Le Tchad a, de nouveau, �t� en proie � une nouvelle offensive lanc�e, il y a trois jours, par les rebelles en s'emparant de deux villes du pays dont la principale, Ab�ch�, a �t� r�cup�r�e "sans combat" hier par l'arm�e tchadienne. Selon une source militaire tchadienne, les rebelles de l'Union des forces pour la d�mocratie et le d�veloppement (UFDD) ont �vacu� dans la matin�e la ville d'Ab�ch�, (principale ville situ�e � 700 km � l'est de la capitale N'djamena), et se sont repli�s en direction des localit�s de Biltine et Am Zoer, � plus d'une cinquantaine de kilom�tres au nord-est. Pour sa part, le chef de l'UFDD, le g�n�ral Nouri, s'est refus� � confirmer cette information mais a reconnu que ses hommes avaient quitt� la ville d'Ab�ch� qu'ils ont prise samedi apr�s de violents combats avec les forces gouvernementales qui se sont poursuivis toute la journ�e autour de l'agglom�ration. En parall�le, les rebelles d'un autre groupe, le Rassemblement des forces d�mocratiques (RAFD), se sont empar�s samedi de la ville de Biltine et Am Zoer, non loin de la fronti�re soudanaise. Un porte-parole du mouvement, Yaya Dillo Djerou, a affirm� que les deux villes (Biltine et Am Zoer) "sont toujours aux mains" des rebelles. Toutefois, cette information a �t� d�mentie par une source militaire tchadienne, annon�ant que les rebelles du RAFD avaient quitt� Biltine. Cette nouvelle offensive lanc�e vendredi par les rebelles de l'UFDD dans l'extr�me est du pays a engendr� une d�gradation de la situation s�curitaire au Tchad. L'UFDD, compos�e de plusieurs groupes rebelles, avait repris fin octobre les hostilit�s contre le r�gime du pr�sident Idriss Deby Itno en s'emparant bri�vement des localit�s de Goz Be�da, non loin de la fronti�re soudanaise, puis d'Am Timan, � une centaine de kilom�tres plus au sud, avant de se replier vers l'est, rappelle-t-on. Les hostilit�s ont repris au Tchad apr�s un apaisement qui a dur� un mois, constituant ainsi une "violation flagrante" de la tr�ve observ�e par les parties en conflit. Affichant "sa pr�occupation" face � cette situation, le pr�sident de la Commission de l'Union africaine, Alpha Oumar Konar�, a indiqu� samedi que cette nouvelle offensive des rebelles tchadiens est une "violation flagrante" des principes �nonc�s dans l'Acte constitutif de l'UA y compris le respect de l'int�grit� territoriale et de l'unit� de ses Etats membres". Ces attaques sont qualifi�es �galement de "tentative inacceptable de prise du pouvoir par des moyens anticonstitutionnels", a soulign� M. Konar�. Quant au secr�taire g�n�ral des Nations unies, Kofi Annan, il a appel� les protagonistes � engager "un dialogue" en vue de mettre fin � ces hostilit�s condamnant, de nouveau, "toute tentative destin�e � prendre le pouvoir par la force", avait indiqu� son porte-parole. Se disant "pr�occup�" face � cette situation, M. Annan a �galement exhort� les parties en conflit � "favoriser une r�conciliation nationale". Au plan humanitaire, le haut commissaire de l'ONU pour les r�fugi�s (HCR) a mis en garde que les attaques rebelles au Tchad "pourraient interrompre l'acheminement des vivres" � des centaines de milliers de r�fugi�s du Darfour (ouest du Soudan) et d�plac�s tchadiens � l'int�rieur du pays qui "ont d�j� trop souffert". Pour ce faire, le haut commissaire, Antonio Guterres a lanc� un appel � toutes les parties concern�es pour tenir compte des �normes besoins humanitaires auxquels font face les r�fugi�s au Tchad, selon un communiqu� de cette agence humanitaire. A signaler que le HCR g�re � Ab�ch� une douzaine de camps de r�fugi�s dispers�s � travers un large secteur dans l'est du Tchad pr�s de la fronti�re avec le Soudan. Les 12 camps isol�s du HCR dans l'est du pays s'occupent de 218.000 r�fugi�s soudanais qui ont fui la guerre civile au Darfour et de 90.000 autres Tchadiens qui ont fui les combats au Tchad �clat�s l'ann�e derni�re.