement, il existe quelques r�gions � risque, notamment au Sud. Il s�agit de Ouargla, Adrar et Gharda�a o� les conditions sont favorables � l�apparition de cette maladie : temp�rature �lev�e et pluie favorisant la remont�e des eaux. Mais, selon l��tude de l�INSP, le facteur le plus influent reste le mouvement incontr�l� des populations aux fronti�res sud. Cette maladie se manifeste essentiellement par une forte fi�vre non expliqu�e. Cependant, la r�partition des cas selon la classification fait �tat de 289 cas class�s import�s, 1 cas class� autochtone, 1 cas class� introduit, 4 cas class�s rechutes et 4 cas non class�s par absence d�enqu�te �pid�miologique. Le nombre total de lames examin�es est de 18 392 lames, pour une population sous risque palustre de 20 millions d�habitants. Les wilayas qui ont enregistr� le plus grand nombre de cas sont Tamanrasset et Adrar. Cela n�implique pas l�absence de cas de paludisme au nord car les diff�rents secteurs sanitaires avaient signal� des cas � Mila, Jijel et Annaba. La recrudescence des cas de paludisme import�s est due � une baisse de vigilance des services de sant� ainsi qu�� la disponibilit� des transports avec l�ouverture de la route transsaharienne. �Les remaniements �cologiques caus�s par la mise en valeur des terres risquent d'entra�ner un brutal bouleversement de la situation �pid�miologique du paludisme et de compromettre ainsi les succ�s remarquables de la campagne d��radication�, avertissent les sp�cialistes. �Ces modifications vont dans le sens d�une vuln�rabilit� et r�ceptivit� sans cesse croissantes sur la majorit� du territoire national.� Par ailleurs, dans le Sud, zone non concern�e par l��radication, l�apparition de foyers �pid�miques de paludisme � Plasmodium vivax dans les oasis de Ouargla, Timimoun, In Salah, Djanet d�montre �galement une r�ceptivit� de toute cette r�gion situ�e sur le trajet de la route transsaharienne . L�ouverture de ce grand axe de communication par voie terrestre a engendr� un autre ph�nom�ne aussi inqui�tant et en constante progression, en l'occurrence la circulation des porteurs de parasites. Les cas import�s en provenance de pays frontaliers � forte end�micit� (Mali, Niger) constituent plus de 90 % de la morbidit� palud�enne d�clar�e. Leur nombre est en constante hausse. Sachant le net rel�chement de la surveillance des personnels de sant� charg�s de la lutte antipaludique auquel s�ajoute le probl�me de la circulation de souches plasmodiales r�sistantes d�pist�es en Alg�rie d�s 1983, la question de la mise en �uvre d�une surveillance plus adapt�e se pose donc avec acuit�. Actuellement, la situation de la lutte antipaludique en Alg�rie pr�sente exactement les m�mes causes qui ont engendr� la r�apparition du paludisme dans certains pays notamment le manque d�int�r�t des responsables � diff�rents �chelons, la baisse des ressources allou�es � la lutte antipaludique, le d�mant�lement de l�infrastructure de la lutte antipaludique et p�nurie de personnel qualifi�. Aussi, la d�mobilisation du personnel des services de sant� p�riph�riques, les mouvements incontr�lables de populations et les am�nagements hydrauliques des projets de d�veloppement. Toutes ces nouvelles donn�es modifient brutalement la situation du paludisme en Alg�rie dans le sens d�une vuln�rabilit� sans cesse croissante qui s�ajoute � une r�ceptivit� assez �lev�e d�une grande majorit� du territoire. I. T.