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"CRISE" DU MDS OU COUP DE FORCE
Pour une tentative de sa normalisation programm�e ? Par Ahmed MELIANI * (1re partie)
Publié dans Le Soir d'Algérie le 29 - 08 - 2006


Cher (e) ami (e), cher (e) camarade,
Depuis plus de deux ann�es, le MDS fait l�objet d�une v�ritable entreprise de d�stabilisation visant sinon � l�imploser, du moins � le neutraliser pour l�emp�cher de se red�ployer et d�intervenir dans la clarification des enjeux caract�risant la situation du pays.
Les auteurs de cette entreprise l�ont d�mesur�ment gonfl�e et d�form�e par voie de presse donnant l�impression d�une division qui �branlerait toutes les organisations du MDS et qui poserait le probl�me de son soi-disant fonctionnement d�mocratique. Il s�agit de comprendre l�enjeu de �cette crise� et les raisons de son amplification m�diatique particuli�rement lorsque le discours de certains �camarades� caresse dans le sens du poil le processus initi� par le pouvoir. La gravit� d�une telle �crise� r�side dans ce qu�elle s�av�re relever d�une tentative men�e de mani�re acharn�e de l�int�rieur du Mouvement pour museler et entraver son autonomie. Loin d�avoir pu entra�ner l�adh�sion de ses cadres et de ses militants, elle s�est surtout caract�ris�e par les formes sournoises et les proc�d�s qui ont fond� la d�marche de trois membres du Bureau national qui n�ont l�sin� sur aucun moyen en vue d�une normalisation programm�e : la d�sinformation, le mensonge, les coups de force, les prises de position isol�es et non concert�es au nom du Mouvement, les provocations verbales, le manque de respect aux camarades ne partageant pas leurs positions et leurs agissements, et surtout leurs vaines mais r�elles man�uvres de mettre en place une organisation parall�le � celle du Mouvement. Tout est mis au service de la mise au pas du MDS pour l�affaiblir et le livrer armes et bagages aux �griffes� du syst�me. Les deux derni�res �initiatives � des trois membres du Bureau national, d�missionnaires de fait, nous �clairent davantage sur leurs intentions longtemps tues pour mieux tromper les militants et les amis du Mouvement � savoir :
1- L�appel � tenir un pr�tendu congr�s pour septembre, parall�le � celui d�cid� par les instances r�guli�res du Mouvement ; et ce malgr� l��chec de leur exp�rience du 6 juillet 2006 de r�unir un soi-disant �conseil national� gr�ce � la vigilance des membres du Conseil national.
2- Et, parall�lement, leur r�cente mise en mouvement en intelligence avec des formations politiques et des personnalit�s dans le giron du pouvoir, sous forme d�une s�rie de contacts au nom du MDS en vue de constituer, avec des d�mocrates qu�ils esp�rent gagner � leur �cause� et de �dissidents� de tout genre de partis d�mocrates, �un p�le de d�mocrates� pour sortir Bouteflika de son isolement et de son �face-�-face avec les islamistes �. Apr�s ces deux derni�res initiatives, tenter d�enfermer des militants dans un soi-disant dysfonctionnement d�mocratique du Mouvement est d�j� caduque et revenir � la situation d�avant le 21 avril 2006 serait un non-sens. Les militants auront � se prononcer lors du congr�s sur les positions des uns et des autres et non sur la l�gitimit� de la d�cision du 21 avril 2006 de changer le secr�taire g�n�ral par int�rim, ent�rin�e par la session du Conseil national du 27 avril 2006 malgr� la tentative de ceux-l� m�mes qui, se sentant en minorit�, ont essay� de faire obstruction au d�bat pour quitter la r�union apr�s leur �chec. Aujourd�hui que la situation se clarifie et que les positions sont plus nettes, il est du devoir de la direction du MDS de vous adresser la pr�sente contribution pour expliciter les termes de cette �crise� et vous permettre d�en saisir les enjeux. L�objectif est de favoriser les d�cantations sur la base de la ligne strat�gique du Mouvement et faire de cette �crise� une occasion pour renforcer cet instrument de combat, l��difier et en faire un levier pour mener les batailles � venir.
Pourquoi un tel acharnement ?
