Agissant � la faveur des incoh�rences laiss�es par la politique de la r�conciliation nationale et de la n�gociation opaque ou apparente que m�ne le clan islamo-conservateur du pouvoir en place avec ceux que l�on d�signe sous le vocable des politiques de l�ex-FIS, le mouvement insurrectionnel islamiste du GSPC laisse entrevoir aux cr�dules une consistance financi�re plus importante � ses activit�s criminelles pour attirer des jeunes qui, faute de perspectives, seraient tent�s d��chapper � la mal-vie par une solution extr�me : s�engager dans les rangs de ce mouvement terroriste. Ainsi, katibet El Ansar, qui terrorise l�est de la wilaya de Boumerd�s, laisse entendre, selon une source s�curitaire, qu�elle a mis en place sa grille de r�mun�ration de l�action criminelle et le fait savoir avec persistance par le biais de ses relais. Les terroristes du maquis seraient r�tribu�s � raison de 30 000 DA/mois. Pour attiser les app�tits de ceux qui acceptent de d�poser une bombe, toujours selon notre source, promesse leur est faite de gagner la somme de 40 millions de centimes pour chaque mission accomplie. Ceci est la propagande du GSPC. La r�alit� est tout autre. Ce sont les nouvelles recrues qui sont en r�alit� utilis�es en premier lieu lors des attentats. L�entourage de l��mir rarement, sinon jamais. Qui veillera sur l��mir et ses int�r�ts ? Sa hachia (garde pr�torienne) donc les anciens terroristes. Les bilans des services de s�curit� l�attestent. Pour payer ses nouveaux enr�l�s, financer leurs activit�s et empocher la grande partie du pactole qu�ils r�injectent dans l�immobilier, le trabendo et l�import ainsi que d�autres activit�s juteuses situ�es � la limite de la l�galit�, les �mirs des seriate et des katibate affili�es au GSPC puisent dans un gisement d�argent intarissable, notamment dans ce r�servoir financier que les islamistes conviennent comme licite au profit du djihad, l�imp�t islamique qui voit des fellahs, des petits commer�ants et des artisans contraints r�guli�rement � d�bourser plusieurs milliers de dinars. Il est rare que les victimes portent � la connaissance des services de s�curit� ce racket. Mais le kidnapping des membres des familles riches constitue, depuis quelques ann�es, la source la plus importante du financement de l�insurrection des islamistes arm�s. �G�n�ralement, ces rapts sont r�alis�s avec la complicit� d�un proche de la victime qui conna�t la situation et les moyens financiers de la personne cibl�e ainsi que ses habitudes�, affirme notre source qui nous cite le cas d�un entrepreneur de l�ouest de la wilaya de Boumerd�s, dont la famille a �t� oblig�e derni�rement de verser aux terroristes, la somme de 900 000 000 de centimes pour revoir l�otage vivant et dont un jeune parent de la victime a �t� la cheville ouvri�re de cet enl�vement. Les �mirs des diff�rentes phalanges, d�apr�s les constatations des services de s�curit�, agissent d�sormais en dehors de toute hi�rarchie et accomplissent toute action qui leur semble bonne et qui arrange au mieux leurs int�r�ts et ceux de leur hachia. C�est la m�thode op�ratoire d�El-Qa�da qui aurait �t� instaur�e au sein du GSPC depuis l�all�geance de son �mir national � la mouvance de Ben Laden. Chaque groupe fixe d�une mani�re ind�pendante ses propres objectifs et ses actions criminelles. Par ailleurs, les chefs terroristes ont compris que des centaines de milliards de dinars g�n�r�s par l�activit� agricole dans les zones � haut rendement particuli�rement le Bas-Sebaou, la vall�e de Oued Issers, la plaine de l�est de la Mitidja, les divers programmes de construction et aussi principalement par le scandaleux pillage de sable, circulent dans des circuits informels. Par exemple les observateurs d�signent la r�gion autour des villes de Baghlia, Ben-Choud et Sidi-Daoud qu��cume pr�cis�ment katibet El Ansar ayant pour chef un certain Sadaoui qui ne d�sesp�re pas de se voir introniser � la t�te du GSPC, comme �le triangle d�or�. Pour financer son projet, cet �mir a besoin d�argent pour l�achat d�armes. A ce sujet, les terroristes du GSPC n�en manquent pas. Chaque �l�ment est en effet �quip� d�un klash. Le fait a �t� v�rifi� par les comptes rendus concernant les terroristes �limin�s par les services de s�curit�. Sur chaque cadavre, au minimum les forces de l�ordre r�cup�rent un fusil d�assaut de cette fameuse marque ch�re aux mouvements terroristes. Pour imposer leur diktat et r�cup�rer une partie de cet �norme pactole financier qui circule dans l�opacit� et qui �chappe au contr�le des services de l�Etat, les �mirs font appel aux d�linquants ou � des individus inconnus des services de s�curit�, car non fich�s chez eux. R�cemment, en effet, Le Soir d�Alg�rie faisait �tat de la neutralisation, par les policiers de la ville des Issers, d�une cellule compos�e de deux individus non fich�s qui se livraient � un racket � grande �chelle. Les mis en cause n�ex�cutaient que les ordres de l��mir d�une seriat sp�cialis�e dans le cr�neau du racket. Susciter la peur et la cultiver dans le temps chez la victime harcel�e est une m�thode payante. Des personnes occupant g�n�ralement des fonctions lib�rales (commer�ants, m�decins, avocats, entrepreneurs ...) faisaient partie de la liste des criminels. Une fois cibl�es, font l�objet de recherches d�informations concernant leurs proches, leurs contacts et singuli�rement leurs num�ros de t�l�phone. La cible re�oit en premier lieu une lettre portant le sceau du GSPC lui exigeant une forte somme d�argent. Pour augmenter la pression elle est relanc�e par