Cette fin du mois d�ao�t, annonce visiblement la fin des grandes vacances. Vendredi en d�but d�apr�s-midi, la route Tlemcen-B�ni-Saf est presque d�serte. Seuls les taxieurs de la ligne Tlemcen-Oran, roulent � tombeau ouvert sur la nationale. A un moment donn�, on a presque peur d�s qu�on quitte la nationale pour emprunter la d�partementale qui m�ne vers Rachgoun et B�ni-Saf. Sur le chemin qui m�ne vers le royaume de Siga, la Tafna coule au milieu des champs d�orangers. Les premiers frissons commencent � charrier les premi�res feuilles mortes. On a l�impression que l�automne n�est pas si loin, toutefois, la plaine, s��talant de Remchi jusqu�� B�ni-Ouarsous, garde encore toute sa verdure. Ailleurs, les premiers souffles de la mi-ao�t ont presque d�shabilit� la nature. Les 60 km qui s�parent Tlemcen de la ville de Sidi- Safy paraissent longues en ce vendredi qui est en principe l�avant-dernier week-end de la belle saison. Au bout d�une heure de route, c�est enfin l�embouchure de la Tafna, l��le de Rachgoun est en vue. De loin, la plage de Siga appara�t d�serte, c�est une plage d�automne r�serv�e aux solitaires. Quelques kilom�tres plus loin, on arrive � B�ni-Saf berc� au Nord par les flots de la M�diterran�e et b�ni par le saint patron Sidi-Boucif qui la domine du Sud du haut des falaises de Ghar El-Baroud. La plage est encore anim�e, mais il y a peu de campeurs. La majorit� des vacanciers ont pli� bagages, seuls les retardataires sont l� pour profiter de ces derniers instants de l��t� 2006, L�art�re principale qui donne sur la plage est presque vide, les restaurants commencent � baisser rideau. La saison des affaires est bien termin�e pour eux. Pour l��tranger qui ne conna�t pas la ville, il lui sera difficile de savoir � quel d�partement appartient B�ni- Saf. Da�ra de la wilaya de T�mouchent, la ville c�ti�re est surtout peupl�e en �t� par les gens de Tlemcen et pour diverses raisons. Le tron�on routier Tlemcen- B�ni-Saf est excellent pour les automobilistes, et bien s�r, il y a la s�curit�. A partir de Sidi-Khaled jusqu�� Rachgoun, les services de la gendarmerie font bonne garde. Et puis, B�ni- Saf reste B�ni-Saf. Le centre-ville rappelle � bien des �gards la Costa Del Sol. Les B�ni-Safiens affichent toujours une pointe d�humour. En pr�tant l�oreille aux comm�rages dans les lieux publics, on sent que la cit� mini�re ne s�est pas d�partie de son cachet ib�rique espagnol. A B�ni-Saf, les hola ! la playa ! sont dans la bouche m�me des bambins qui ignorent le pass� de leur ville qui fut jadis le royaume de Siga. Sur la plage, seuls les enfants donnent l�impression de savourer les joies de la mer. Les adultes, fatigu�s pensent d�j� au retour, la vie active doit reprendre ses droits. La mer, quelque peu agit�e, est loin d�effrayer les enfants. Les vagues continuent leur incessant ballet avant de venir mourir sur le vieux rocher de l�Aquarium qui sera d�sert� dans quelques jours. En hiver, l�Aquarium subira � lui seul le poids de la solitude et le silence de la mer. L�apr�s-midi touche � sa fin, le soleil se r�fugie derri�re les collines des monts Trara. Les gens commencent � plier bagages. Les enfants quittent la plage d�un pas lent, ils savent qu�ils ne reverront le bleu de la mer que l��t� prochain. Dans quelques jours, ils reprendront le chemin de l��cole. Aux environs de 19h, les derniers v�hicules quittent la plage, laissant la c�te aux caprices des vagues. B�ni-Saf et ses habitants retrouveront leur calme. Sur les quais, seuls les marins-p�cheurs continueront � cohabiter avec la mer, cependant � leur entr�e au port, le soir, ils ne retrouveront plus ces clients d�une saison. Ainsi s�ach�ve le dernier week-end d�une saison bien chaude. Certains ont pris un repos m�rit� et reprendront leurs activit�s quotidiennes. Ils ont d�couvert et appr�ci� les joies de la mer. D�autres, quelque part, dans les campagnes isol�es ont v�cu un �t� pas comme les autres. La canicule, l�isolement et parfois la mis�re dans cette Alg�rie profonde, nous rappelle, si besoin est, la triste r�alit� pour ceux qui ne conna�tront jamais de vacances. Peut-�tre, l��t� prochain, le soleil se l�vera pour tout le monde. M. Zenasni