Peut-on saisir les tenants et les aboutissants de �cette crise� sans la replacer dans le contexte d�une situation politique tr�s complexe marqu�e par la d�gradation du rapport de force au sein du pouvoir ? La maladie et la disparition de Hachemi Cherif ont certainement inspir� ceux qui �taient � l�aff�t, � l�int�rieur comme � l�ext�rieur du Mouvement, pour museler un espace d�mocratique qui �d�range�. Ne s�est-il pas illustr� comme un instrument de combat contre la barbarie int�griste et son bras arm� le terrorisme, et un espace de lutte contre les m�faits et les perversions d�un mode de distribution rentier g�n�rateur de corruption et d�un syst�me corrompu et corrupteur ? Hachemi Cherif emp�chait-il � ce point le d�bat d�mocratique comme avaient d�j� tent� de le faire croire certains esprits int�ress�s ? Comment expliquer l�apparition de certaines th�ses, le moins que l�on puisse dire �tranges au regard du parcours d�un mouvement d�id�es et de luttes incarn� par le MDS, lors de sa maladie puis notamment apr�s sa disparition ? Au lendemain de la disparition de Hachemi Cherif, certaines plumes �bien ou mal intentionn�es � avaient mis� sur la disparition du MDS. D�j� du temps du PAGS, d�Ettahadi et ensuite du MDS, les pressions ont toujours �t� multiples, sournoises, directes ou indirectes pour ramener le Mouvement � une caution des processus �lectoralistes biais�s et des tentatives de r�conciliation avec l�islamisme. Cependant, ni les pressions du pouvoir, ni encore moins celles des balles assassines de l�int�grisme, qui ont co�t� la vie � beaucoup de nos camarades et cadres, n�ont pu venir � bout de l�autonomie du Mouvement comme espace de combat, de production d�id�es et comme force de proposition. Le MDS, h�ritier du PAGS et d�Ettahadi, s�est �difi� dans les combats pour une Alg�rie d�mocratique et moderne. Les id�es qu�il incarne ne sont pas le fruit d��lucubrations intellectualistes relevant d�un quelconque dogmatisme, elles sont l�expression des enseignements de la longue lutte de notre peuple pour l�ind�pendance et des luttes pour l��dification d�un Etat moderne au service d�une strat�gie de d�veloppement et de progr�s social. Sa ligne politique s�est forg�e sur la base des enseignements critiques de l�exp�rience du mouvement de lib�ration nationale moderne et dans le feu de l�affrontement sanglant impos� par l�int�grisme contre tout le peuple alg�rien. La pression qu�on essaie de faire subir au MDS, qui a pay� un lourd tribut aux c�t�s des autres forces patriotiques et d�mocratiques, ne pourra venir � bout d�un mouvement d�id�es et de lutte port� objectivement dans les combats multiformes que m�ne la soci�t� et qu�il serait vain de vouloir contenir dans un appareil. Cette ligne confirme sa pertinence et s�exprime chaque jour dans les luttes citoyennes, les luttes syndicales, les luttes pour les libert�s d�expression et de la presse et la mobilisation des familles victimes du terrorisme contre l�impunit�, le d�ni de justice et la trahison malgr� la pression et la politique r�pressive du pouvoir. Les d�veloppements qu�a connus le MDS depuis la maladie de Hachemi Cherif et apr�s sa disparition nous interpellent et interpellent l�ensemble des militants et des amis du Mouvement. Ils ont suscit� et suscitent encore les inqui�tudes de beaucoup d�amis et de personnalit�s soucieuses de pr�server cet instrument de combat ; l�expression de ces inqui�tudes vient rappeler que le MDS, comme espace d�mocratique et instrument de lutte, est un patrimoine qui appartient, certes, aux militantes et aux militants, mais aussi � tous les sympathisants et amis et � toutes celles et tous ceux qui sont attach�s � une sortie d�mocratique et r�publicaine de la crise. Le traitement qui s�apparente � �une th�rapie d�exercice de d�mocratie� auquel on essaie de soumettre le MDS, au m�pris des d�bats d�mocratiques et contradictoires intenses qui ont toujours caract�ris� le fonctionnement de ses instances, ne date pas d�avril 2006 ; la �crise� remonte � bien plus loin. L�objectif est en r�alit� simple : changer une ligne politique contre l�avis de la majorit� de ses militants. Si ces derniers s�opposent � un tel coup de force, ils seront tax�s de �dogmatiques� et de �conservateurs�, il faut alors changer les militants pour changer le MDS !!! Tel �tait l�objectif qu�on voulait imposer au congr�s pr�vu initialement pour les 03 et 04 mai 2006. Serait-ce cela �la nouvelle coh�rence voulue par les militants� ? La d�cision du Bureau national prise � la majorit� de ses membres le 21 avril 2006, ent�rin�e par la session du Conseil national du 27 du m�me mois, n�a fait que mettre au jour la r�alit� de ce qui se tramait. Elle a eu le m�rite de montrer que le congr�s du MDS, le premier apr�s la disparition de Hachemi Cherif, n�est pas sans enjeux. Elle a permis de relancer le d�bat sur des bases politiques de principe et d�engager un processus de remobilisation des forces du Mouvement. C�est l�autre face de la crise, non m�diatis�e celle-l� !
