D�cid�ment, cette histoire de chalets affect�s par le gouvernement au b�n�fice des sinistr�s, victimes du tremblement de terre du 21 mai 2003, trois ans apr�s leur implantation, continue de d�frayer la chronique. Avant la distribution de quelques habitations qu�avaient lib�r�es les familles sinistr�es relog�es, au d�but de ce mois pour des appartements � la nouvelle cit� de 800 Logements � l�est de la ville de l�ex- Rocher-Noir, des dizaines de personnes avaient pris d�assaut la da�ra de Boumerd�s. Les plus audacieux voulaient forcer le barrage de policiers et entrer pour plaider leur cause en vue d�une l�hypoth�tique affectation d�un chalet faisant partie de ceux suppos�s rendus disponibles. �Les d�cisions ont �t� distribu�es � 3 h du matin�, jure un protestataire. Il �tait question d�attributaires originaires de M�sila, Biskra et d�autres villes de l�int�rieur du pays. L�information est plausible puisque, selon certaines sources s�res, au moins 20% des occupants actuels des chalets ne r�sidaient pas dans la wilaya de Boumerd�s avant de se voir attribuer une habitation en pr�fa... A notre question sur le nombre de chalets distribu�s, la chef de da�ra, nous renvoie au cabinet du wali. Nous avions finalement su par une autre source que 105 habitations en pr�fabriqu� avaient �t� r�parties. Questionn� sur l�affichage de la liste des b�n�ficiaires, un responsable de la wilaya avait assur� que celle-ci avait �t� d�chir�e par des citoyens m�contents. Dans cette affaire de chalets, la population, singuli�rement celle non concern�e par ce probl�me, ne cache plus son indignation devant l�opacit� qui entoure chacune des distributions de ces habitations de secours. D�ailleurs, au cours d�un point de presse anim� par M. Ch�rifi, chef du cabinet du wali, venu expliquer l�op�ration de relogement d�finitive en cours, l�essentiel des d�bats tournait autour de ces associations fantoches qui squattent l�administration et la tiennent en otage pour imposer, particuli�rement dans le chef-lieu de la wilaya, leurs listes. Par la pertinence de leurs questions adress�es au haut responsable, les confr�res n�avaient pas h�sit� � transmettre l�exasp�ration des citoyens. En effet, les privil�ges obtenus, sont vite partag�s entre amis. Des pr�sidents d�associations se sont retrouv�s avec plusieurs chalets, logements et autres avantages. Le malheur des sinistr�s a �t� juteux pour de nombreux membres d�associations. Nous d�tenons la liste de 23 avantag�s entre chalets, logements et indemnit�s (allant de 20 000 � 1 000 000 DA) qu�une personne faisant partie de ce groupe d�association qui en a b�n�fici� et avait fait profiter ses parents, ses fr�res et ses cousins, ill�galement. Ce chiffre n�est pas farfelu, mais malheureusement bien r�el. Comme est r�el le fait de se faire �tablir des listes d�attributaires de chalets par un pr�sident d�association qui n�avait pas d�agr�ment. �Cela devient outrageant ! C�est une honte pour la wilaya�, nous a d�clar� Kamel, victime du s�isme qui a ravag� son quartier des 1 200 Logements. Son compagnons rench�rit �l�existence de ces associations est une insulte � l�action civique et � la d�mocratie�. Plusieurs fois, le wali avait fait publiquement la promesse d�exiger, par voie de justice si n�cessaire, la restitution des indemnit�s, des logements et des chalets d�tourn�s. La CNL avait certes, oblig� les indus sinistr�s � rembourser des indemnit�s injustement per�ues, malheureusement, suite � nos diverses investigations et celles men�es par des confr�res, force est de constater que ce trafic a atteint de telles proportions, qu�il risque par �clabousser toute l�administration, les �lus � tous les niveaux et certains responsables de partis politiques. Le lendemain des affectations des 105 chalets, la situation cr��e par la distribution opaque a failli d�g�n�rer. Et pour cause, alors qu�elles avaient b�n�fici� d�appartement en dur dans le cadre du programme d�urgence, certaines familles refusaient de restituer les clefs des chalets tandis que le peu de ces maisons lib�r�es avait �t� vite squatt�es ; et les nouveaux b�n�ficiaires ne savaient pas quel recours user. A Tidjelabine et au Figuier, des foules en col�re avaient barr� les routes (RN 24 et CW 161) menant vers le chef-lieu de la wilaya � l�aide de pneus br�l�s. Ce sont les �l�ments anti-�meute de la GN qui avaient r�tabli la circulation. Toujours en signe de protestation contre la distribution qu�ils consid�raient, dans une lettre envoy�e au wali de Boumerd�s, comme scandaleuse, des protestataires de Si-Mustapha avaient ferm� durant deux jours le si�ge de leur APC. Quelques jours plus tard, M. Ali Bedrici aurait, selon des sources proches de l�administration, r�agi en mettant sur place une commission d�enqu�te concernant pr�cis�ment la distribution des chalets dans la da�ra de Boumerd�s, notamment. Toujours, selon nos sources, le premier responsable de la wilaya aurait d�lest� la chef de da�ra du chef-lieu de la wilaya des pr�rogatives se rapportant � la gestion du dossier de ces habitations. Malheureusement, ce ne sera qu�un coup d��p�e dans un oc�an. Et pour cause, les 32 communes de la wilaya sont concern�es par ce mal et d�aucuns estiment par cons�quent que la fermet� doit �tre � la mesure de l�immense pr�judice caus� � l�action gouvernementale en faveur des sinistr�s. Abachi L.