�Faut-il croire que l�Alg�rie choisit surtout de commercer avec les pays dont les entreprises internationales n�h�sitent pas � verser des pots-de-vin pour obtenir des march�s ?� Suite � l�annonce des r�sultats de l�ICPE 2006, l�Association alg�rienne de lutte contre la corruption a publi� hier un communiqu� dont nous reproduisons ci-dessous des extraits. �Quelle lecture peut-on faire de ces r�sultats par rapport � l�ampleur de la corruption en Alg�rie, notamment dans ses relations �conomiques et commerciales internationales ? Il faut noter tout d�abord que les pays principaux clients et fournisseurs de l�Alg�rie sont mal class�s : l�Allemagne est 7e, les Etats- Unis sont 9e ; plus grave encore, l�Espagne, la France et l�Italie occupent respectivement les 13e, 15e et 20e place ! Parmi les pays exportateurs dits �mergents et fournisseurs de plus en plus importants de l�Alg�rie, on en retrouve 3 qui sont tr�s mal class�s : la Cor�e du Sud, 21e place ; la Turquie � la 27e place et la Chine 29e, soit l�avant-derni�re place. Faut-il croire que l�Alg�rie choisit surtout de commercer avec les pays dont les entreprises n�h�sitent pas � verser des pots-de-vin pour obtenir des march�s ? Ou est-ce que les entreprises des pays les mieux class�s au niveau de l�ICPE 2006 n�arrivent pas � obtenir de march�s en Alg�rie, car on leur exige syst�matiquement des potsde- vin ? Cette tendance � voir �merger des �couples� de pays corrupteurscorrompus , dans les transactions commerciales internationales avait �t� d�j� confirm�e dans le cas de l�Alg�rie ces 3 derni�res ann�es (2003 � 2005) au niveau du classement de l�Indice de perception de la corruption, indice qui note et classe les pays, des moins corrompus aux plus corrompus, et o� l�Alg�rie avait obtenu de tr�s mauvaises notes, de 2,6 � 2,8 sur 10 ! Il �tait tr�s nettement apparu dans l�IPC que l�Alg�rie n�avait presque pas de relations �conomiques et commerciales avec les 10 pays les moins corrompus. Les r�sultats de l�ICPE 2006 ne sont pas surprenants au vu de l�explosion ces derni�res ann�es des recettes des pays producteurs de p�trole, et qui, comme l�Alg�rie, ont vu le montant de leurs importations multiplier par 2. Ces pays devenus gros importateurs de biens et de services ont certainement contribu� � l�augmentation des pots-de-vin et � la surfacturation des offres faites par les entreprises �trang�res, entreprises qui ont �t� confront�es � une tr�s forte concurrence et � de tr�s fortes demandes de pots-de-vin en contrepartie de l�obtention de march�s. Les plus de 100 milliards de dollars, que consacre l�Alg�rie en budget d�investissement, attirent en particulier les entreprises �trang�res qui n�ont aucun scrupule � verser des pots-de-vin, pratiques d�autant plus facilit�es que les pouvoirs publics au plus haut niveau de l�Etat (Conseil des ministres) ont autoris� tr�s souvent le recours au gr� � gr� dans la gestion des gros march�s � l�importation ! Comme nous sommes en droit de nous interroger sur l�efficience de la Convention des Nations unies contre la corruption. Il ne suffit pas de ratifier la Convention et de l�gif�rer au plan interne. �Il est indispensable qu�il y ait une volont� politique ferme qui se traduise par des actes sur le terrain, et dans un contexte politique o� l�exercice de la d�mocratie et des libert�s n�est pas viol� quotidiennement.