t�l�phone. En effet, les policiers des Issers ont constat� que ces terroristes en milieu urbain avaient � leur tableau de chasse 14 victimes. De plus, les enqu�teurs ont d�couvert 200 autres lettres pr�tes � �tre exp�di�es � leurs destinataires. Cela r�v�le l�ampleur de ce racket et les sommes pouvant �tre amass�es. Afin de motiver le collecteur, conform�ment � ce qui �tait convenu avec le chef terroriste, 20% des montants arrach�s sont gard�s par le collecteur. Pour les enqu�teurs, il ne faisait aucun doute, d�autres cellules activent dans la r�gion de Boumerd�s mais le fonctionnement cloisonn� de ces petits groupes qui d�pend de l��mir rend la neutralisation tr�s difficile. Contre cette insurrection arm�e qui s�organise et s�adapte aux r�alit�s conjoncturelles, notre pays m�ne malheureusement un combat � deux vitesses. Au plan militaire, les services de s�curit� d�ploient quotidiennement des efforts et consentent des sacrifices, pour venir � bout de ce mouvement qui, en plus des assassinats et des d�g�ts qu�il cause tous les jours, bloque le d�veloppement politique, �conomique, social et culturel des r�gions centrales du pays. Cependant, en d�pit de tout cela, l�observateur notera chez les �l�ments des services de s�curit� un sentiment d�usure, voire de d�ception et de lassitude caus�es par une perception d�isolement politique par rapport � la soci�t�. L�observateur remarquera �galement, d�une part le sentiment de peur toujours pr�sent au sein des populations et d�autre part l�absence d�un discours rassurant �manant de la classe politique. Les envol�es patriotiques pr�sidentielles rendant hommage aux services de s�curit� sont vite d�menties par la politique permissive vis-�-vis de la mouvance id�ologique proche du GIA et du GSPC. Les citoyens constatent, ils ne manquent pas de nous le signaler � chaque fois, les incoh�rences du discours de nos dirigeants. Et pour cause, il y a quelques mois, M. Zerhouni affirmait qu�il ne restait pas plus de 800 terroristes dans les maquis, plus tard il s�est d�jug� en disant que 800 terroristes ont �t� abattus depuis l�entr�e en vigueur de la loi portant charte nationale pour la paix et la r�conciliation nationale. �Mais alors qui sont ceux qui occupent les maquis et qui massacrent ?!� rel�ve un citoyen qui note l�impertinence de ces sorties m�diatiques. Un officier ne peut se retenir pour faire cas de son indignation � la suite des propos que M. Belkhadem aurait tenus assimilant, � l�occasion, les kidnappings du GSPC � de simples vols de portables. Cet officier �tait dans une col�re noire. Comme on le constate, de tels propos portent malheureusement atteinte au moral de la population et des �l�ments des services de s�curit�. N�a-t-on pas entendu un ministre en fonction dire, lors d�une meeting, que le projet de la charte pour la paix et la r�conciliation nationale est un projet divin. Pour avoir m�pris� toute opposition pouvant servir de rep�re politique � la bonne gouvernance, les dirigeants franchissent toutes les lignes pour tomber dans le ridicule. A ces incoh�rences politiques s�ajoutent la marginalisation et l�isolement des gardes communaux et des patriotes laiss�s sans aucun plan de charge. Un �lu local d�plorant les r�cents attentats commis dans l�est de la wilaya de Boumerd�s causant des blessures graves � 8 militaires, regrettait que les patriotes et les gardes communaux de sa localit� ne soient pas charg�s de neutraliser les groupes de soutien aux terroristes �ce n�est pas le pauvre jeune appel� qui conna�t mieux la r�gion et sa population. Malheureusement, les gens qui soutiennent le terrorisme le font presque publiquement. Nos jeunes militaires se font d�chiqueter par les bombes des criminels dans des terrains qu�ils d�couvrent pour la premi�re fois de leur vie�. L�ANP m�ne, non pas une guerre conventionnelle mais fait face � une gu�rilla men�e par des groupes l�gers et tr�s mobiles et pour les contrer, la mobilisation des groupes �galement l�gers n�cessitant des guides et des r�seaux d�informations est essentielle. Comparativement, les grands ratissages ne sont que rarement couronn�s de grands succ�s. En effet, la strat�gie de ces groupes terroristes consiste � r�colter des informations, pr�parer des attentats, frapper puis effectuer un temps de repli emp�chant les services de s�curit� de lancer la chasse dans le sillage des attentats. Par ailleurs, il est acquis que pour gagner la sympathie et le soutien de la soci�t�, la communication est primordiale dans la gestion du combat contre la d�linquance et le terrorisme, et c�est ce qui fait d�faut chez les corps constitu�s dont les efforts et les sacrifices consentis ne sont pas mis en valeur sur la page glorieuse de la R�publique. D�ailleurs, les responsables s�curitaires reconnaissent ce manque. Il est permis de dire, au vu de ce que les observateurs rel�vent au plan s�curitaire, que ce s�est fort heureusement pas le GSPC qui est assez puissant pour d�stabiliser gravement le pays, particuli�rement le centre o� il concentre l�essentiel de ses forces, n�anmoins il ne faut pas perdre de vue que ce mouvement arm� poss�de toujours des capacit�s de nuisance av�r�es qui causeront malheureusement des pertes en vies humaines d�une part. D�autre part, le vide laiss� par l�absence d�une r�plique politique coh�rente, forte et convaincante est exploit� par les islamistes arm�s pour donner une r�sonance plus importante � leurs attentats. D�s lors, le citoyen a l�impression de vivre une situation s�curitaire pouvant faire basculer le pays vers le pire.