Le 11 septembre 2001, le monde d�couvrait un terrorisme de type nouveau, diff�rent des mouvements terroristes des ann�es 60-80 et � c�t� de qui le groupe d�Illich Ramirez Sanchez, dit Carlos, fait figure de petit. Si Carlos revendiquait au nom des exploit�s la �lutte des classes�, Oussama Ben Laden et ses partisans n�h�sitent pas � convoquer Dieu pour l�gitimer leur djihad. Aujourd�hui, en ce cinqui�me anniversaire du 11- Septembre, la question n�est pas de savoir si Ben Laden �tait ou non derri�re ces actes, elle est de savoir � qui a profit� le crime ! Certainement pas � l�Irak et aux musulmans de la plan�te. L�image de Colin Powell brandissant au Conseil de s�curit� du 5 f�vrier 2003 les �preuves� que l�Irak violait les r�solutions de l�ONU a fait le tour de la plan�te. Images prises par des satellites montrant des sites de fabrication d�armes de destruction massive (ADM), confessions d�un transfuge irakien r�v�lant des liens entre Saddam et Ben Laden, l�Administration Bush n�a pas h�sit� � recourir � des faux grossiers pour justifier l�imminence d�une guerre contre l�Irak. Et ce, bien que le chef des inspecteurs onusiens, Hans Blix et le directeur de l�Agence internationale de l��nergie atomique (AIEA), Mohamed al-Barade�, aient d�montr� le contraire. Et quand le 6 mars, George Bush affirmait que �cela n�a pas de sens de continuer sans fin � esp�rer que Saddam Hussein d�sarme�, il savait que le r�gime irakien ne disposait pas d�ADM. En v�rit�, le plan d�invasion de l�Irak, r�v�l� en janvier 2003 par le Washington Post, �tait pr�t depuis le 17 septembre 2001, six jours apr�s les attentats du 11- Septembre. Un plan s�inscrivant dans un objectif plus large contenu dans le �plan �nerg�tique national� �labor� par le vice-pr�sident Dick Cheney consistant, sous pr�texte d�assurer la s�curit� des Etats-Unis, � s�assurer le contr�le des ressources p�troli�res et gazi�res du Moyen-Orient et de l�Asie centrale : l�Irak, avec ses 112 milliards de barils, dispose des deuxi�mes r�serves au monde apr�s l�Arabie saoudite. Le vice-pr�sident am�ricain, ancien patron de Halliburton, Condoleezza Rice, ancienne membre du conseil d�administration de Chevron-Texaco, et d�autres membres de l�Administration Bush, appartiennent au lobby p�trolier de la Maison-Blanche. De ce fait, la �guerre contre le terrorisme� a aussi un fort parfum de p�trole. Le 20 mars 2003, d�butait l�invasion de l�Irak. Plus de 700 avions de combat, autant d�h�licopt�res, plus de 2 000 chars et v�hicules blind�s, des navires mouillant dans le Golfe et en M�diterran�e, appuient les 140 000 soldats US et les 45 000 militaires britanniques qui se lancent � l�assaut d�un pays soumis � un bombardement massif sup�rieur au tonnage de bombes d�vers� sur le Vietnam. Le 8 avril, Baghdad tombait. Et pendant que la capitale irakienne �tait livr�e aux pillards, des blind�s US assuraient la protection du minist�re du P�trole, pratiquement le seul �difice public � avoir �t� �pargn� par les bombardements am�ricains. Rapidement, le pays est partag� en deux grandes zones : le sud sous administration britannique, le centre et le nord g�r�s par les Forces US. Nomm� administrateur de l�Irak, Paul Bremer dissout l�arm�e et la police irakiennes ainsi que toutes les institutions du pays, y compris les services publics en charge de l�eau et de l��lectricit�, des postes et t�l�communications. L�Irak est priv� d�Etat. Cinq ans apr�s le 11-Septembre et trois ans apr�s le d�clenchement de la guerre, l�Irak, dont Bush se promettait de faire un mod�le de d�mocratie, est devenu un sanctuaire de l�islamisme. Il est en voie d�implosion. Ailleurs, dans le cadre du processus de d�mocratisation du Grand Moyen-Orient voulu par Bush, en lieu et place d�une d�mocratie moderniste, l�islam politique est en train de s�imposer par les urnes en Cisjordanie et Ghaza, en Egypte, au Kowe�t, tandis qu�au Maroc, les islamistes sont donn�s grands vainqueurs du scrutin l�gislatif de 2007.