Durant tout le mois sacr�, Tlemcen a offert � ses habitants un autre visage. Apr�s le rupture du je�ne, la capitale des Zianides passait de l�Atlantide � la cit� lumi�re. La ville retrouvait toute sa splendeur. Du centre-ville aux quartiers les plus recul�s, tout le monde d�couvrait le charme des veill�es nocturnes. Le visiteur de passage � Tlemcen �tait surpris par tant d�ambiance. Cette ann�e, m�me les fameux groupes de karkabou et bendir ont refait leur apparition. Aux airs de a�ssaoua et de derkaous, le t�bel de A�n Salah r�sonnait � travers les derb et ruelles encens�s de bkhour. Les magasins qui, pendant toute la journ�e, ch�maient retrouvaient leurs activit�s jusqu�� une heure tardive de la nuit. M�me les bambins �taient de la partie. Profitant des grands espaces d�sert�s, ils s�adonnaient � d�interminables parties de football. La fin du Ramadhan est aussi la traditionnelle pr�paration de g�teaux : kaak et ghribiya. Les femmes s�activaient avec une certaine pointe de nostalgie en se r�unissant dans les vieux fours mauresques qui fonctionnent encore au bois et restent ouverts jusqu�� l�aube, car le temps de la cuisson des g�teaux est long. Parfois, ces femmes prennent leur s�hour sur place. Cette pratique est courante dans les quartiers populaires (Boudgh�ne, R�hiba�). Alors, toute cette ambiance qui a fait oublier aux gens leurs mis�res de tous les jours ne sera plus qu�un vieux souvenir. Tlemcen va retremper dans la l�thargie hivernale. Ici, les gens ne veillent pas. Le �couvre-feu� sera � nouveau de rigueur ; il le restera jusqu�aux premiers jours de l��t�, car le printemps sur les hauteurs de Tlemcen est toujours assimil� � l�hiver, et puis, c�est au mois de mars qu�il neige habituellement dans la r�gion. Alors bonjour tristesse ! Comme chaque hiver, Tlemcen devient une ville fant�me. D�s le dernier appel � la pri�re d� El Icha, il n�y a pas �me qui vive. Seul le caf� de la grande place reste ouvert pour accueillir les quelques �naufrag�s� de la nuit. Dans la ville de Sidi Boumedi�ne, le Ramadhan passe mais ne s�oublie jamais. Alors bonne f�te � tous et � l�ann�e prochaine.