Des �fr�missements positifs au sein du pouvoir� � �la sortie de crise par un tunnel�
La crise qui secoue l�Alg�rie comme nation, soci�t� et Etat a toujours �t� identifi�e comme une crise li�e � la nature de l�Etat qu�il serait vain de vouloir saucissonner ou de compartimenter en une somme de crises partielles. L�Etat hybride, sous la conjugaison des effets des processus de diff�renciations sociales et de la pression des forces les plus archa�ques qui ont fini par s�identifier � l�islamisme comme le repr�sentant le plus radical, a �puis� les possibilit�s de faire sortir le pays de la crise et mis fin au consensus qui le sous-tendait. Le cadre institutionnel et le type d�organisation de l�Etat, obsol�tes, ne peuvent plus �tre le lieu de r�gulation des contradictions antinomiques entre le projet de soci�t� moderne, d�mocratique et r�publicain et le projet de soci�t� th�ocratique. Apr�s bient�t deux d�cennies, les Alg�riennes et les Alg�riens ne voient toujours pas le bout du tunnel, la crise est toujours l� et tous les indices sont criants malgr� l�aisance financi�re due aux recettes des hydrocarbures. Les �producteurs� de �th�ses nouvelles� sp�culent, dans une gymnastique th�orique, coup�e des processus r�els et s��vertuent � comprendre la direction que prendrait l�hybridit� de l�Etat (o� s�oriente l�hybridit� ?) au lieu de poser les termes de son d�passement. Cette d�marche, aussi bien sur le plan th�orique que pratique, mettrait entre parenth�ses les enseignements de la crise qui a frapp� l�Alg�rie de plein fouet et la crise des �solutions � la crise� pr�n�es par les diff�rents protagonistes ; elle voudrait �riger l�amn�sie et l�oubli � un niveau jamais �gal� et contribue � reproduire les facteurs de la crise en rendant opaque sa lisibilit�. Elle banalise la d�marche du pouvoir qui confisque au peuple alg�rien sa victoire contre la barbarie int�griste. Elle constitue un d�ni de tous les sacrifices consentis et porte en elle les risques de nouvelles d�rives. D�j� lors de la maladie de Hachemi Cherif, toute l�opinion en a le souvenir, la prise de position m�diatis�e de l�ancien secr�taire g�n�ral int�rimaire, avait d�stabilis� plus d�un. Le �oui� mais� pour un projet d�amnistie, dont m�me le pouvoir n�en avait encore exprim� ni les tenants ni les aboutissants, prenait de court la position du MDS. Cette position n�exprimait nullement une position discut�e et m�rie au sein des instances du Mouvement et jetait le trouble au sein de l�opinion publique et des militants. L�apparition du �concept de fr�missements au sein pouvoir� �tait tout aussi d�routante pour l�ensemble des militants et des amis du Mouvement. Elle a eu pour fonction de d�tourner le d�bat, n�cessaire, sur les v�ritables avanc�es dans la soci�t� et de la conscience qu�elle se fait du projet int�griste exp�riment� dans sa chair. Une telle vision contribue � emp�cher de capitaliser la longue et douloureuse exp�rience de la soci�t� alg�rienne dans son combat contre la barbarie int�griste. Elle emp�che surtout d�accompagner les avanc�es de la conscience par l�obscurcissement du sens du v�cu des Alg�riennes et des Alg�riens pendant presque deux d�cennies. Les hommes sont beaucoup plus aptes � g�rer leur drame quand ils saisissent ce qui leur arrive. Il en est autrement lorsqu�ils sont incapables de donner du sens � leur v�cu et � leur douleur. La d�marche du pouvoir consistant � vider l�agression caract�ris�e et barbare de l�int�grisme subie par le peuple alg�rien de toute signification li�e au projet totalitaire qu�il incarne est beaucoup plus traumatisante et fait subir � la conscience collective et individuelle des d�g�ts beaucoup plus irr�parables. Asseoir une v�ritable paix passe par la traduction des coupables devant la justice et par la cons�cration de la victoire solennelle sur l�islamisme en faisant d�finitivement barrage au projet de soci�t� int�griste. Il suffit de dire que cette �trag�die� est le produit �d��gar�s� qui n�ont pas bien compris l�islam ou d�une fitna pour que la conscience humaine s�installe dans l�irrationnel : �finalement les victimes du terrorisme sont mortes pour rien, elles sont mortes � cause d�un simple malentendu !�. Renvoyer dos � dos les terroristes islamistes et les patriotes ainsi que les martyrs de la R�publique ne signifie rien d�autre qu�une culpabilisation de la victime et une victimisation du bourreau !!! La �charte pour la paix et la r�conciliation nationale� nous installe dans ce type de �logique�, une paix sans justice n�est pas la paix, elle est une injustice.
A. M.
A suivre * Secr�taire g�n�ral par int�rim du MDS


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