L'Algérie enregistre une centaine de cas de paludisme actuellement, alors que le nombre des personnes atteintes de cette maladie mortelle était de 20.000 à 30.000 dans les années soixante. Le directeur de la prévention au ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, Pr Smail Mesbah, a souligné, lors d'une journée d'information organisée hier, à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le paludisme, avec pour slogan «Vaincre le paludisme : le compte à rebours est lancé vers la couverture universelle», à l'INSP que l'Algérie a enregistré des résultats satisfaisants en matière de lutte contre le paludisme. Mais le professeur Mesbah ajoute que cela ne veut pas dire que l'Algérie est à l'abri, sachant qu'au cours de l'année 2009, 94 cas de paludisme ont été notifiés à travers le territoire national dont 90 importés. Mesbah a précisé que le Sud est le plus exposé à cette maladie. En effet, la wilaya de Tamanrasset est celle qui déclare le plus de cas avec 58,9%, suivie de la wilaya d'Adrar avec un taux de 38,9%. Le directeur de la prévention souligne que la grande majorité des cas de paludisme actuellement observés en Algérie sont surtout des cas importés par des personnes ayant séjourné ou originaires des pays d'endémies, comme le Mali, le Niger, le Bénin, la Guinée-Bissau, la Mauritanie et le Nigeria. Le directeur de la prévention du ministère de la Santé recommande plus de vigilance et de prévention. «Il faut toujours garder le paludisme sous surveillance épidémiologique» sachant qu'aujourd'hui, le risque est de plus en plus accentué avec la route transsaharienne. Les autorités algériennes ont mis en place un plan d'action dans le cadre du programme de lutte contre le paludisme pour l'année 2010. Un plan qui mise essentiellement sur le maintien de la surveillance épidémiologique et le renforcement du dépistage, l'amélioration de la prise en charge thérapeutique, la mise à niveau des connaissances et surtout l'intensification de la prévention du paludisme d'importation. 91% des décès liés au paludisme ont lieu en Afrique subsaharienne, et les enfants en sont les premières victimes. Pour ce qui est du vaccin, certains laboratoires affirment que le vaccin antipaludique pourrait être disponible d'ici 2010.